[11,485] (70) ΛΕΠΑΣΤΗ. Οἳ μὲν ὀξύνουσι τὴν τελευταίαν, ὡς καλή, (485) οἳ δὲ παροξύνουσιν,
ὡς μεγάλη. Τοῦτο δὲ τὸ ποτήριον ὠνομάσθη ἀπὸ τῶν εἰς τὰς μέθας καὶ τὰς ἀσωτίας
πολλὰ ἀναλισκόντων, οὓς λαφύκτας καλοῦμεν. Κύλικες δ´ ἦσαν μεγάλαι. Ἀριστοφάνης
Εἰρήνῃ
«Τί δῆτ´ ἂν εἰ πίοις οἴνου κύλικα λεπαστήν;»
Ἀφ´ ἧς ἔστι λάψαι, τουτέστιν ἁθρόως πιεῖν, κατεναντίον τῷ λεγομένῳ βομβυλιῷ.
Φησὶν γάρ που ὁ αὐτός·
«Τὸ δ´ αἷμα λέλαφας τοὐμόν, ὦναξ δέσποτα,»
οἷον ἅθρουν μ´ ἐξέπιες. Ἐν δὲ Γηρυτάδῃ·
ἦν δὲ
(485b) «Τὸ πρᾶγμ´ ἑορτή. Περιέφερεν δ´ ἐν κύκλῳ λεπαστὴν
ἡμῖν ταχὺ προσφέρων παῖς ἐνέχει τε σφόδρα κυανοβενθῆ,»
τὸ βάθος παρίστησιν ὁ κωμικὸς τοῦ ποτηρίου. Ἀντιφάνης δὲ ἐν Ἀσκληπιῷ·
«Τὴν δὲ γραῦν τὴν ἀσθενοῦσαν πάνυ πάλαι, τὴν βρυτικήν,
ῥίζιον τρίψας τι μικρὸν δελεάσας τε γεννικῇ
τὸ μέγεθος κοίλῃ λεπαστῇ, τοῦτ´ ἐποίησεν ἐκπιεῖν.»
Φιλύλλιος Αὔγῃ·
« Πάντα γὰρ ἦν
μέστ´ ἀνδρῶν καὶ μειρακίων
πινόντων· ὁμοῦ δ´ ἄλλων
γρᾴδι´ ἦν μεγάλαισιν οἴ–
νου χαίροντα λεπασταῖς.»
Θεόπομπος Παμφίλῃ·
(485c) «Σπόγγος, λεκάνη, πτερόν, λεπαστὴ πάνυ πυκνή,
ἣν ἐκπιοῦς´ ἄκρατον Ἀγαθοῦ Δαίμονος
τέττιξ κελαδεῖ.»
Καὶ ἐν Μήδῳ·
«Ὥς ποτ´ ἐκήλησεν Καλλίστρατος υἷας Ἀχαιῶν,
κέρμα φίλον διαδούς, ὅτε συμμαχίαν ἐρέεινεν·
οἶον δ´ οὐ κήλησε δέμας λεπτὸν Ῥαδάμανθυν
Λύσανδρον κώθωνι, πρὶν αὐτῷ δῶκε λεπαστήν.»
(485d) Ἀμερίας δέ φησι τὴν οἰνοχόην λεπαστὴν καλεῖσθαι. Ἀριστοφάνης δὲ καὶ
Ἀπολλόδωρος γένος εἶναι κύλικος. Φερεκράτης Κραπατάλλοις·
«Τῶν θεατῶν δ´ ὅστις ἂν
διψῇ, λεπαστὴν λαψάμενος μεστὴν ἐκχαρυβδίσαι.»
Νίκανδρος δ´ ὁ Κολοφώνιός φησιν Δόλοπας οὕτω καλεῖν τὴν κύλικα. Λυκόφρων δ´ ἐν
τῷ θʹ περὶ Κωμῳδίας παραθέμενος τὰ Φερεκράτους καὶ αὐτὸς εἶναί (485e) φησι γένος
κύλικος τὴν λεπαστήν. Μόσχος δ´ ἐν ἐξηγήσει Ῥοδιακῶν Λέξεων κεραμεοῦν ἀγγεῖόν
φησιν αὐτὸ εἶναι, ἐοικὸς ταῖς λεγομέναις πτωματίσιν, ἐκπεταλώτερον δέ.
Ἀρτεμίδωρος δ´ ὁ Ἀριστοφάνειος ποτήριον ποιόν. Ἀπολλοφάνης δὲ Κρησί·
«Καὶ λεπαστά μ´ ἁδύοινος εὐφρανεῖ δι´ ἡμέρας.»
Θεόπομπος Παμφίλῃ·
«Λεπαστὴ μάλα συχνή,
(485f) ἣν ἐκπιοῦς´ ἄκρατον Ἀγαθοῦ Δαίμονος
περίστατον βοῶσα τὴν κώμην ποεῖ.»
Νίκανδρος δ´ ὁ Θυατειρηνὸς «κύλιξ, φησί, μείζων,» παρατιθέμενος Τηλεκλείδου ἐκ
Πρυτάνεων·
«Καὶ μελιχρὸν οἶνον ἕλκειν
ἐξ ἡδυπνόου λεπαστῆς.»
| [11,485] (70) LEPASTEE.
Les uns placent l'accent sur la dernière syllabe de lepastée, comme dans kalée,
(485) belle; d'autres sur la pénultième, comme dans megàlee, grande. Ce vase à
boire a pris son nom de ceux qui dissipent de grosses sommes à boire et en
débauches, et que nous appelons laphyktes. Du reste, les lepastes étaient des
calices d'une grande capacité. Aristophane en parle dans sa Paix :
«Mais que (diras-tu) donc lorsque tu auras avalé une lepaste de vin nouveau ?»
On a fait ce mot de ce qu'on pouvait boire largement avec ce vase, ce qui est le
contraire de ce qu'on fait avec le bombylion, ou le biberon, car le même poète
dit encore ailleurs avec le verbe laptoo :
«O roi ! mon maître, vous avez tapé (bu, épuisé) tout mon sang ; vous me l'avez
avalé comme d'un seul trait.»
Le même dit, dans sa Gérytade :
(485b) «Mais il s'agissait d'une fête. Un valet, portant promptement une
lepaste à la ronde, nous la présenta ; il y versa beaucoup de vin que la
profondeur du vase faisait paraître bleu.»
Le poète comique indique par cette dernière expression que le vase était fort profond.
Antiphane écrit dans son Esculape :
«Or, cette vieille gourmande étant malade depuis quelque temps, il tritura
certaine petite racine ; puis la trompant par quelque friandise, il lui fit
avaler toute la potion dans une lepaste des plus larges et des plus profondes.»
Philyllius emploie aussi le mot lepaste dans son Augée :
«Elle était toujours avec de jeunes gens qui buvaient, et avec d'autres
vieilles, vidant agréablement de grandes lepastes de vin.»
Théopompe dit, dans sa Pamphile :
(485c) « Il y avait une éponge, une jatte, une plume ; puis ayant bu la santé
du bon démon, en avalant plusieurs lepastes de vin pur, elle se mit à fredonner
comme une cigale.»
Et dans son Mède :
«Comme jadis Callistrate sut persuader le fils des Achéens, leur donnant
quelqu'argent, en leur proposant une confédération. Le mince Rhadamante fut le
seul qu'il ne put gagner. Pour Lysandre, il se le rendit favorable moyennant un
cothon ; il lui avait déjà donné une lepaste.»
(485d) Amérias dit que l'on donne le nom de lepaste au vase avec lequel on verse
le vin dans les vases à boire. Selon Aristophane et Apollodore, la lepaste est une espèce
de calice. On lit dans les Crapatelles de Phérécrate :
«Tout spectateur qui eut soif avala une lepaste pleine, comme s'il l'eût jetée
dans un gouffre.»
Nicandre de Colophon écrit aussi qu'on donnait le nom de lepaste au calice.
Lycophron de Chalcis, au liv. 9 de son Traité de la Comédie, assure la même chose,
alléguant l'autorité (485e) de Phérécrate. Moschus, dans son Exposition des
termes de Rhodes, écrit que c'est un vase de terre semblable aux ptomatides,
mais plus large. Artémidore, disciple d'Aristophane, la donne pour certain vase
à boire (poteerion).
Apollophane dit, dans ses Crétois:
«Et il flaire toute la journée une lepaste de vin qui a un bouquet délicieux.»
Théopompe dit, dans sa Pamphile :
«Buvant la santé du bon démon, en avalant plusieurs lepastes de vin pur, (485f)
et criant de manière à faire rassembler tout le village autour d'elle.»
Nicandre de Thyatire dit que la lepaste est un des plus grands calices, citant
ce passage des Prytanées de Téléclide :
«Et il avala un vin délicieux d'une lepaste qui embaumait.»
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