[12,969] ἢ τρὶς ἕξ, φασίν, ἢ τρεῖς κύβους βάλλοντες, (969a) ταῦτα
ποιητέον, ἐγὼ δ' ὑμῖν συγκινδυνεύσω τῷ φράζειν τε καὶ
ἐξηγεῖσθαι τά γε δεδογμένα ἐμοὶ περὶ τῆς παιδείας τε καὶ
τροφῆς τῆς νῦν αὖ κεκινημένης τοῖς λόγοις· τὸ μέντοι
κινδύνευμα οὐ σμικρὸν οὐδ' ἑτέροις τισὶν προσφερὲς ἂν εἴη. σοὶ
δὴ τοῦτό γε, ὦ Κλεινία, μέλειν παρακελεύομαι· σὺ γὰρ τὴν
Μαγνήτων πόλιν, ἢ ᾧ ἂν θεὸς ἐπώνυμον αὐτὴν ποιήσῃ, κλέος
ἀρῇ μέγιστον κατασκευάσας αὐτὴν ὀρθῶς, ἢ τό γε
ἀνδρειότατος (969b) εἶναι δοκεῖν τῶν ὕστερον ἐπιγιγνομένων
οὐκ ἐκφεύξῃ ποτέ. ἐάν γε μὴν οὗτος ἡμῖν ὁ θεῖος γένηται
σύλλογος, ὦ φίλοι ἑταῖροι, παραδοτέον τούτῳ τὴν πόλιν,
ἀμφισβήτησίς τε οὐκ ἔστ' οὐδεμία οὐδενὶ τῶν νῦν παρὰ ταῦθ'
ὡς ἔπος εἰπεῖν νομοθετῶν, ὄντως δὲ ἔσται σχεδὸν ὕπαρ
ἀποτετελεσμένον οὗ σμικρῷ πρόσθεν ὀνείρατος ὣς τῷ λόγῳ
ἐφηψάμεθα, κεφαλῆς νοῦ τε κοινωνίας εἰκόνα τινά πως
συμμείξαντες, ἐὰν ἄρα ἡμῖν οἵ τε ἄνδρες ἀκριβῶς ἐκλεχθῶσι,
παιδευθῶσί τε (969c) προσηκόντως, παιδευθέντες τε ἐν
ἀκροπόλει τῆς χώρας κατοικήσαντες, φύλακες ἀποτελεσθῶσιν
οἵους ἡμεῖς οὐκ εἴδομεν ἐν τῷ πρόσθεν βίῳ πρὸς ἀρετὴν
σωτηρίας γενομένους.
(Μέγιλλος)
ὦ φίλε Κλεινία, ἐκ τῶν νῦν ἡμῖν εἰρημένων ἁπάντων ἢ τὴν
πόλιν ἐατέον τῆς κατοικίσεως ἢ τὸν ξένον τόνδε οὐκ ἀφετέον,
ἀλλὰ δεήσεσιν καὶ μηχαναῖς πάσαις κοινωνὸν ποιητέον ἐπὶ τὴν
τῆς πόλεως κατοίκισιν.
(969d) (Κλεινίας)
ἀληθέστατα λέγεις, ὦ Μέγιλλε, καὶ ἐγὼ ποιήσω ταῦθ' οὕτως
καὶ συλλάμβανε.
(Μέγιλλος) συλλήψομαι.
| [12,969] ou, comme on dit au jeu de dés amener le point le
plus haut ou le plus bas, il faut le faire. Moi-même, je partagerai le
risque avec vous, en vous disant et vous expliquant ce que j'ai trouvé de
bon dans l'instruction et l'éducation que nous venons de traiter. Le
risque est sérieux, il est vrai, et, d'autres y trouveraient peu
d'avantages. C'est toi, Clinias, que j'exhorte à t'en charger ; car, si tu
organises comme il faut la république des Magnètes, ou quel que soit le
nom que Dieu veuille lui donner, tu remporteras une très grande gloire, ou
du moins tu ne manqueras pas de passer pour le plus brave de ceux qui
viendront après toi. Si donc ce conseil divin voit le jour, il faudra lui
confier, mes chers amis, la garde de l'État. Il n'y a aucun doute
là-dessus et l'on peut dire qu'aucun législateur actuel n'y trouverait à
dire. Alors nous aurons, je pense, accompli effectivement ce que nous
avons rêvé tout à l'heure en nous entretenant, lorsque nous avons formé
une sorte d'image en mêlant ensemble la tête et l'intelligence, si les
membres de notre conseil sont exactement appariés et si, après avoir reçu
une instruction appropriée et puis avoir été placés dans la citadelle
comme dans la tête du pays, ils deviennent des gardiens accomplis, propres
à sauver l'État, tels que nous n'en avons jamais vu au cours de notre vie.
(MÉGILLOS) Mon cher Clinias, après tout ce que nous venons d'entendre, ou il
faut renoncer à fonder la colonie, ou ne pas laisser aller cet étranger, mais l'associer
à la fondation de la cité à force de prières et par tous les moyens possibles.
(CLINIAS) Ce que tu dis, Mégillos, est très vrai, et je vais essayer de le
faire : seconde-moi de ton côté.
MÉGILLOS Je te seconderai.
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