[12,959] μὴ πλείω τεττάρων ἡρωικῶν (959a) στίχων.
τὰς δὲ προθέσεις πρῶτον μὲν μὴ μακρότερον χρόνον ἔνδον
γίγνεσθαι τοῦ δηλοῦντος τόν τε ἐκτεθνεῶτα
καὶ τὸν ὄντως τεθνηκότα, εἴη δ' ἂν σχεδόν, ὡς
τἀνθρώπινα, μέτρον ἔχουσα τριταία πρὸς τὸ μνῆμα ἐκφορά.
πείθεσθαι δ' ἐστὶ τῷ νομοθέτῃ χρεὼν τά τε ἄλλα καὶ λέγοντι
ψυχὴν σώματος εἶναι τὸ πᾶν διαφέρουσαν, ἐν αὐτῷ τε τῷ βίῳ
τὸ παρεχόμενον ἡμῶν ἕκαστον τοῦτ' εἶναι μηδὲν ἀλλ' ἢ τὴν
ψυχήν, (959b) τὸ δὲ σῶμα ἰνδαλλόμενον ἡμῶν ἑκάστοις
ἕπεσθαι, καὶ τελευτησάντων λέγεσθαι καλῶς εἴδωλα εἶναι τὰ
τῶν νεκρῶν σώματα, τὸν δὲ ὄντα ἡμῶν ἕκαστον ὄντως,
ἀθάνατον εἶναι ψυχὴν ἐπονομαζόμενον, παρὰ θεοὺς ἄλλους
ἀπιέναι δώσοντα λόγον, καθάπερ ὁ νόμος ὁ πάτριος λέγει - τῷ
μὲν γὰρ ἀγαθῷ θαρραλέον, τῷ δὲ κακῷ μάλα φοβερόν -
βοήθειάν τε αὐτῷ μήτινα μεγάλην εἶναι τετελευτηκότι· ζῶντι
γὰρ ἔδει βοηθεῖν πάντας τοὺς προσήκοντας, ὅπως ὅτι
δικαιότατος ὢν καὶ (959c) ὁσιώτατος ἔζη τε ζῶν καὶ τελευτήσας
ἀτιμώρητος ἂν κακῶν ἁμαρτημάτων ἐγίγνετο τὸν μετὰ τὸν
ἐνθάδε βίον. ἐκ δὲ τούτων οὕτως ἐχόντων οὐδέποτε
οἰκοφθορεῖν χρή, διαφερόντως νομίζοντα τὸν αὑτοῦ τοῦτον
εἶναι τὸν τῶν σαρκῶν ὄγκον θαπτόμενον, ἀλλ' ἐκεῖνον τὸν ὑὸν
ἢ ἀδελφόν, ἢ ὅντινά τις μάλισθ' ἡγεῖται ποθῶν θάπτειν,
οἴχεσθαι περαίνοντα καὶ ἐμπιμπλάντα τὴν αὑτοῦ μοῖραν, τὸ δὲ
παρὸν δεῖν εὖ ποιεῖν, (959d) τὰ μέτρια ἀναλίσκοντα ὡς εἰς
ἄψυχον χθονίων βωμόν· τὸ δὲ μέτριον νομοθέτης ἂν
μαντεύσαιτο οὐκ ἀσχημονέστατα. ἔστω δὴ νόμος οὗτος·
τῷ μὲν δὴ τοῦ μεγίστου τιμήματος εἰς τὴν πᾶσαν ταφὴν ἀναλισκόμενα
μὴ πλέον πέντε μνῶν, τῷ δὲ τοῦ δευτέρου τρεῖς μναῖ, καὶ δύο τῷ
τοῦ τρίτου, μνᾶ δὲ τῷ τοῦ τετάρτου μέτρον ἂν ἔχοι τῶν
ἀναλωμάτων. νομοφύλαξι δὲ πολλά τε ἄλλα ἀνάγκη πράττειν
καὶ πολλῶν ἐπιμελεῖσθαι, τούτων δ' οὐχ ἥκιστα, ὅπως ἂν
παίδων τε καὶ (959e) ἀνδρῶν καὶ πάσης ἡλικίας ἐπιμελούμενοι
ζῶσι, καὶ δὴ καὶ πρὸς τὸ τέλος ἁπάντων νομοφύλαξ εἷς γέ τις
ἐπιστατῇ, ὃν ἂν οἱ τοῦ τετελευτηκότος ἐπίσκοπον οἰκεῖοι
παραλάβωσιν, ᾧ καλόν τ' ἔστω καλῶς καὶ μετρίως τὰ περὶ τὸν
τετελευτηκότα γιγνόμενα καὶ μὴ καλῶς αἰσχρόν. πρόθεσις δὲ
καὶ τἆλλα ἔστω μὲν κατὰ τὸν περὶ τὰ τοιαῦτα νόμον γιγνόμενα,
| [12,959] en quatre vers héroïques tout au plus. Tout d'abord le corps ne sera pas
exposé à l'intérieur de la maison plus longtemps qu'il ne faut pour voir s'il est
en défaillance ou véritablement mort, et, selon le cours des choses
humaines, le troisième jour semble être le terme suffisant pour le
transporter au tombeau.
Il faut écouter le législateur en toutes choses, mais particulièrement
quand il dit que l'âme est entièrement distincte du corps, et que dans
cette vie même ce qui représente chacun de nous, n'est pas autre chose que
l'âme, que notre corps n'est qu'une image qui accompagne chacun de nous,
et qu'on a raison d'appeler simulacres les corps des morts, que l'être
réel et réellement immortel que nous sommes s'appelle âme, et s'en ira
chez d'autres dieux rendre compte de sa conduite, comme le dit la loi
ancestrale, hardiment s'il est bon, avec tremblement s'il est méchant, et
qu'après la mort il ne trouvera aucun appui dans personne ; car c'est
pendant sa vie que tous ses proches devaient venir à son secours, afin
qu'il vécût sur la terre aussi justement, aussi saintement qu'il est
possible, et qu'après la mort il échappât au châtiment qui attend les
criminels dans la vie qui suit celle d'ici-bas.
Puisqu'il en est ainsi, il ne faut jamais ruiner sa maison, dans la
persuasion que c'est nous-mêmes qu'on ensevelit quand on ensevelit cette
masse de chair. Il faut au contraire se dire que ce fils ou ce frère ou
celui, quel qu'il soit, qu'on regrette et qu'on s'imagine ensevelir, est
parti après avoir accompli et rempli sa destinée, et que, pour le présent,
on fera son devoir envers lui en faisant une dépense modérée, comme pour
un autel inanimé consacré aux dieux souterrains. C'est le législateur qui peut
estimer le plus justement la mesure à observer. Voici donc quelle sera la loi.
Les frais de la sépulture ne s'élèveront pas en tout à plus de cinq mines pour les
citoyens de la première classe, de trois pour ceux de la seconde, de deux pour
ceux de la troisième et d'une mine pour ceux de la quatrième : c'est ainsi que la
mesure sera gardée.
Les gardiens des lois ont nécessairement beaucoup à faire et ils doivent
veiller à bien des choses, mais avant tout à la conduite des enfants, des
hommes faits et des citoyens de tout âge, et, lorsque l'un d'eux mourra,
c'est un gardien des lois que les parents du défunt prendront pour
présider aux funérailles, et ce sera pour lui un sujet d'éloge, si elle se
font convenablement et avec mesure, un sujet de blâme, si elles se font
mal. L'exposition du corps et le reste se feront conformément à la loi qui
règle ces sortes de choses.
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