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[1,88] Περὶ θεῶν λέγε ὡς εἰσίν. Ἀνάξιον ἄνδρα
μὴ ἐπαίνει διὰ πλοῦτον. Πείσας λαβέ, μὴ
βιασάμενος. Ὅ τι ἂν ἀγαθὸν πράττῃς, εἰς
θεοὺς ἀνάπεμπε. Ἐφόδιον ἀπὸ νεότητος εἰς
γῆρας ἀναλάμβανε σοφίαν· βεβαιότερον γὰρ
τοῦτο τῶν ἄλλων κτημάτων. »
Μέμνηται τοῦ Βίαντος καὶ Ἱππῶναξ, ὡς
προείρηται, καὶ ὁ δυσάρεστος Ἡράκλειτος
μάλιστα Αὐτὸν ἐπῄνεσε γράψας· ἐν Πριήνῃ
Βίας ἐγένετο ὁ Τευτάμεω, οὗ πλέων λόγος ἢ
τῶν ἄλλων. Καὶ οἱ Πριηνεῖς δὲ αὐτῷ τέμενος
καθιέρωσαν τὸ Τευτάμειον λεγόμενον.
Ἀπεφθέγξατο· οἱ πλεῖστοι κακοί.
| [1,88] Parlez sainement des dieux. Ne louez point un
malhonnête homme à cause de ses richesses. Faites-vous
prier pour recevoir quelque chose, plutôt que de
vous en emparer avec violence. Rapportez aux dieux
tout ce que vous faites de bien. Prenez la sagesse pour
votre compagne depuis la jeunesse jusqu'à la
vieillesse : car c'est de tous les biens qu'on peut
posséder, celui qui est le plus assuré.
Nous avons vu qu'Hipponax a fait mention de Bias; et
Héraclite même, cet homme si difficile à contenter, a
parlé de lui d'une manière avantageuse. Priène, dit-il,
fut le lieu de la naissance de Bias; fils de Teutame, et
celui de tous les philosophes dont on parle le plus; ses
concitoyens lui dédièrent une chapelle , qu'ils
nommèrent Teutamium. On lui attribue cette sentence:
Qu'il y a beaucoup d'hommes de méchant caractère.
| [1,89] ΚΛΕΟΒΟΥΛΟΣ.
Κλεόβουλος Εὐαγόρου Λίνδιος, ὡς δὲ
Δοῦρις, Κάρ ἔνιοι δὲ εἰς Ἡρακλέα ἀναφέρειν
τὸ γένος αὐτόν· ῥώμῃ δὲ καὶ κάλλει διαφέρειν,
μετασχεῖν τε τῆς ἐν Αἰγύπτῳ φιλοσοφίας.
Γενέσθαι τε αὐτῷ θυγατέρα Κλεοβουλίνην,
αἰνιγμάτων ἑξαμέτρων ποιήτριαν, ἧς
μέμνηται καὶ Κρατῖνος ἐν τῷ ὁμωνύμῳ
δράματι, πληθυντικῶς ἐπιγράψας. Ἀλλὰ καὶ
τὸ ἱερὸν τῆς Ἀθηνᾶς ἀνανεώσασθαι αὐτὸν
κτισθὲν ὑπὸ Δαναοῦ. Οὗτος ἐποίησεν ᾄσματα
καὶ γρίφους εἰς ἔπη τρισχίλια. Καὶ τὸ
ἐπίγραμμά τινες τὸ ἐπὶ Μίδᾳ τοῦτόν φασι
ποιῆσαι·
Χαλκῆ παρθένος εἰμί, Μίδα δ' ἐπὶ
σήματι κεῖμαι.
Ἔστ' ἂν ὕδωρ τε νάῃ καὶ δένδρεα
μακρὰ τεθήλῃ,
| [1,89] CLÉOBULE.
Cléobule, fils d'Évagoras, naquit à Linde, ou en
Carie, selon Duris. Quelques uns font remonter son
origine jusqu'à Hercule, et on le dépeint robuste et
bien fait. On dit qu'il se rendit en Égypte pour y
apprendre la philosophie, et qu'il eut une fille
nommée Cléobuline, qui composa des énigmes en
vers hexamètres, dont Cratinus fait mention dans un
poème qui porte le nom de Cléobalistes au pluriel. On
dit aussi qu'il renouvela le temple de Minerve, qui
avait été construit par Danaüs. Cléobule composa
aussi des chants et des questions énigmatiques
jusqu'au nombre de trois mille vers. Il y a des gens
qui le croient aussi auteur de ces vers qui sont sur le
tombeau de Midas :
« Je suis la statue qu'on a couchée sur ce
monument de Midas. Pendant que l'eau
sera fluide, que les arbres élèveront leurs sommets,
| [1,90] Ἠέλιός τ' ἀνιὼν λάμπῃ,
λαμπρά τε σελήνη,
καὶ ποταμοί γε ῥέωσιν, ἀνακλύζῃ δὲ θάλασσα,
αὐτοῦ τῇδε μένουσα πολυκλαύτῳ ἐπὶ τύμβῳ,
ἀγγελέω παριοῦσι, Μίδας ὅτι τῇδε τέθαπται.
Φέρουσι δὲ μαρτύριον Σιμωνίδου ᾆσμα, ὅπου
φησί· Τίς κεν αἰνήσειε νόῳ πίσυνος
Λίνδου ναέταν Κλεόβουλον
ἀενάοις ποταμοῖς ἄνθεσί τ' εἰαρινοῖς
ἀελίου τε φλογὶ χρυσέας τε σελάνας
καὶ θαλασσαίαισι δίνῃς ἀντιθέντα
μένος στάλας;
ἅπαντα γάρ ἐστι θεῶν ἥσσω·
λίθον δὲ καὶ βρότεοι παλάμαι θραύοντι·
μωροῦ φωτὸς ἅδε βουλά.
Οὐ γὰρ εἶναι Ὁμήρου τὸ ἐπίγραμμα, πολλοῖς
ἔτεσι προέχοντος, φασί, τοῦ Μίδα.
Φέρεται δ' αὐτοῦ ἐν τοῖς Παμφίλης
Ὑπομνήμασι. Καὶ αἴνιγμα τοῖον·
| [1,90] que le soleil levant et la lune brillante éclaireront
le monde, que les fleuves couleront et que la mer
lavera les rivages, je demeurerai ici, en
arrosant de mes larmes cette pierre
polie, et en annonçant aux passants que
Midas est renfermé dans ce sépulcre. »
Ceux qui sont dans cette opinion se fondent sur le
témoignage de Simonide, dans le poème où il dit :
Qui peut raisonnablement louer le
Lindien Cléobule d'avoir opposé des
statues à des rivières intarissables, aux
fleurs du printemps, aux rayons du
soleil, à la clarté de la lune et aux
tournants de la mer? Tout cela est au-dessous
des dieux, et les mains des
hommes peuvent briser la pierre. Ce
sont les idées d'un homme peu sensé.
Au reste, on remarque que cette épitaphe ne peut
point être d'Homère, qui vivait longtemps avant Midas.
Pamphila, dans ses Commentaires, rapporte cette
énigme qu'un attribue à Cléobule :
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