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Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre I

Paragraphe 85-87

  Paragraphe 85-87

[1,85] Καὶ αὐτὸν μεγαλοπρεπῶς ἔθαψεν πόλις, καὶ ἐπέγραψαν· Κλεινοῖς ἐν δαπέδοισι Πριήνης φύντα καλύπτει ἥδε Βίαντα πέτρη, κόσμον Ἴωσι μέγαν. Ἀλλὰ καὶ ἡμεῖς· Τῇδε Βίαντα κέκευθα, τὸν ἀτρέμας ἤγαγεν Ἑρμῆς εἰς Ἀίδην, πολιῷ γήραϊ νιφόμενον. Εἶπε γάρ, εἶπε δίκην ἑτάρου τινός· εἶτ' ἀποκλινθεὶς παιδὸς ἐς ἀγκαλίδας μακρὸν ἔτεινεν ὕπνον. Ἐποίησε δὲ περὶ Ἰωνίας, τίνα μάλιστα ἂν τρόπον εὐδαιμονοίη, εἰς ἔπη δισχίλια. Τῶν δὲ ᾀδομένων αὐτοῦ εὐδοκίμησε τάδε· Ἀστοῖσιν ἄρεσκε πᾶσιν ἐν πόλει <- - -> αἴκε μένῃς· πλείσταν γὰρ ἔχει χάριν· αὐθάδης δὲ τρόπος πολλάκι βλαβερὰν ἐξέλαμψεν ἄταν. [1,85] La ville lui fit de magnifiques obsèques, et fit mettre cet éloge sur son tombeau : "Cette pierre couvre Bias, l'ornement de l'Ionie. II était né dans les contrées de la célèbre Priène". Nous avons fait aussi cette épigramme sur son sujet : "Ici repose Bias, que l'âge avait blanchi quand Mercure l'emmena doucement chez les morts. Il plaidait, et il défendait un ami, lorsque, s'étant penché dans les bras d'un enfant. il fut pris du dernier sommeil". IL composa deux mille vers sur l'Ionie, dont le sujet était le moyen par lequel on pouvait rendre ce pays plus heureux. Parmi ses sentences poétiques, on remarque celles-ci: Tâchez toujours de plaire à vos concitoyens, et n'abandonnez point votre ville affligée; car rien ne concilie plus de bienveillance, au lieu que des mœurs superbes sont souvent nuisibles.
[1,86] Καὶ τὸ μὲν ἰσχυρὸν γενέσθαι τῆς φύσεως ἔργον· τὸ δὲ λέγειν δύνασθαι τὰ συμφέροντα τῇ πατρίδι ψυχῆς ἴδιον καὶ φρονήσεως. Εὐπορίαν δὲ χρημάτων πολλοῖς καὶ διὰ τύχην περιγίνεσθαι. Ἔλεγε δὲ ἀτυχῆ εἶναι τὸν ἀτυχίαν μὴ φέροντα· καὶ νόσον ψυχῆς τὸ τῶν ἀδυνάτων ἐρᾶν, ἀλλοτρίων δὲ κακῶν ἀμνημόνευτον εἶναι. Ἐρωτηθεὶς τί δυσχερές, « Τὴν ἐπὶ τὸ χεῖρον, » ἔφη, « μεταβολὴν εὐγενῶς ἐνεγκεῖν. » Συμπλέων ποτὲ ἀσεβέσι, χειμαζομένης τῆς νεὼς κἀκείνων τοὺς θεοὺς ἐπικαλουμένων, « Σιγᾶτε, » ἔφη, « μὴ αἴσθωνται ὑμᾶς ἐνθάδε πλέοντας. » Ἐρωτηθεὶς ὑπὸ ἀσεβοῦς ἀνθρώπου τί ποτέ ἐστιν εὐσέβεια, ἐσίγα. Τοῦ δὲ τὴν αἰτίαν τῆς σιγῆς πυθομένου, « Σιωπῶ, » ἔφη, « ὅτι περὶ τῶν οὐδέν σοι προσηκόντων πυνθάνῃ. » [1,86] II disait aussi que la force du corps est un don de la nature, mais que de savoir conseiller ce qui est utile à sa patrie est une qualité de l'âme et d'un bon jugement; que beaucoup de gens ne doivent leur opulence qu'au hasard ; qu'on est malheureux de ne pas savoir supporter l'infortune; et que c'est une maladie de l'âme de convoiter des choses impossibles, pendant qu'on oublie les maux d'autrui. Quelqu'un lui ayant demandé ce qu'il y avait de plus difficile à faire : C'est, répondit-il, d'endurer courageusement quelque revers de fortune. Un jour qu'il était sur mer avec des gens d'un caractère impie, il s'éleva une tempête si furieuse que ces gens même se mirent à invoquer les dieux. Taisez-vous, leur dit-il, de crainte qu'ils ne s'aperçoivent que vous êtes sur ce vaisseau. Un méchant homme lui ayant demandé ce que c'est que la piété, il ne lui répondit rien ; et comme cet homme lui demandait la raison de son silence : Je me tais, lui dit-il, parce que tu t'informes de choses qui ne te regardent pas.
[1,87] Ἐρωτηθεὶς τί γλυκὺ ἀνθρώποις, « Ἐλπίς, » ἔφη. Ἥδιον ἔλεγε δικάζειν μεταξὺ ἐχθρῶν φίλων· τῶν μὲν γὰρ φίλων πάντως ἐχθρὸν ἔσεσθαι τὸν ἕτερον, τῶν δὲ ἐχθρῶν τὸν ἕτερον φίλον. Ἐρωτηθεὶς τί ποιῶν ἄνθρωπος τέρπεται, ἔφη, « Κερδαίνων. » Ἔλεγέ τε τὸν βίον οὕτω μετρεῖν ὡς καὶ πολὺν καὶ ὀλίγον χρόνον βιωσομένους, καὶ φιλεῖν ὡς μισήσοντας· τοὺς γὰρ πλείστους εἶναι κακούς. Συνεβούλευέ τε ὧδε· « Βραδέως ἐγχείρει τοῖς πραττομένοις· δ' ἂν ἕλῃ, βεβαίως τηρῶν διάμενε. Μὴ ταχὺ λάλει· μανίαν γὰρ ἐμφαίνει. Φρόνησιν ἀγάπα. [1,87] Interrogé sur ce qu'il y a de plus doux pour les hommes, il répondit que c'était l'espérance. Il disait aussi qu'il aimait mieux être juge entre ses ennemis qu'entre ses amis, parce que dans le premier cas il y en avait un qui deviendrait son ami, et que dans le second il y en avait un qui serait toujours son ennemi. Interrogé à quoi l'homme prenait le plus de plaisir : Au gain, répliqua-t-il. Il disait qu'il faut estimer la vie en partie comme si on devait vivre peu, et en partie comme si on devait vivre longtemps ; et que, puisque le monde était plein de méchanceté, il fallait aimer les hommes comme si on devait les haïr un jour. Il donnait aussi ces conseils : Soyez lents à entreprendre, et fermes à exécuter ce que vous avez entrepris. La précipitation à parler marque de l'égarement. Aimez la prudence.


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Dernière mise à jour : 19/07/2007