HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre I

Paragraphe 76-78

  Paragraphe 76-78

[1,76] Παμφίλη δέ φησιν ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν Ὑπομνημάτων, ὡς τὸν υἱὸν αὐτοῦ Τυρραῖον καθήμενον ἐπὶ κουρείου ἐν Κύμῃ χαλκεύς τις πέλεκυν ἐμβαλὼν ἀνέλοι. Τῶν δὲ Κυμαίων πεμψάντων τὸν φονέα τῷ Πιττακῷ, μαθόντα καὶ ἀπολύσαντα εἰπεῖν, « Συγγνώμη μετανοίας κρείσσων. » Ἡράκλειτος δέ φησιν, Ἀλκαῖον ὑποχείριον λαβόντα καὶ ἀπολύσαντα φάναι, « Συγγνώμη τιμωρίας κρείσσων. » Νόμους δὲ ἔθηκε· τῷ μεθύοντι, ἐὰν ἁμάρτῃ, διπλῆν εἶναι τὴν ζημίαν· ἵνα μὴ μεθύωσι, πολλοῦ κατὰ τὴν νῆσον οἴνου γινομένου. Εἶπέ τε χαλεπὸν ἐσθλὸν ἔμμεναι· οὗ καὶ Σιμωνίδης μέμνηται λέγων· « Ἄνδρ' ἀγαθὸν ἀλαθέως γενέσθαι χαλεπόν, τὸ Πιττάκειον. » [1,76] Pamphila, dans le deuxième livre de ses Commentaires, rapporte que Thyrrhée son fils, se trouvant à Cumes dans la boutique d'un barbier, y fut tué par la faute d'un forgeron, qui y jeta une hache ; que les Cuméens se saisirent de l'homicide, et l'envoyèrent garrotté à Pittacus, qui, ayant appris le cas, pardonna au criminel, en disant que la clémence était préférable aux remords de la vengeance. Héraclite rapporte que ce fut au sujet d'Alcée, qu'il avait fait prisonnier, et qu'il renvoya libre, qu'il dit qu'il valait mieux pardonner que punir. Il condamna les gens ivres, s'ils tombaient en quelque faute, à être doublement punis, et cela afin de prévenir l'ivrognerie; ce qui était d'autant plus nécessaire que l'île abondait en vin. Une de ses maximes est, «qu'il est difficile d'être vertueux. » Simonide en a fait mention, en disant que c'est un mot de Pittacus: «qu'il est difficile de devenir véritablement bon.»
[1,77] Μέμνηται αὐτοῦ καὶ Πλάτων ἐν Πρωταγόρᾳ· « Ἀνάγκᾳ δ' οὐδὲ θεοὶ μάχονται. » καὶ « Ἀρχὴ ἄνδρα δείκνυσιν. » Ἐρωτηθεὶς δέ ποτε τί ἄριστον, « Τὸ παρὸν εὖ ποιεῖν. » Καὶ ὑπὸ Κροίσου τίς ἀρχὴ μεγίστη, « τοῦ ποικίλου, » ἔφη, « ξύλου, » σημαίνων τὸν νόμον. Ἔλεγε δὲ καὶ τὰς νίκας ἄνευ αἵματος ποιεῖσθαι. Ἐφη δὲ καὶ πρὸς τὸν Φωκαϊκὸν φάσκοντα δεῖν ζητεῖν σπουδαῖον ἄνθρωπον, « Ἂν λίαν, » ἔφη, « ζητῇς, οὐχ εὑρήσεις. » Καὶ πρὸς τοὺς πυνθανομένους τί εὐχάριστον, « Χρόνος, » ἔφη· ἀφανές, « Τὸ μέλλον· » πιστόν, « Γῆ· » ἄπιστον, « Θάλασσα. » [1,77] Platon, dans son Protagoras, a aussi parlé de cette sentence. Pittacus disait encore que les dieux mêmes ne résistent point à la nécessité, et que le gouvernement est la pierre de touche du cœur de l'homme. Interrogé sur ce qu'il y avait de meilleur, il répondit que c'était de s'acquitter bien de ce qu'on avait actuellement à faire. Crésus lui demandant quel empire il regardait comme le plus grand, il répondit, en faisant allusion aux lois : « Celui que forment différentes tablettes de bois. » Il ne reconnaissait pour vraies victoires que celles qu'on remporte en épargnant le sang. Phocaïcus parlant de chercher un homme qui fût bien diligent : «Vous chercherez longtemps, lui dit-il, sans le trouver. » Interrogé quelle chose était la plus agréable, il répondit que c'était le temps; la plus obscure, que c'était l'avenir; la plus sûre, que c'est la terre; la moins sûre, que c'est la mer.
[1,78] Ἕλεγέ τε συνετῶν μὲν ἀνδρῶν, πρὶν γενέσθαι τὰ δυσχερῆ, προνοῆσαι ὅπως μὴ γένηται· ἀνδρείων δέ, γενόμενα εὖ θέσθαι. « μέλλεις πράττειν, μὴ πρόλεγε· ἀποτυχὼν γὰρ γελασθήσῃ. » Ἀτυχίαν μὴ ὀνειδίζειν, νέμεσιν αἰδόμενον. Παρακαταθήκην λαβόντα ἀποδοῦναι. Φίλον μὴ λέγειν κακῶς, ἀλλὰ μηδὲ ἐχθρόν. Εὐσέβειαν ἀσκεῖν. Σωφροσύνην φιλεῖν. Ἀλήθειαν ἔχειν, πίστιν, ἐμπειρίαν, ἐπιδεξιότητα, ἑταιρίαν, ἐπιμέλειαν. Τῶν δὲ ᾀδομένων αὐτοῦ μάλιστα εὐδοκίμησε τάδε· Ἔχοντα χρὴ τόξα καὶ ἰοδόκον φαρέτραν στείχειν ποτὶ φῶτα κακόν. Πιστὸν γὰρ οὐδὲν γλῶσσα διὰ στόματος λαλεῖ διχόμυθον ἔχουσα καρδίῃ νόημα. [1,78] Il disait que la prudence doit faire prévoir les malheurs avant qu'ils arrivent pour tâcher de les détourner, et que, lorsqu'ils sont arrivés, le courage doit les faire soutenir ; qu'on ne doit jamais dire d'avance ce qu'on se propose de faire, de crainte que, si on ne réussit pas, on ne s'expose à la risée ; qu'il ne faut point insulter aux malheureux, de peur de s'attirer la vengeance des dieux; que si on a reçu un dépôt, il faut le rendre; qu'on ne doit point médire de ses amis, pas même de ses ennemis. Pratiquez la piété, disait-il, aimez la tempérance, respectez la vérité, la fidélité ; acquérez de l'expérience et de la dextérité, ayez de l'amitié et de l'exactitude. Parmi les choses qu'il a dites en vers, on loue entre autres cette pensée : Il faut avoir un arc et un carquois de flèches, pour se faire jour dans l'esprit du malheur; car sa bouche ne dit rien qui soit digne de foi, et ses paroles cachent un double sens au fond du cœur.


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Dernière mise à jour : 19/07/2007