HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre I

Paragraphe 52-54

  Paragraphe 52-54

[1,52] Εἰ δὲ πεπόνθατε δεινὰ δι' ὑμετέρην κακότητα, μή τι θεοῖς τούτων μοῖραν ἐπαμφέρετε. Αὐτοὶ γὰρ τούτους ηὐξήσατε, ῥύσια δόντες, καὶ διὰ ταῦτα κακὴν ἔσχετε δουλοσύνην. Ὑμέων δ' εἷς μὲν ἕκαστος ἀλώπεκος ἴχνεσι βαίνει, σύμπασιν δ' ὑμῖν κοῦφος ἔνεστι νόος. Εἰς γὰρ γλῶσσαν ὁρᾶτε καὶ εἰς ἔπος αἰόλον ἀνδρός, εἰς ἔργον δ' οὐδὲν γιγνόμενον βλέπετε. Καὶ οὗτος μὲν ταῦτα. Πεισίστρατος δ' αὐτῷ φεύγοντι τοῦτον ἐπέστειλε τὸν τρόπον. [1,52] « S'il vous arrive des malheurs dignes des fautes que vous avez faites, ne soyez pas assez injustes pour en accuser les dieux. C'est vous-mêmes qui, en protégeant ceux qui vous font souffrir une dure servitude, les avez agrandis; vous voulez faire les gens rusés, et, dans le fond, vous êtes stupides et légers; vous prêtez tous l'oreille aux discours flatteurs de cet homme, et pas un de vous ne fait attention au but qu'il se propose. » Pisistrate de son côté, lorsque Solon se retira, lui écrivit cette lettre :
[1,53] Πεισίστρατος Σόλωνι. Οὔτε μόνος Ἑλλήνων τυραννίδι ἐπεθέμην, οὔτε οὐ προσῆκόν μοι, γένους ὄντι τῶν Κοδριδῶν. Ἀνέλαβον γὰρ ἐγὼ ὀμόσαντες Ἀθηναῖοι παρέξειν Κόδρῳ τε καὶ τῷ ἐκείνου γένει, ἀφείλοντο. Τά τε ἄλλα ἁμαρτάνω οὐδὲν περὶ θεοὺς περὶ ἀνθρώπους· ἀλλὰ καθότι σὺ διέθηκας τοὺς θεσμοὺς Ἀθηναίοις, ἐπιτρέπω πολιτεύειν. Καὶ ἄμεινόν γε πολιτεύουσιν κατὰ δημοκρατίαν· ἐῶ γὰρ οὐδένα ὑβρίζειν· καὶ τύραννος ἐγὼ οὐ πλέον τι φέρομαι τἀξιώματος καὶ τῆς τιμῆς· ὁποῖα δὲ καὶ τοῖς πρόσθεν βασιλεῦσιν ἦν τὰ ῥητὰ γέρα. Ἀπάγει δὲ ἕκαστος Ἀθηναίων τοῦ αὐτοῦ κλήρου δεκάτην, οὐκ ἐμοί, ἀλλ' ὁπόθεν ἔσται ἀναλοῦν εἴς τε θυσίας δημοτελεῖς καὶ εἴ τι ἄλλο τῶν κοινῶν καὶ ἢν {} πόλεμος ἡμᾶς καταλάβῃ. [1,53] PISISTRATE A SOLON. « Je ne suis pas le seul des Grecs qui me suis emparé de la souveraineté; je ne sache pas même avoir empiété, en le faisant, sur les droits de personne : je n'ai fait que rentrer dans ceux qui m'étaient acquis par ma naissance, que je tire de Cécrops, auquel, en même temps qu'à ses descendants, les Athéniens promirent autrefois avec serment une soumission qu'ils ont ensuite retirée. Au reste, je n'offense ni les dieux ni les hommes, j'ordonne au contraire l'observation des règlements que vous avez prescrits aux citoyens d'Athènes, et j'ose dire qu'on les exécute sous mon gouvernement avec beaucoup plus d'exactitude que si l'état était républicain. Je ne permets pas qu'on fasse tort à personne, et, quoique prince, je ne jouis d'aucun privilège au-dessus des autres; je me contente du tribut qu'on payait à mes prédécesseurs, et je ne touche point à la dime des revenus des habitants, qui est employée pour les sacrifices, pour le bien public, et pour subvenir aux besoins d'une guerre.
[1,54] Σοὶ δ' ἐγὼ οὔτι μέμφομαι μηνύσαντι τὴν ἐμὴν διάνοιαν. Εὐνοίᾳ γὰρ τῆς πόλεως μᾶλλον κατὰ τὸ ἐμὸν ἔχθος ἐμήνυες· ἔτι τε ἀμαθίᾳ τῆς ἀρχῆς, ὁποίαν τινὰ ἐγὼ καταστήσομαι. Ἐπεὶ μαθὼν τάχ' ἂν ἠνέσχου καθισταμένου, οὐδ' ἔφυγες. Ἐπάνιθι τοίνυν οἴκαδε, πιστεύων μοι καὶ ἀνωμότῳ, ἄχαρι μηδὲν πείσεσθαι Σόλωνα ἐκ Πεισιστράτου. Ἴσθι γὰρ μηδ' ἄλλον τινὰ πεπονθέναι τῶν ἐμοὶ ἐχθρῶν. Ἢν δὲ ἀξιώσῃς τῶν ἐμῶν φίλων εἷς εἶναι, ἔσῃ ἀνὰ πρώτους· οὐ γάρ τι ἐν σοὶ ἐνορῶ δολερὸν ἄπιστον· εἴτε ἄλλως Ἀθήνησιν οἰκεῖν, ἐπιτετράψεται. Ἡμῶν δὲ εἵνεκα μὴ ἐστέρησο τῆς πατρίδος. [1,54] Détrompez-vous si vous croyez que je vous en veuille pour avoir décelé mes desseins; je suis persuadé qu'en cela vous avez consulté le bien de la république, plutôt que suivi le mouvement de quelque haine personnelle, outre que vous ignoriez de quelle manière je gouvernerais. Si vous l'aviez pu savoir, peut-être eussiez-vous concouru à la réussite de mon entreprise, et vous eussiez-vous épargné le chagrin de vous en aller. Revenez en toute sûreté, et fiez-vous à la simple parole que je vous donne, que Solon n'a rien à craindre de Pisistrate, puisque vous savez que je n'ai pas même fait de mal à aucun de mes ennemis. Enfin, si vous voulez être du nombre de mes amis, vous serez un de ceux que je distinguerai le plus, sachant votre éloignement pour la fraude et pour la perfidie. Cependant, si vous ne pouvez vous résoudre à revenir demeurer à Athènes, vous ferez ce que vous voudrez, pourvu qu'il ne soit pas dit que vous avez quitté votre patrie par rapport à moi seul. »


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Dernière mise à jour : 19/07/2007