[23] Ὁ μὲν οὖν Τιμάρχου μῦθος οὗτος·
ἐπεὶ δ´ ἐλθὼν Ἀθήναζε τρίτῳ μηνὶ κατὰ τὴν
γενομένην φωνὴν ἐτελεύτησεν, ἡμεῖς δὲ Σωκράτει θαυμάζοντες
ἀπηγγέλλομεν, ἐμέμψατο Σωκράτης ἡμᾶς, ὅτι μὴ
ζῶντος ἔτι τοῦ Τιμάρχου διήλθομεν· αὐτοῦ γὰρ ἂν ἡδέως
ἐκείνου πυθέσθαι καὶ προσανακρῖναι σαφέστερον.’
‘Ἀπέχεις, ὦ Θεόκριτε, μετὰ τοῦ λόγου τὸν μῦθον, ἀλλ´
ὅρα μὴ καὶ τὸν ξένον ἡμῖν παρακλητέον ἐπὶ τὴν ζήτησιν·
οἰκεία γὰρ πάνυ καὶ προσήκουσα θείοις ἀνδράσι.’ ‘τί δ´’
εἶπεν ‘Ἐπαμεινώνδας οὐ συμβάλλεται γνώμην ἀπὸ τῶν
αὐτῶν ἀναγόμενος ἡμῖν;’ καὶ ὁ πατὴρ μειδιάσας ‘τοιοῦ–
τον’ ἔφη ‘τὸ ἦθος, ὦ ξένε, τὸ τούτου, σιωπηλὸν καὶ πρὸς
τοὺς λόγους εὐλαβές, ἄπληστον δὲ τοῦ μανθάνειν καὶ
ἀκροᾶσθαι· διὸ καὶ Σπίνθαρος ὁ Ταραντῖνος οὐκ ὀλίγον
αὐτῷ συνδιατρίψας ἐνταῦθα χρόνον ἀεὶ δήπου λέγει μηδενί
(593) πη τῶν καθ´ ἑαυτὸν ἀνθρώπων ἐντετυχηκέναι | μήτε
πλείονα γιγνώσκοντι μήτ´ ἐλάσσονα φθεγγομένῳ. σὺ
οὖν ἃ φρονεῖς αὐτὸς δίελθε περὶ τῶν εἰρημένων.’
| [23] Voilà donc le mythe de Timarque ; revenu
à Athènes, il mourut, deux mois après avoir entendu
la voix; nous rapportâmes le tout à Socrate,
bien interdits ; Socrate nous gronda de ne pas lui
avoir fait ce récit alors que Timarque vivait encore;
car il aurait bien aimé à l'interroger et à lui
demander des éclaircissements.»
Tu as là, Théocritos, la fable avec le discours ;
mais vois s'il ne nous faudrait pas convier aussi
l'étranger à cette enquête; car elle est tout à fait
propre et convenable à des hommes qui ont le sens
du divin.» «Pourquoi, dit l'étranger, Epaminondas
ne nous apporte-t-il pas l'appoint de son jugement,
puisqu'il a été instruit à la même école que
nous ?» Sur quoi le père dit en souriant : «C'est
là, étranger, son caractère, silencieux et circonspect
dans les paroles, mais insatiablement curieux d'apprendre
et d'écouter ; aussi Spintharos de Tarente,
qui a vécu longtemps ici avec lui, se plaît à dire
qu'il n'a jamais rencontré personne parmi ceux de
son âge qui sache plus et parle moins. Ainsi donc,
expose toi-même ce que tu penses de ce récit.»
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