HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre V

Page 479

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[5,479] καὶ ἀποκρινέσθω (479a) χρηστὸς ὃς αὐτὸ μὲν καλὸν καὶ ἰδέαν τινὰ αὐτοῦ κάλλους μηδεμίαν ἡγεῖται ἀεὶ μὲν κατὰ ταὐτὰ ὡσαύτως ἔχουσαν, πολλὰ δὲ τὰ καλὰ νομίζει, ἐκεῖνος φιλοθεάμων καὶ οὐδαμῇ ἀνεχόμενος ἄν τις ἓν τὸ καλὸν φῇ εἶναι καὶ δίκαιον καὶ τἆλλα οὕτω. “Τούτων γὰρ δή, ἄριστε, φήσομεν, τῶν πολλῶν καλῶν μῶν τι ἔστιν οὐκ αἰσχρὸν φανήσεται; καὶ τῶν δικαίων, οὐκ ἄδικον; καὶ τῶν ὁσίων, οὐκ ἀνόσιον;” (479b) Οὔκ, ἀλλἀνάγκη, ἔφη, καὶ καλά πως αὐτὰ καὶ αἰσχρὰ φανῆναι, καὶ ὅσα ἄλλα ἐρωτᾷς. Τί δὲ τὰ πολλὰ διπλάσια; ἧττόν τι ἡμίσεα διπλάσια φαίνεται; Οὐδέν. Καὶ μεγάλα δὴ καὶ σμικρὰ καὶ κοῦφα καὶ βαρέα μή τι μᾶλλον ἂν φήσωμεν, ταῦτα προσρηθήσεται τἀναντία; Οὔκ, ἀλλἀεί, ἔφη, ἕκαστον ἀμφοτέρων ἕξεται. Πότερον οὖν ἔστι μᾶλλον οὐκ ἔστιν ἕκαστον τῶν πολλῶν τοῦτο ἄν τις φῇ αὐτὸ εἶναι; Τοῖς ἐν ταῖς ἑστιάσεσιν, ἔφη, ἐπαμφοτερίζουσιν ἔοικεν, (479c) καὶ τῷ τῶν παίδων αἰνίγματι τῷ περὶ τοῦ εὐνούχου, τῆς βολῆς πέρι τῆς νυκτερίδος, καὶ ἐφοὗ αὐτὸν αὐτὴν αἰνίττονται βαλεῖν· καὶ γὰρ ταῦτα ἐπαμφοτερίζειν, καὶ οὔτεἶναι οὔτε μὴ εἶναι οὐδὲν αὐτῶν δυνατὸν παγίως νοῆσαι, οὔτε ἀμφότερα οὔτε οὐδέτερον. ῎Εχεις οὖν αὐτοῖς, ἦν δἐγώ, ὅτι χρήσῃ, ὅποι θήσεις καλλίω θέσιν τῆς μεταξὺ οὐσίας τε καὶ τοῦ μὴ εἶναι; οὔτε γάρ που σκοτωδέστερα μὴ ὄντος πρὸς τὸ μᾶλλον μὴ εἶναι (479d) φανήσεται, οὔτε φανότερα ὄντος πρὸς τὸ μᾶλλον εἶναι. ᾿Αληθέστατα, ἔφη. Ηὑρήκαμεν ἄρα, ὡς ἔοικεν, ὅτι τὰ τῶν πολλῶν πολλὰ νόμιμα καλοῦ τε πέρι καὶ τῶν ἄλλων μεταξύ που κυλινδεῖται τοῦ τε μὴ ὄντος καὶ τοῦ ὄντος εἰλικρινῶς. Ηὑρήκαμεν. Προωμολογήσαμεν δέ γε, εἴ τι τοιοῦτον φανείη, δοξαστὸν αὐτὸ ἀλλοὐ γνωστὸν δεῖν λέγεσθαι, τῇ μεταξὺ δυνάμει τὸ μεταξὺ πλανητὸν ἁλισκόμενον. ῾Ωμολογήκαμεν. (479e) Τοὺς ἄρα πολλὰ καλὰ θεωμένους, αὐτὸ δὲ τὸ καλὸν μὴ ὁρῶντας μηδἄλλῳ ἐπαὐτὸ ἄγοντι δυναμένους ἕπεσθαι, καὶ πολλὰ δίκαια, αὐτὸ δὲ τὸ δίκαιον μή, καὶ πάντα οὕτω, δοξάζειν φήσομεν ἅπαντα, γιγνώσκειν δὲ ὧν δοξάζουσιν οὐδέν. ᾿Ανάγκη, ἔφη. Τί δὲ αὖ τοὺς αὐτὰ ἕκαστα θεωμένους καὶ ἀεὶ κατὰ ταὐτὰ ὡσαύτως ὄντα; ἆροὐ γιγνώσκειν ἀλλοὐ δοξάζειν; ᾿Ανάγκη καὶ ταῦτα. [5,479] cet honnête (479a) homme qui ne croit pas à la beauté en soi, à l'idée du beau éternellement immuable, mais ne reconnaît que la multitude des belles choses, cet amateur de spectacles qui ne peut souffrir qu'on affirme que le beau est un, de même que le juste et les autres réalités semblables. « Parmi ces nombreuses choses belles, excellent homme, lui dirons-nous, en est-il une qui ne puisse paraître laide? ou parmi les justes, injuste? ou parmi les saintes, profane? » Non, il y a nécessité que les mêmes choses, d'une certaine façon, paraissent belles et laides, et ainsi du (479b) reste. Et les nombreux doubles? Peuvent-ils moins paraître des moitiés que des doubles? Nullement. J'en dis autant des choses qu'on appelle grandes ou petites, pesantes ou légères; chacune de ces qualifications leur convient-elle plus que la qualification contraire? Non, elles tiennent toujours de l'une et de l'autre. Ces nombreuses choses sont-elles plutôt qu'elles ne sont pas ce qu'on les dit être? Elles ressemblent, répondit-il, à ces propos équivoques que l'on tient dans les banquets, et à l'énigme des enfants (479c) sur l'eunuque frappant la chauve-souris, où il est dit de mystérieuse façon avec quoi il la frappa et sur quoi elle était perchée. Ces nombreuses choses dont tu parles ont un caractère ambigu, et aucune d'elles ne se peut fixement concevoir comme étant ou n'étant pas, ou ensemble l'un et l'autre, ou bien ni l'un ni l'autre. Qu'en faire, par conséquent, et où les placer mieux qu'entre l'être et le non-être? Elles n'apparaîtront pas plus obscures que le non-être sous le rapport du moins (479d) d'existence, ni plus claires que l'être sous celui du plus d'existence. Certainement non. Nous avons donc trouvé, ce semble, que les multiples formules de la multitude concernant le beau et les autres choses semblables, roulent, en quelque sorte, entre le néant et l'existence absolue. Oui, nous l'avons trouvé. Mais nous sommes convenus d'avance que si pareille chose était découverte, il faudrait dire qu'elle est l'objet de l'opinion et non l'objet de la connaissance, ce qui erre ainsi dans un espace intermédiaire étant appréhendé par une puissance intermédiaire. Nous en sommes convenus. Ainsi ceux qui promènent leurs regards sur la multitude (479e) des belles choses, mais n'aperçoivent pas le beau lui-même et ne. peuvent suivre celui qui les voudrait conduire à cette contemplation, qui voient la multitude des choses justes sans voir la justice même, et ainsi du reste, ceux-là, dirons-nous, opinent sur tout mais ne connaissent rien des choses sur lesquelles ils opinent. Nécessairement. Mais que dirons-nous de ceux qui contemplent les choses en elles-mêmes, dans leur essence immuable? Qu'ils ont des connaissances et non des opinions, n'est-ce pas? Cela est également nécessaire.


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Dernière mise à jour : 1/03/2006