[5,480] Οὐκοῦν καὶ ἀσπάζεσθαί τε καὶ φιλεῖν τούτους μὲν ταῦτα (480a) φήσομεν
ἐφ’ οἷς γνῶσίς ἐστιν, ἐκείνους δὲ ἐφ’ οἷς δόξα; ἢ οὐ μνημονεύομεν ὅτι φωνάς τε καὶ
χρόας καλὰς καὶ τὰ τοιαῦτ’ ἔφαμεν τούτους φιλεῖν τε καὶ θεᾶσθαι, αὐτὸ δὲ τὸ
καλὸν οὐδ’ ἀνέχεσθαι ὥς τι ὄν;
Μεμνήμεθα.
Μὴ οὖν τι πλημμελήσομεν φιλοδόξους καλοῦντες αὐτοὺς μᾶλλον ἢ φιλοσόφους;
καὶ ἆρα ἡμῖν σφόδρα χαλεπανοῦσιν ἂν οὕτω λέγωμεν;
Οὔκ, ἄν γέ μοι πείθωνται, ἔφη· τῷ γὰρ ἀληθεῖ χαλεπαίνειν οὐ θέμις.
Τοὺς αὐτὸ ἄρα ἕκαστον τὸ ὂν ἀσπαζομένους φιλοσόφους ἀλλ’ οὐ φιλοδόξους κλητέον;
Παντάπασι μὲν οὖν.
| [5,480] Ne dirons-nous pas aussi qu'ils ont de l'attachement et de l'amour pour les choses qui sont
l'objet de la science, (480a) tandis que les autres n'en ont que pour celles qui sont l'objet de
l'opinion? Ne te souviens-tu pas que nous disions de ces derniers qu'ils aiment et admirent les
belles voix, les belles couleurs et les autres choses semblables, mais n'admettent pas que le
beau lui-même soit une réalité?
Je m'en souviens.
Dès lors, leur ferons-nous tort en les appelant philodoxes plutôt que philosophes?
S'emporteront-ils beaucoup contre nous si nous les traitons de la sorte?
Non, s'ils veulent m'en croire, dit-il; car il n'est pas permis de s'emporter contre la vérité.
Il faudra donc appeler philosophes, et non philodoxes, ceux qui en tout s'attachent à la réalité?
Sans aucun doute.
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