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[1,37] Τίς εὐδαίμων, « Ὁ τὸ μὲν σῶμα ὑγιής, τὴν δὲ
ψυχὴν εὔπορος, τὴν δὲ φύσιν εὐπαίδευτος. »
Φίλων παρόντων καὶ ἀπόντων μεμνῆσθαί
φησι· μὴ τὴν ὄψιν καλλωπίζεσθαι, ἀλλὰ τοῖς
ἐπιτηδεύμασιν εἶναι καλόν. « Μὴ πλούτει, »
φησί, « κακῶς, μηδὲ διαβαλλέτω σε λόγος
πρὸς τοὺς πίστεως κεκοινωνηκότας. » « Οὓς
ἂν ἐράνους εἰσενέγκῃς, » φησί, « τοῖς
γονεῦσιν, τοὺς αὐτοὺς προσδέχου καὶ παρὰ
τῶν τέκνων. » Τὸν Νεῖλον εἶπε πληθύειν
ἀνακοπτομένων τῶν ῥευμάτων ὑπὸ τῶν
ἐτησίων ἐναντίων ὄντων.
Φησὶ δ' Ἀπολλόδωρος ἐν τοῖς Χρονικοῖς
γεγενῆσθαι αὐτὸν κατὰ τὸ πρῶτον ἔτος τῆς
τριακοστῆς ἐνάτης Ὀλυμπιάδος.
| [1,37] qu'on peut appeler heureux celui qui jouit de la santé
du corps, qui possède du bien, et dont l'esprit n'est ni émoussé
par la paresse, ni abruti par l'ignorance; qu'il faut toujours
avoir pour ses amis les mêmes égards, soit qu'ils
soient présents ou absents; que la vraie beauté ne
consiste point à s'orner le visage, mais à s'enrichir
l'âme de science. N'amassez pas de bien par de
mauvaises voies, disait-il encore. Ne vous laissez pas
exciter par des discours contre ceux qui ont eu part à
votre confiance, et attendez-vous à recevoir de vos
enfants la pareille de ce que vous aurez fait envers
vos père et mère.»
Le Nil mérita aussi son attention. Il dit que les
débondements de ce fleuve étaient occasionnés par
des vents contraires qui revenaient tous les ans, et
faisaient remonter les eaux.
Apollodore, dans ses Chroniques, fixe la naissance de
Thalès à la première année de la trente-cinquième olympiade.
| [1,38] Ἐτελεύτησε δ' ἐτῶν ἑβδομήκοντα ὀκτώ, {ἤ, ὡς
Σωσικράτης φησίν, ἐνενήκοντα}· τελευτῆσαι
γὰρ ἐπὶ τῆς πεντηκοστῆς ὀγδόης Ὀλυμπιάδος,
γεγονότα κατὰ Κροῖσον, ᾧ καὶ τὸν Ἅλυν
ὑποσχέσθαι ἄνευ γεφύρας περᾶσαι, τὸ
ῥεῖθρον παρατρέψαντα.
Γεγόνασι δὲ καὶ ἄλλοι Θαλαῖ, καθά φησι
Δημήτριος ὁ Μάγνης ἐν τοῖς Ὁμωνύμοις,
πέντε· ῥήτωρ Καλλατιανός, κακόζηλος·
ζωγράφος Σικυώνιος, μεγαλοφυής· τρίτος
ἀρχαῖος πάνυ, κατὰ Ἡσίοδον καὶ Ὅμηρον καὶ
Λυκοῦργον· τέταρτος οὗ μέμνηται Δοῦρις ἐν
τῷ Περὶ ζωγραφίας· πέμπτος νεώτερος,
ἄδοξος, οὗ μνημονεύει Διονύσιος ἐν Κριτικοῖς.
| [1,38] Il mourut à la soixante-dix-huitième
année de son âge, ou à la quatre-vingt-dixième,
comme dit Sosicrate, qui place sa mort dans la
cinquante-huitième olympiade. Il vécut du temps de
Crésus, à qui il promit de faire passer sans pont la
rivière d'Halys, en détournant son cours.
Démétrius de Magnésie parle de cinq autres
personnes qui ont porté le nom de Thalès; d'un
rhéteur de Célante qui était fort affecté; d'un peintre
de Sicyone fort ingénieux; d'un troisième très ancien,
et contemporain, ou peu s'en faut, d'Hésiode,
d'Homère, de Lycurgue; d'un quatrième cité par
Duris, dans son livre de la Peinture; d'un cinquième
plus récent, mais peu connu, et dont parle Denis dans
ses Critiques.
| [1,39] Ὁ δ' οὖν σοφὸς ἐτελεύτησεν ἀγῶνα
θεώμενος γυμνικὸν ὑπό τε καύματος καὶ
δίψους καὶ ἀσθενείας, ἤδη γηραιός. Καὶ αὐτοῦ
ἐπιγέγραπται τῷ μνήματι·
Ἦ ὀλίγον τόδε σῆμα, τὸ δὲ κλέος οὐρανόμηκες,
τοῦ πολυφροντίστου τοῦτο Θάλητος ὅρη.
Ἔστι καὶ παρ' ἡμῖν ἐς αὐτὸν ἐν τῷ πρώτῳ τῶν
Ἐπιγραμμάτων ἢ Παμμέτρῳ τόδε τὸ ἐπίγραμμα·
Γυμνικὸν αὖ ποτ' ἀγῶνα θεώμενον, ἠέλιε Ζεῦ,
τὸν σοφὸν ἄνδρα Θαλῆν ἥρπασας ἐκ σταδίου.
Αἰνέω ὅττι μιν ἐγγὺς ἀπήγαγες· ἦ γὰρ ὁ πρέσβυς
οὐκέθ' ὁρᾶν ἀπὸ γῆς ἀστέρας ἠδύνατο.
| [1,39] Thalès le sage assistait aux jeux de la lutte
lorsque la chaleur du jour, la soif et les infirmités de
la vieillesse lui causèrent tout d'un coup la mort; on
mit cette inscription sur son tombeau :
"Autant que le sépulcre de Thalès est petit ici-bas,
autant la gloire de ce prince des
astronomes est grande dans la région étoilée".
Nous avons aussi fait ces vers sur son sujet dans le
premier livre de nos Épigrammes, écrites en vers de
toutes sortes de mesures :
Pendant que Thalès est attentif aux jeux de la
lutte, Jupiter l'enlève de ce lieu. Je loue ce dieu
d'avoir approché du ciel un vieillard dont les
yeux, obscurcis par l'âge, ne pouvaient plus
envisager les astres de si loin.
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