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[1,31] Μέμνηται τοῦ Ἀριστοδήμου καὶ Ἀλκαῖος οὕτως·
Ὡς γὰρ δή ποτ' Ἀριστόδαμον φαῖσ' οὐκ
ἀπάλαμνον ἐν Σπάρτᾳ λόγον
εἴπην· χρήματ' ἄνηρ, πένιχρος δ' οὐδ' εἲς
πέλετ' ἔσλος <οὐδὲ τίμιος.>
Ἔνιοι δέ φασιν ὑπὸ Περιάνδρου Θρασυβούλῳ
τῷ Μιλησίων τυράννῳ πλοῖον ἔμφορτον
ἀποσταλῆναι· τοῦ δὲ περὶ τὴν Κῴαν
θάλασσαν ναυαγήσαντος, ὕστερον εὑρεθῆναι
πρός τινων ἁλιένω τὸν τρίποδα.
Φανόδικος δὲ περὶ τὴν Ἀθηναίων θάλασσαν
εὑρεθῆναι καὶ ἀνενεχθέντα εἰς ἄστυ
γενομένης ἐκκλησίας Βίαντι πεμφθῆναι·
| [1,31] Alcée touche aussi quelque chose d'Aristodème.
Sparte, dit-il, tient de lui cette belle maxime ;
« Que l'homme vertueux n'est jamais pauvre, et que la vertu
est un fonds inépuisable de richesses. »
Une autre relation nous instruit que Périandre ayant
fait partir un vaisseau chargé pour Thrasybule, tyran
de Milet, le vaisseau échoua vers l'ile de Cos, et que
quelques pêcheurs y trouvèrent le trépied. Phanodicus
prétend qu'il fut pêché sur les côtes de la mer Attique,
qu'on le transporta dans la ville, et qu'on y rendit un
arrêt par lequel il fut ordonné qu'il serait envoyé à Bias.
| [1,32] διὰ τί δέ, ἐν τῷ περὶ Βίαντος λέξομεν.
Ἄλλοι φασὶν ἡφαιστότευκτον εἶναι αὐτὸν καὶ
δοθῆναι πρὸς τοῦ θεοῦ Πέλοπι γαμοῦντι·
αὖθίς τε εἰς Μενέλαον ἐλθεῖν καὶ σὺν τῇ
Ἑλένῃ ἁρπασθέντα ὑπ' Ἀλεξάνδρου ῥιφῆναι
εἰς τὴν Κῴαν θάλασσαν πρὸς τῆς Λακαίνης,
εἰπούσης ὅτι περιμάχητος ἔσται. Χρόνῳ δὲ
Λεβεδίων τινῶν αὐτόθι γρῖπον ὠνησαμένων
καταληφθῆναι καὶ τὸν τρίποδα, μαχομένων δὲ
πρὸς τοὺς ἁλιέας γενέσθαι τὴν ἄνοδον ἕως
τῆς Κῶ· καὶ ὡς οὐδὲν ἤνυτον, τοῖς Μιλησίοις
μητροπόλει οὔσῃ μηνύουσιν. Οἱ δ' ἐπειδὴ
διαπρεσβευόμενοι ἠλογοῦντο, πρὸς τοὺς
Κῴους πολεμοῦσι. Καὶ πολλῶν ἑκατέρωθεν
πιπτόντων ἐκπίπτει χρησμὸς δοῦναι τῷ
σοφωτάτῳ· καὶ ἀμφότεροι συνῄνεσαν Θαλῇ.
Ὁ δὲ μετὰ τὴν περίοδον τῷ Διδυμεῖ τίθησιν Ἀπόλλωνι.
| [1,32] Nous en expliquerons la raison, lorsque
nous aurons occasion de parler de ce philosophe.
D'autres veulent que le trépied fut l'ouvrage de
Vulcain, qui le donna à Pélops, lorsque celui-ci se
maria ; qu'ensuite Ménélas en fut possesseur ; que
Pâris l'enleva avec Hélène; que cette Lacédémonienne
le jeta dans la mer de Cos, disant qu'il en proviendrait
des querelles; qu'ensuite quelques Lébédiens ayant
fait prix pour un coup de filet, les pécheurs
attrapèrent le trépied ; qu'une dispute s'étant élevée
entre les vendeurs et les acheteurs, ils allèrent à Cos;
et que, n'ayant pu venir à bout d'y terminer leur
différend, ils portèrent le trépied à Milet, qui était la
capitale du pays; que les habitants députèrent à Cos
pour régler l'affaire, mais que les députés revinrent
sans avoir rien conclu; que le peuple, indigné d'un
mépris si marqué, prit les armes contre ceux de Cos;
qu'enfin, comme on perdait beaucoup de monde de
part et d'autre, l'oracle décida qu'il fallait donner le
trépied au plus sage; que, par déférence pour cette
décision, les deux partis consentirent qu'il resterait à
Thalès, qui, après qu'il eut circulé dans quelques
mains, le voua à Apollon Didyméen.
| [1,33] Κῴοις μὲν οὖν τοῦτον ἐχρήσθη τὸν τρόπον·
Οὐ πρότερον λήξει νεῖκος Μερόπων καὶ Ἰώνων,
πρὶν τρίποδα χρύσειον, ὃν Ἥφαιστος βάλε πόντῳ,
ἐκ πόλιος πέμψητε καὶ ἐς δόμον ἀνδρὸς ἵκηται,
ὃς σοφὸς ᾖ τά τ' ἐόντα τά τ' ἐσσόμενα πρό τ' ἐόντα.
Μιλησίοις δέ·
Ἔκγονε Μιλήτου, τρίποδος πέρι Φοῖβον ἐρωτᾷς;
Καὶ ὡς προείρηται. Καὶ τόδε μὲν οὕτως.
Ἕρμιππος δ' ἐν τοῖς Βίοις εἰς τοῦτον ἀναφέρει
τὸ λεγόμενον ὑπό τινων περὶ Σωκράτους.
Ἔφασκε γάρ, φασί, τριῶν τούτων ἕνεκα χάριν
ἔχειν τῇ Τύχῃ· πρῶτον μὲν ὅτι ἄνθρωπος
ἐγενόμην καὶ οὐ θηρίον, εἶτα ὅτι ἀνὴρ καὶ οὐ
γυνή, τρίτον ὅτι Ἕλλην καὶ οὐ βάρβαρος.
| [1,33] La réponse que l'oracle avait faite aux insulaires
de Cos portait :
« Que les Ioniens ne cesseraient d'avoir guerre
avec les habitants de Mérope, jusqu'à ce qu'ils
envoyassent le trépied doré forgé par Vulcain,
et tiré du sein de la mer, à celui qui serait
capable de connaître par sa sagesse le présent,
le passé et l'avenir. »
Nous avons transcrit ailleurs la substance de la
réponse faite aux Milésiens; en voilà assez sur ce sujet.
Hermippe, dans ses Vies, applique à Thalès ce que
l'on attribue à Socrate, qu'il remerciait la fortune de
trois choses : la première, « de l'avoir fait naître un
être raisonnable plutôt qu'une brute; la seconde, de
l'avoir fait homme plutôt que femme; la troisième, de
l'avoir fait naître en Grèce plutôt que dans un pays étranger.»
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