[13,73] ῾Υπολαμβάνων οὖν μέγαν εἶναι δαίμονα καὶ
δυνατώτατον τὸν ῎Ερωτα, προσέτι τε καὶ τήν ᾿Αφροδίτην τὴν
χρυσῆν, τὰ Εὐριπίδου ἐπὶ νοῦν λαμβάνων λέγω ·
Τὴν ᾿Αφροδίτην οὐχ ὁρᾷς ὅση θεὸς ;
ἥν οὐδ' ἂν εἴποις οὐδὲ μετρήσειας ἂν
ὅση πέφυκε κἀφ' ὅσον διέρχεται.
Αὕτη τρέφει σὲ κἀμὲ καὶ πάντας βροτούς.
Τεκμήριον δέ, μὴ λόγῳ μόνον μάθῃς ·
{ἔργῳ δὲ δείξω τὸ σθένος τὸ τῆς θεοῦ}
ἐρᾷ μἐν ὄμβρου γαῖ' , ὅτε ξηρὸν πέδον
ἄκαρπον αὐχμῳ νοτίδος ἐνδεῶς ἔχῃ.
᾿Ερᾷ δ' ὁ σεμνὸς οὐρανὸς πληρούμενος
ὄμβρου πεσεῖν εἰς γαῖαν ᾿Αφροδίτης ὕπο.
῞Οταν δὲ συμμιχθῆτον ἐς ταὐτὸν δύο,
φύουσιν ἡμῖν πάντα καὶ τρέφουσ' ἃμα,
δι' ὧν βρότειον ζῇ τε καὶ θάλλει γένος.
Καὶ ὁ σεμνότατος δ' Αἰσχύλος ἐν ταῖς Δαναίσιν αὐτὴν
παράγει τὴν ᾿Αφροδίτην λέγουσαν ·
᾿Ερᾷ μὲν ἁγνὸς οὐρανὸς τρῶσαι χθόνα,
ἔρως δὲ γαῖαν λαμβάνει γάμου τυχεῖν ·
ὄμβρος δ' ἀπ εὐναέντος οὐρανοῦ πεσὼν
ἔκυσε γαῖαν · Ἣ δὲ τίκτεται βροτοῖς
μήλων τε βοσκὰς καὶ βίον Δημήτριον ·
δένδρων τις ὥρα δ' ἐκ νοτίζοντος γάμου
τέλειος ἐστί. Τῶν δ' ἐγὼ παραίτιος.
| [13,73] Je pense avoir bien prouvé quelles puissantes divinités
sont Éros et Aphrodite d'or. Et je vous cite avec ces vers
d'Euripide, tels qu'ils me reviennent à l'esprit.
«Ne vois-tu pas comme Aphrodite est une grande déesse ? Tu
ne pourrais me décrire, ni mesurer sa grandeur, ni savoir jusqu'où
s'étend sa puissance. C'est elle qui me nourrit, toi, moi et
l'ensemble des mortels. La preuve ? Les mots sont impuissants à
l'évoquer et c'est à l'œuvre que je veux te montrer sa suprématie.
La terre a besoin de la pluie : or, quand la terre est sèche et
devient stérile, l'humidité est son seul recours. Le ciel vénérable,
gonflé de pluie, aime à couler sur la terre, et c'est par la grâce
d'Aphrodite. Et lorsque les deux éléments se confondent, ils
engendrent et entretiennent toutes les choses par lesquelles la
race des mortels vit et prospère.»
Citons encore le très vénérable Eschyle, qui, dans les
Danaïdes, présente ainsi Aphrodite :
«Le ciel chaste aime à violer la terre, et l'amour s'en empare et
l'étreint. Du fond du ciel, la pluie, élément mâle, tombe et imbibe
la terre, apportant aux mortels le pâturage pour les moutons et la
vie pour Déméter : c'est ainsi que les arbres fleurissent par cette
union pluviale. Et moi, de tout cela, je suis la cause.»
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