HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Les dialogues des morts

Chapitre 27

  Chapitre 27

[27] ΑΙΑΚΟΥ ΚΑΙ ΠΡΩΤΕΣΙΛΑΟΥ
<1> ΑΙΑΚΟΣ
Τί ἄγχεις͵ Πρωτεσίλαε͵ τὴν Ἑλένην προσπεσών;
ΠΡΩΤΕΣΙΛΑΟΣ
Ὅτι διὰ ταύτην͵ Αἰακέ͵ ἀπέθανον ἡμιτελῆ μὲν τὸν δόμον
καταλιπών͵ χήραν τε νεόγαμον γυναῖκα.
ΑΙΑΚΟΣ
Αἰτιῶ τοίνυν τὸν Μενέλαον͵ ὅστις ὑμᾶς ὑπὲρ τοιαύτης γυναικὸς ἐπὶ
Τροίαν ἤγαγεν.
ΠΡΩΤΕΣΙΛΑΟΣ
Εὖ λέγεις· ἐκεῖνόν μοι αἰτιατέον.
ΜΕΝΕΛΑΟΣ
Οὐκ ἐμέ͵ βέλτιστε͵ ἀλλὰ δικαιότερον τὸν Πάριν͵ ὃς ἐμοῦ τοῦ ξένου
τὴν γυναῖκα παρὰ πάντα τὰ δίκαια ᾤχετο ἁρπάσας· οὗτος γὰρ οὐχ ὑπὸ
σοῦ μόνου͵ ἀλλ΄ ὑπὸ πάντων Ἑλλήνων τε καὶ βαρβάρων ἄξιος ἄγχεσθαι
τοσούτοις θανάτου αἴτιος γεγενημένος.
ΠΡΩΤΕΣΙΛΑΟΣ
Ἄμεινον οὕτω· σὲ τοιγαροῦν͵ Δύσπαρι͵ οὐκ ἀφήσω ποτὲ ἀπὸ τῶν
χειρῶν.
ΠΑΡΙΣ
Ἄδικα ποιῶν͵ Πρωτεσίλαε͵ καὶ ταῦτα ὁμότεχνον ὄντα σοι· ἐρωτικὸς
γὰρ καὶ αὐτός εἰμι καὶ τῷ αὐτῷ θεῷ κατέσχημαι· οἶσθα δὲ ὡς ἀκούσιόν τί
ἐστιν καί τις ἡμᾶς δαίμων ἄγει ἔνθα ἂν ἐθέλῃ͵ καὶ ἀδύνατόν ἐστιν
ἀντιτάττεσθαι αὐτῷ.
ΠΡΩΤΕΣΙΛΑΟΣ
<2> Εὖ λέγεις. εἴθε οὖν μοι τὸν Ἔρωτα ἐνταῦθα λαβεῖν δυνατὸν ἦν.
ΑΙΑΚΟΣ
Ἐγώ σοι καὶ περὶ τοῦ Ἔρωτος ἀποκρινοῦμαι τὰ δίκαια· φήσει γὰρ
αὐτὸς μὲν τοῦ ἐρᾶν τῷ Πάριδι ἴσως γεγενῆσθαι αἴτιος͵ τοῦ θανάτου δέ σοι
οὐδένα ἄλλον͵ Πρωτεσίλαε͵ σεαυτόν͵ ὃς ἐκλαθόμενος τῆς νεογάμου
γυναικός͵ ἐπεὶ προσεφέρεσθε τῇ Τρῳάδι͵ οὕτως φιλοκινδύνως καὶ
ἀπονενοημένως προεπήδησας τῶν ἄλλων δόξης ἐρασθείς͵ δι΄ ἣν πρῶτος
ἐν τῇ ἀποβάσει ἀπέθανες.
ΠΡΩΤΕΣΙΛΑΟΣ
Οὐκοῦν καὶ ὑπὲρ ἐμαυτοῦ σοι͵ Αἰακέ͵ ἀποκρινοῦμαι δικαιότερα· οὐ
γὰρ ἐγὼ τούτων αἴτιος͵ ἀλλὰ Μοῖρα καὶ τὸ ἐξ ἀρχῆς οὕτως
ἐπικεκλῶσθαι. ΑΙΑΚΟΣ Ὀρθῶς· τί οὖν τούτους αἰτιᾷ;
[27] ÉAQUE, PROTÉSILAS, MÉNÉLAS ET PARIS. 1. ÉAQUE. Pourquoi, Protésilas, te jeter ainsi sur Hélène et l'étrangler ? PROTÉSILAS. Parce qu'elle est cause de ma mort, Éaque. Pour elle j'ai quitté mon palais avant qu'il fût achevé, et j'ai laissé veuve celle que je venais de prendre pour épouse. ÉAQUE. Accuse donc Ménélas, qui vous a conduits à Troie pour une pareille femme. PROTÉSILAS. Ton conseil est bon ; c'est à lui que je dois m'en prendre. MÉNÉLAS. Non pas à moi, mon cher ami, mais bien plutôt à Paris, qui, au mépris de tous les droits de l'hospitalité, m'a enlevé ma femme et s'est enfui avec elle. Il ne mérite pas seulement d'être étranglé par toi, mais par tous les Grecs et par tous les Barbares dont il a causé la mort. PROTÉSILAS. Oui, cela vaut mieux. Ainsi, détestable Paris, tu ne t'échapperas pas de mes mains. PARIS. Tu as tort, Protésilas, et surtout avec un homme de ton métier : je suis amoureux, comme toi, et soumis aux lois du même dieu. Tu sais qu'il triomphe de la volonté, qu'il mène où bon lui semble, et qu'il est impossible de lui résister. 2. PROTÉSILAS. C'est vrai : ah ! que ne m'est-il donné de tenir ici l'Amour ! ÉAQUE. Moi, je vais plaider sa cause auprès de toi. Il te dira qu'il a causé peut-être la passion de Paris, mais nullement la mort de personne, Protésilas, ni la tienne. C'est toi qui, oubliant ta jeune épouse, quand vous abordiez à Troie, t'es élancé avant tous les autres sur le rivage avec une audace insensée, transporté du désir de la gloire ; et c'est ce désir qui t'a fait périr le premier à la descente des vaisseaux. PROTÉSILAS. Eh bien, Éaque, je te répondrai quelque chose de plus juste encore à mon égard. Ce n'est pas moi qui suis la cause de tout cela, c'est la Parque qui a filé ma vie depuis ma naissance. ÉAQUE. D'accord : aussi, que ne l'accuses-tu ?


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Dernière mise à jour : 28/09/2006