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[1,25] Οἱ δὲ Πυθαγόραν φασίν,
ὧν ἐστιν Ἀπολλόδωρος ὁ λογιστικός. Οὗτος
προήγαγεν ἐπὶ πλεῖστον ἅ φησι Καλλίμαχος
ἐν τοῖς Ἰάμβοις Εὔφορβον εὑρεῖν τὸν Φρύγα,
οἷον « σκαληνὰ καὶ τρίγωνα » καὶ ὅσα
γραμμικῆς ἔχεται θεωρίας.
Δοκεῖ δὲ καὶ ἐν τοῖς πολιτικοῖς ἄριστα
βεβουλεῦσθαι. Κροίσου γοῦν πέμψαντος πρὸς
Μιλησίους ἐπὶ συμμαχίᾳ ἐκώλυσεν· ὅπερ
Κύρου κρατήσαντος ἔσωσε τὴν πόλιν. Καὶ
αὐτὸς δέ φησιν, ὡς Ἡρακλείδης ἱστορεῖ,
μονήρη αὑτὸν γεγονέναι καὶ ἰδιαστήν.
| [1,25] D'autres, du nombre desquels est Apollodore le
calculateur, attribuent cela à Pythagore. Mais ce fut
lui qui porta plus loin les découvertes d'Euphorbe
Phrygien, dont Callimaque parle dans ses vers, savoir
l'usage du triangle scalène, et ce qui regarde la
science des lignes.
Thalès fut aussi utile à sa patrie par les bons conseils
qu'il lui donna. Crésus recherchant avec
empressement l'alliance des Milésiens, le philosophe
empêcha qu'elle ne lui fût accordée ; ce qui, lorsque
Cyrus eut remporté la victoire, tourna au bien de la
ville. Héraclide suppose à Thalès de l'attachement
pour la solitude et pour la vie retirée.
| [1,26] Ἔνιοι δὲ καὶ γῆμαι αὐτὸν καὶ Κύβισθον
υἱὸν ἔχειν· οἱ δὲ ἄγαμον μεῖναι, τῆς δὲ
ἀδελφῆς τὸν υἱὸν θέσθαι. Ὅτε καὶ
ἐρωτηθέντα διὰ τί οὐ τεκνοποιεῖ, διὰ
φιλοτεκνίαν εἰπεῖν. Καὶ λέγουσι ὅτι τῆς
μητρὸς ἀναγκαζούσης αὐτὸν γῆμαι ἔλεγεν, «
οὐδέπω καιρός. » Εἶτα, ἐπειδὴ παρήβησεν
ἐγκειμένης, εἰπεῖν, « οὐκέτι καιρός. » Φησὶ δὲ
καὶ Ἱερώνυμος ὁ Ῥόδιος ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν
Σποράδην ὑπομνημάτων ὅτι βουλόμενος
δεῖξαι ῥᾷον εἶναι πλουτεῖν, φορᾶς μελλούσης
ἐλαιῶν ἔσεσθαι, προνοήσας ἐμισθώσατο τὰ
ἐλαιουργεῖα καὶ πάμπλειστα συνεῖλε χρήματα.
| [1,26] Les uns lui donnent une femme, et un fils qu'ils
nomment Cibissus; les autres disent qu'il garda le
célibat et adopta un fils de sa sœur, et que quelqu'un
lui ayant demandé pourquoi il ne pensait point à avoir
des enfants, il répondit « que c'était parce qu'il ne les aimait pas. »
On raconte aussi que, pressé par les instances de sa
mère de se marier, il lui dit « qu'il n'en était pas
encore temps; » et que comme elle renouvelait ses
instances lorsqu'il fut plus avancé en âge, il lui
répondit « que le temps en était passé. » Jérôme de
Rhodes, dans le premier livre de ses Commentaires,
rapporte que Thalès voulant montrer la facilité qu'il y
avait de s'enrichir, et prévoyant que la récolte des
olives serait abondante, il prit à louage plusieurs
pressoirs d'olives, dont il retira de grosses sommes d'argent.
| [1,27] Ἀρχὴν δὲ τῶν πάντων ὕδωρ ὑπεστήσατο,
καὶ τὸν κόσμον ἔμψυχον καὶ δαιμόνων πλήρη.
Τάς τε ὥρας τοῦ ἐνιαυτοῦ φασιν αὐτὸν εὑρεῖν
καὶ εἰς τριακοσίας ἑξήκοντα πέντε ἡμέρας διελεῖν.
Οὐδεὶς δὲ αὐτοῦ καθηγήσατο, πλὴν ὅτι εἰς
Αἴγυπτον ἐλθὼν τοῖς ἱερεῦσι συνδιέτριψεν. Ὁ
δὲ Ἱερώνυμος καὶ ἐκμετρῆσαί φησιν αὐτὸν τὰς
πυραμίδας ἐκ τῆς σκιᾶς, παρατηρήσαντα ὅτε
ἡμῖν ἰσομεγέθεις εἰσίν. Συνεβίω δὲ καὶ
Θρασυβούλῳ τῷ Μιλησίων τυράννῳ, καθά
φησι Μινύης.
Τὰ δὲ περὶ τὸν τρίποδα φανερὰ τὸν εὑρεθέντα
ὑπὸ τῶν ἁλιέων καὶ διαπεμφθέντα τοῖς σοφοῖς
ὑπὸ τοῦ δήμου τῶν Μιλησίων.
| [1,27] Ce philosophe admettait l'eau pour principe de
toutes choses. Il soutenait que l'univers était animé et
rempli d'esprits. On dit qu'il divisa l'année en trois
cent soixante-cinq jours, et qu'il la subdivisa en quatre saisons.
Il n'eut jamais de précepteur, excepté qu'il s'attacha
aux prêtres d'Égypte. Jérôme de Rhodes rapporte qu'il
connut la hauteur des Pyramides par l'observation de
leur ombre, lorsqu'elle se trouve en un même point
d'égalité avec elles. Myniès dit qu'il était
contemporain de Thrasybule, tyran de Milet.
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