[13,82] Καὶ ῾Ιερώνυμος δ' ὁ ῾Ρόδιος ἐν τοῖς ῾Ιστορικοῖς
῾Υπομνήμασίν φησι ὅτι Σοφοκλῆς εὐπρεπῆ παῖδα ἔξω
τείχους ἀπήγαγε χρησόμενος αὐτῷ. ῾Ο μὲν παῖς τὸ ἴδιον
ἱμάτιον ἐπὶ τᾖ πόᾳ ὑπέστρωσεν, τὴν δὲ τοῦ Σοφοκλέους
χλανίδα περιεβάλοντο. Μετ' οὖν τὴν ὁμιλίαν ὁ παῖς ἁρπάσας
τὸ τοῦ Σοφοκλέους χλανίδιον ᾤχετο, καταλιπὼν τῷ
Σοφοκλεῖ τὸ παιδικὸν ἱμάτιον. Οἷα δὲ εἰκὸς διαλαληθέντος
τοῦ συμβεβηκότος Εὐριπίδης πυθόμενος καὶ ἐπιτωθάζων τὸ
γεγονὸς καὶ αὐτός ποτε ὐφη τούτῳ χεχρῆσθαι τῷ παιδί,
ἀλλὰ μηδὲν προσθεῖναι, τὸν δὲ Σοφοκλέα διὰ τὴν ἀκολασίαν
καταφρονηθῆναι. Καὶ ὁ Σοφοκλῆς ἀκούσας ἐποίησε εἰς
αὐτὸν τὸ τοιοῦτον ἐπίγραμμα, χρησάμενος τῷ περὶ τοῦ
῾Ηλίου καὶ Βορέου λόγῳ, καί τι πρὸς μοιχείαν αὐτοῦ
παραινιττόμενος ·
῞Ηλιος ἦν, οὐ παῖς, Εὐριπίδη, ὅς με χλιαίνων
γυμνὸν ἐποίησεν · σοὶ δὲ φιλοῦντι ἑταίραν
Βορρᾶς ὡμίλησεν. Σὺ δ' οὐ σοφός, ὃς τὸ ῎Ερωτα
ἀλλοτρίαν σπείρων λωποδύτην ἀπάγεις.
| [13,82] Hiéronymos de Rhodes raconte ceci dans ses
Commentaires historiques :
«Un jour, Sophocle amena un beau garçon derrière les remparts
de la cité pour faire l'amour avec lui. Le garçon se dévêtit et
étendit son petit manteau sur l'herbe, puis se joignit à Sophocle
sous son magnifique manteau. Quand la passade fut terminée, le
garçon déroba le manteau de Sophocle, lui laissant sa pauvre
pelisse. Naturellement, cette mésaventure fit jaser. Quand
Euripide l'apprit, il se moqua de son rival, avouant qu'il avait, lui
aussi, tâté de ce garçon mais qu'il s'était contenté de le payer
normalement, tandis que Sophocle avait été joué en raison de ses
propres excès. Sophocle, informé de cette médisance, adressa à
Euripide l'épigramme suivante, où il faisait intervenir le Soleil et
Borée, faisant ainsi allusion au goût qu'avait Euripide pour l'adultère :
«C'était Hélios et non un garçon, Euripide, qui par sa chaleur, m'a
laissé nu. Mais toi, quand tu baises l'épouse d'un autre, c'est
Borée qui t'unit à elle. Et tu es bien sot de jeter sa semence dans
le champ d'autrui, et d'amener en plus chez toi ce voyou d’Éros.»
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