HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre II

Chapitres 23-24

  Chapitres 23-24

[2,23] Καὶ ὀλίγας διαλιπὼν ἡμέρας, εἰδὼς αὐτὸν γαστρὸς ἡττώμενον, φάρμακον πριάμενος ὕπνου βαθέος ἐφ´ ἑστίασιν αὐτὸν ἐκάλεσεν. δὲ ὑπώπτευε μέν τινα μηχανὴν καὶ ὤκνει τὸ πρῶτον. ὡς δὲ βελτίστη γαστὴρ κατηνάγκασε, πείθεται. ἐπεὶ δὲ ἧκε πρὸς τὸν Σάτυρον, εἶτα δειπνήσας ἔμελλεν ἀπιέναι, ἐγχεῖ τοῦ φαρμάκου κατὰ τῆς τελευταίας κύλικος Σάτυρος αὐτῷ· καὶ μὲν ἔπιε, καὶ μικρὸν διαλιπών, ὅσον εἰς τὸ δωμάτιον αὐτοῦ φθάσαι, καταπεσὼν ἔκειτο, τὸν ὕπνον καθεύδων τοῦ φαρμάκου. δὲ Σάτυρος εἰστρέχει πρός με καὶ λέγει· "Κεῖταί σοι καθεύδων Κύκλωψ· σὺ δὲ ὅπως Ὀδυσσεὺς ἀγαθὸς γένῃ." ἅμα ἔλεγε καὶ ἥκομεν ἐπὶ τὰς θύρας τῆς ἐρωμένης. καὶ μὲν ὑπελείπετο, ἐγὼ δὲ εἰσῄειν, ὑποδεχομένης με τῆς Κλειοῦς ἀψοφητί, τρέμων τρόμον διπλοῦν, χαρᾶς ἅμα καὶ φόβου. μὲν γὰρ τοῦ κινδύνου φόβος ἐθορύβει τὰς τῆς ψυχῆς ἐλπίδας, δὲ ἐλπὶς τοῦ τυχεῖν ἐπεκάλυπτεν ἡδονῇ τὸν φόβον· οὕτω καὶ τὸ ἐλπίζον ἐφοβεῖτό μου καὶ ἔχαιρε τὸ λυπούμενον. ἄρτι δέ μου προσελθόντος εἴσω τοῦ θαλάμου τῆς παιδός, γίνεταί τι τοιοῦτον περὶ τὴν τῆς κόρης μητέρα· ἔτυχεν ὄνειρος αὐτὴν ταράξας. ἐδόκει τινὰ λῃστὴν μάχαιραν ἔχοντα γυμνὴν ἄγειν ἁρπασάμενον αὐτῆς τὴν θυγατέρα καὶ καταθέμενον ὑπτίαν, μέσην ἀνατεμεῖν τῇ μαχαίρᾳ τὴν γαστέρα, κάτωθεν ἀρξάμενον ἀπὸ τῆς αἰδοῦς. ταραχθεῖσα οὖν ὑπὸ δείματος, ὡς εἶχεν ἀναπηδᾷ καὶ ἐπὶ τὸν τῆς θυγατρὸς θάλαμον τρέχει (ἐγγὺς γὰρ ἦν), ἄρτι μου κατακλιθέντος. ἐγὼ μὲν δὴ τὸν ψόφον ἀκούσας ἀνοιγομένων τῶν θυρῶν, εὐθὺς ἀνεπήδησα· δὲ ἐπὶ τὴν κλίνην παρῆν. συνεὶς οὖν τὸ κακὸν ἐξάλλομαι καὶ διὰ τῶν θυρῶν ἵεμαι δρόμῳ, καὶ Σάτυρος ὑποδέχεται τρέμοντα καὶ τεταραγμένον. εἶτα ἐφεύγομεν διὰ τοῦ σκότους καὶ ἐπὶ τὸ δωμάτιον ἑαυτῶν ἤλθομεν. [2,23] Satyrus l'invita un soir à souper avec lui au cabaret, dans le dessein de lui faire prendre d'une potion soporative qu'il avait préparée pour endormir ce dragon trop vigilant. Conops le refusa d'abord, craignant que ce ne fût quelque piège qu'on voulait lui tendre ; mais enfin, son appétit, qui, en toutes choses, était son conseiller le plus écouté, l'emporta sur sa prudence. Vers la fin du repas, Satyrus, le voyant presque ivre, n'eut pas de peine à exécuter son projet : le breuvage ne fut pas épargné ; sa force assoupissante se fit bientôt sentir à Conops, qui n'eut que le temps de se retirer dans sa chambre, où il s'abandonna au sommeil. Sur-le-champ, Satyrus vint me trouver. "Conops dort, me dit-il ; montrez votre courage, et tel qu'un autre Ulysse, signalez-vous à la faveur des ténèbres." Nous allâmes sans bruit à l'appartement de Leucippe ; Satyrus se tint en sentinelle sur la porte du corridor, Clio me reçut et m'introduisit chez sa belle maîtresse. Le coeur me tressaillait d'inquiétude et de plaisir ; l'appréhension d'être découvert empoisonnait mon espérance, et mon espérance adoucissait mes alarmes. Quelques moments avant que j'entrasse dans la chambre de Leucippe, Panthie rêvait qu'elle voyait un brigand armé d'une épée nue, et que cet homme prenait sa fille, la couchait sur le dos, et lui ouvrait les entrailles en continuant la blessure qu'il trouvait déjà faite. Éveillée en sursaut par sa frayeur, elle accourut chez Leucippe. Le bruit de la porte m'épouvanta, et je m'enfuis précipitamment vers Satyrus. Nous nous retirâmes ensemble. J'étais si troublé, qu'à peine pouvais-je me soutenir.
[2,24] δὲ πρῶτον μὲν ὑπὸ ἰλίγγου κατέπεσεν, εἶτα ἀνενεγκοῦσα τὴν Κλειὼ κατὰ κόρρης ὡς εἶχε ῥαπίζει καὶ ἐπιλαβομένη τῶν τριχῶν ἅμα πρὸς τὴν θυγατέρα ἀνῴμωξεν, "Ἀπώλεσάς μου," λέγουσα, "Λευκίππη, τὰς ἐλπίδας. οἴμοι, Σώστρατε· σὺ μὲν ἐν Βυζαντίῳ πολεμεῖς ὑπὲρ ἀλλοτρίων γάμων, ἐν Τύρῳ δὲ καταπεπολέμησαι καὶ τῆς θυγατρός σού τις τοὺς γάμους σεσύληκεν. οἴμοι δειλαία, τοιούτους σοι γάμους ὄψεσθαι οὐ προσεδόκων. ὄφελον ἔμεινας ἐν Βυζαντίῳ· ὄφελον ἔπαθες πολέμου νόμῳ τὴν ὕβριν· ὄφελόν σε κἂν Θρᾲξ νικήσας ὕβρισεν· οὐκ εἶχεν συμφορὰ διὰ τὴν ἀνάγκην ὄνειδος. νῦν δέ, κακόδαιμον, ἀδοξεῖς ἐν οἷς δυστυχεῖς. ἐπλάνα δέ με καὶ τὰ τῶν ἐνυπνίων φαντάσματα, τὸν δὲ ἀληθέστερον ὄνειρον οὐκ ἐθεασάμην. νῦν ἀθλιώτερον ἀνετμήθης τὴν γαστέρα· αὕτη δυστυχεστέρα τῆς μαχαίρας τομή· οὐδὲ εἶδον τὸν ὑβρίσαντά σε, οὐδὲ οἶδά μου τῆς συμφορᾶς τὴν τύχην. οἴμοι τῶν κακῶν· μὴ καὶ δοῦλος ἦν;" [2,24] La mère de Leucippe tomba d'abord évanouie. Ensuite, ayant un peu rappelé sa vigueur, elle s'élança sur Clio, et lui mit le visage tout en sang. Puis, tournant sa fureur contre elle-même, elle se meurtrit les joues, elle s'arracha les cheveux, et dit en pleurant à sa fille : « Ah ! Leucippe ! Leucippe ! vous faites avorter mes espérances les plus chères ! O mon époux ! ô malheureux Sostrate ! pendant que tu t'exposes dans Byzance aux dangers d'une guerre cruelle, pendant que tu braves la mort pour défendre l'honneur de tes concitoyens, Tyr voit violer celui de ta fille ! O Leucippe ! je ne m'attendais pas à célébrer pour vous de pareilles noces ! Ah ! que ne sommes-nous encore dans notre patrie ! Ne vaudrait-il pas mieux que le sort des armes eût livré notre famille à cet opprobre ? Monstre indigne de mon sang, plût au Ciel qu'un Thrace inhumain eût exercé sur toi tous les droits de la victoire ! La violence que tu aurais soufferte te servirait d'excuse. Mais ici, ta honte et ton infortune sont les fruits de ton crime. Mon songe ne me trompait pas, ou plutôt ce n'était pas un songe que les fantômes de la nuit offraient à mes yeux, c'était une funeste vérité ! Parle, déclare-moi quel est l'artisan de ton infamie et de ma douleur. N'est-ce point quelque misérable esclave ? »


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Dernière mise à jour : 10/02/2006