HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre V

Page 474

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[5,474] ὃν εἰπὼν ἡγοῦ ἐπὶ σὲ πάνυ πολλούς τε καὶ (474a) οὐ φαύλους νῦν οὕτως, οἷον ῥίψαντας τὰ ἱμάτια, γυμνοὺς λαβόντας ὅτι ἑκάστῳ παρέτυχεν ὅπλον, θεῖν διατεταμένους ὡς θαυμάσια ἐργασομένους· οὓς εἰ μὴ ἀμυνῇ τῷ λόγῳ καὶ ἐκφεύξῃ, τῷ ὄντι τωθαζόμενος δώσεις δίκην. Οὐκοῦν σύ μοι, ἦν δἐγώ, τούτων αἴτιος; Καλῶς γ’, ἔφη, ἐγὼ ποιῶν. ἀλλά τοί σε οὐ προδώσω, ἀλλἀμυνῶ οἷς δύναμαι· δύναμαι δὲ εὐνοίᾳ τε καὶ τῷ παρακελεύεσθαι, καὶ ἴσως ἂν ἄλλου του ἐμμελέστερόν σοι (474b) ἀποκρινοίμην. ἀλλὡς ἔχων τοιοῦτον βοηθὸν πειρῶ τοῖς ἀπιστοῦσιν ἐνδείξασθαι ὅτι ἔχει σὺ λέγεις. Πειρατέον, ἦν δἐγώ, ἐπειδὴ καὶ σὺ οὕτω μεγάλην συμμαχίαν παρέχῃ. ἀναγκαῖον οὖν μοι δοκεῖ, εἰ μέλλομέν πῃ ἐκφεύξεσθαι οὓς λέγεις, διορίσασθαι πρὸς αὐτοὺς τοὺς φιλοσόφους τίνας λέγοντες τολμῶμεν φάναι δεῖν ἄρχειν, ἵνα διαδήλων γενομένων δύνηταί τις ἀμύνεσθαι, ἐνδεικνύμενος (474c) ὅτι τοῖς μὲν προσήκει φύσει ἅπτεσθαί τε φιλοσοφίας ἡγεμονεύειν τἐν πόλει, τοῖς δἄλλοις μήτε ἅπτεσθαι ἀκολουθεῖν τε τῷ ἡγουμένῳ. ῞Ωρα ἂν εἴη, ἔφη, ὁρίζεσθαι. ῎Ιθι δή, ἀκολούθησόν μοι τῇδε, ἐὰν αὐτὸ ἁμῇ γέ πῃ ἱκανῶς ἐξηγησώμεθα. ῎Αγε, ἔφη. ᾿Αναμιμνῄσκειν οὖν σε, ἦν δἐγώ, δεήσει, μέμνησαι ὅτι ὃν ἂν φῶμεν φιλεῖν τι, δεῖ φανῆναι αὐτόν, ἐὰν ὀρθῶς λέγηται, οὐ τὸ μὲν φιλοῦντα ἐκείνου, τὸ δὲ μή, ἀλλὰ πᾶν στέργοντα; (474d) ᾿Αναμιμνῄσκειν, ἔφη, ὡς ἔοικεν, δεῖ· οὐ γὰρ πάνυ γε ἐννοῶ. ῎Αλλῳ, εἶπον, ἔπρεπεν, Γλαύκων, λέγειν λέγεις· ἀνδρὶ δἐρωτικῷ οὐ πρέπει ἀμνημονεῖν ὅτι πάντες οἱ ἐν ὥρᾳ τὸν φιλόπαιδα καὶ ἐρωτικὸν ἁμῇ γέ πῃ δάκνουσί τε καὶ κινοῦσι, δοκοῦντες ἄξιοι εἶναι ἐπιμελείας τε καὶ τοῦ ἀσπάζεσθαι. οὐχ οὕτω ποιεῖτε πρὸς τοὺς καλούς; μέν, ὅτι σιμός, ἐπίχαρις κληθεὶς ἐπαινεθήσεται ὑφὑμῶν, τοῦ δὲ τὸ γρυπὸν βασιλικόν φατε εἶναι, τὸν δὲ δὴ διὰ (474e) μέσου τούτων ἐμμετρώτατα ἔχειν, μέλανας δὲ ἀνδρικοὺς ἰδεῖν, λευκοὺς δὲ θεῶν παῖδας εἶναι· μελιχλώρους δὲ καὶ τοὔνομα οἴει τινὸς ἄλλου ποίημα εἶναι ἐραστοῦ ὑποκοριζομένου τε καὶ εὐχερῶς φέροντος τὴν ὠχρότητα, ἐὰν ἐπὶ ὥρᾳ ; καὶ ἑνὶ λόγῳ πάσας προφάσεις προφασίζεσθέ τε [5,474] tu dois t'attendre, Socrate, à voir beaucoup de gens - (474a) et non pas sans valeur - jeter, pour ainsi dire, leurs habits, et nus, saisissant la première arme à leur portée, fondre sur toi de toutes leurs forces, dans l'intention de faire des merveilles. Si tu ne les repousses avec les armes de la raison, et si tu ne leur échappes, tu apprendras à tes dépens ce que railler veut dire. N'est-ce pas toi qui en es la cause ? J'ai eu raison d'agir comme j'ai fait, répondit-il. Cependant, je ne te trahirai pas, mais t'aiderai autant que je le puis; or je puis me montrer bienveillant et t'encourager; peut-être même répondrai-je (474b) avec plus de justesse qu'un autre à tes questions. Assuré d'un tel secours, essaie de prouver aux incrédules qu'il en est comme tu dis. Je l'essaierai, repris-je, puisque tu m'offres si puissante alliance. Donc, il me semble nécessaire, si nous voulons échapper à ces assaillants, de distinguer quels sont les philosophes dont nous parlons quand nous osons dire qu'il faut leur confier le gouvernement, afin - cette distinction faite - d'être à même de nous défendre, en montrant (474c) qu'aux uns il convient par nature de se mêler de philosophie et de gouverner dans la cité, aux autres, de ne pas se mêler de philosophie, et d'obéir au chef. Il serait temps de faire cette distinction. Allons! suis-moi et voyons si, d'une manière ou d'une autre, nous pouvons nous expliquer suffisamment là-dessus. Avance, dit-il. Eh bien! faudra-t-il te rappeler, ou te rappelles-tu, que lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il aime une chose, on n'entend point par là, si l'on parle juste, qu'il aime une partie de cette chose et non l'autre, mais qu'il la chérit tout entière ? (474d) Il faut, je crois, me le rappeler, car je ne m'en souviens pas bien. Il siérait à un autre, Glaucon, de parler comme tu fais; mais un homme amoureux ne doit pas oublier que tous ceux qui sont en leur bel âge piquent et émeuvent, de manière ou d'autre, celui qui aime les enfants, parce que tous lui paraissent dignes de ses soins et de sa tendresse. N'est-ce pas ainsi que vous faites, vous autres, à l'égard des beaux garçons ? Vous louez de l'un le nez camus, après l'avoir dénommé charmant; vous prétendez que le nez aquilin de l'autre est royal, et le nez (474e) moyen d'un troisième parfaitement proportionné; pour vous, ceux qui ont le teint brun ont un air viril, et ceux qui l'ont blanc sont fils des dieux. Et l'expression « teint jaune de miel », crois-tu qu'elle ait été créée par quelque autre qu'un amant qui flattait ainsi la pâleur d'un mot tendre, ne lui trouvant rien de déplaisant sur le visage de la jeunesse? En bref, vous saisissez tous les prétextes,


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Dernière mise à jour : 1/03/2006