[5,466] ὅτι τοὺς φύλακας οὐκ εὐδαίμονας (466a) ποιοῖμεν, οἷς ἐξὸν πάντα
ἔχειν τὰ τῶν πολιτῶν οὐδὲν ἔχοιεν; ἡμεῖς δέ που εἴπομεν ὅτι τοῦτο μέν, εἴ που
παραπίπτοι, εἰς αὖθις σκεψοίμεθα, νῦν δὲ τοὺς μὲν φύλακας φύλακας ποιοῖμεν,
τὴν δὲ πόλιν ὡς οἷοί τ’ εἶμεν εὐδαιμονεστάτην, ἀλλ’ οὐκ εἰς ἓν ἔθνος
ἀποβλέποντες ἐν αὐτῇ τοῦτο εὔδαιμον πλάττοιμεν;
Μέμνημαι, ἔφη.
Τί οὖν; νῦν ἡμῖν ὁ τῶν ἐπικούρων βίος, εἴπερ τοῦ γε τῶν ὀλυμπιονικῶν πολύ τε
καλλίων καὶ ἀμείνων φαίνεται, (466b) μή πῃ κατὰ τὸν τῶν σκυτοτόμων φαίνεται
βίον ἤ τινων ἄλλων δημιουργῶν ἢ τὸν τῶν γεωργῶν;
Οὔ μοι δοκεῖ, ἔφη.
᾿Αλλὰ μέντοι, ὅ γε καὶ ἐκεῖ ἔλεγον, δίκαιον καὶ ἐνταῦθα εἰπεῖν, ὅτι εἰ οὕτως ὁ
φύλαξ ἐπιχειρήσει εὐδαίμων γίγνεσθαι, ὥστε μηδὲ φύλαξ εἶναι, μηδ’ ἀρκέσει
αὐτῷ βίος οὕτω μέτριος καὶ βέβαιος καὶ ὡς ἡμεῖς φαμεν ἄριστος, ἀλλ’ ἀνόητός τε
καὶ μειρακιώδης δόξα ἐμπεσοῦσα εὐδαιμονίας πέρι ὁρμήσει (466c) αὐτὸν διὰ
δύναμιν ἐπὶ τὸ ἅπαντα τὰ ἐν τῇ πόλει οἰκειοῦσθαι, γνώσεται τὸν ῾Ησίοδον ὅτι τῷ
ὄντι ἦν σοφὸς λέγων πλέον εἶναί πως ἥμισυ παντός.
᾿Εμοὶ μέν, ἔφη, συμβούλῳ χρώμενος μενεῖ ἐπὶ τούτῳ τῷ βίῳ.
Συγχωρεῖς ἄρα, ἦν δ’ ἐγώ, τὴν τῶν γυναικῶν κοινωνίαν τοῖς ἀνδράσιν, ἣν
διεληλύθαμεν, παιδείας τε πέρι καὶ παίδων καὶ φυλακῆς τῶν ἄλλων πολιτῶν,
κατά τε πόλιν μενούσας εἰς πόλεμόν τε ἰούσας καὶ συμφυλάττειν δεῖν καὶ (466d)
συνθηρεύειν ὥσπερ κύνας, καὶ πάντα πάντῃ κατὰ τὸ δυνατὸν κοινωνεῖν, καὶ
ταῦτα πραττούσας τά τε βέλτιστα πράξειν καὶ οὐ παρὰ φύσιν τὴν τοῦ θήλεος
πρὸς τὸ ἄρρεν, ᾗ πεφύκατον πρὸς ἀλλήλω κοινωνεῖν;
Συγχωρῶ, ἔφη.
Οὐκοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, ἐκεῖνο λοιπὸν διελέσθαι, εἰ ἄρα καὶ ἐν ἀνθρώποις δυνατόν,
ὥσπερ ἐν ἄλλοις ζῴοις, ταύτην τὴν κοινωνίαν ἐγγενέσθαι, καὶ ὅπῃ δυνατόν;
῎Εφθης, ἔφη, εἰπὼν ᾗ ἔμελλον ὑπολήψεσθαι.
(466e) Περὶ μὲν γὰρ τῶν ἐν τῷ πολέμῳ οἶμαι, ἔφην, δῆλον ὃν τρόπον πολεμήσουσιν.
Πῶς; ἦ δ’ ὅς.
῞Οτι κοινῇ στρατεύσονται, καὶ πρός γε ἄξουσι τῶν παίδων εἰς τὸν πόλεμον ὅσοι
ἁδροί, ἵν’ ὥσπερ οἱ τῶν ἄλλων δημιουργῶν θεῶνται ταῦτα ἃ τελεωθέντας δεήσει
δημιουργεῖν·
| [5,466] de négliger le bonheur de nos gardiens (466a), lesquels, pouvant avoir tout le bien des
autres citoyens, ne possédaient rien en propre ? Nous avons répondu, je crois, que nous
examinerions ce reproche une autre fois, si l'occasion s'en présentait; que pour le moment nous
nous proposions de former de vrais gardiens, de rendre la cité aussi heureuse que possible,
et non de façonner le bonheur d'une seule des classes qui la composent.
Je m'en souviens.
Maintenant donc que la vie des auxiliaires nous apparaît plus belle et meilleure que celle des
vainqueurs Olympiques, l'estimerons-nous sous (466b) quelque rapport comparable à la vie des
cordonniers, des autres artisans, ou des laboureurs ?
Il ne me le semble pas.
Au reste, il est à propos de répéter ici ce que je disais alors : si le gardien cherche un bonheur
qui fasse de lui autre chose qu'un gardien; si une condition modeste mais stable, (466c) et qui
est, disons-nous, la meilleure, ne lui suffit pas; si une opinion folle et puérile le pousse, parce
qu'il en a le pouvoir, à s'emparer de tout dans la cité, il connaîtra combien Hésiode a montré
de vraie sagesse en disant que la moitié est plus que le tout.
S'il veut m'en croire, il restera dans sa condition.
Approuves-tu donc, demandai-je, qu'il y ait communauté entre femmes et hommes, comme
nous l'avons exposé, pour ce qui regarde l'éducation, les enfants, et la protection des autres
citoyens ? Conviens-tu que les femmes, qu'elles restent à la ville ou aillent à la guerre, doivent
monter la garde avec les hommes, (466d) chasser avec eux, comme font les femelles des chiens,
et s'associer aussi complètement que possible à tous leurs travaux; qu'ainsi elles agiront de
manière excellente et point contraire à la nature des relations de femelle à mâle, en tant qu'ils
sont faits pour vivre en commun ?
J'en conviens.
Il ne reste plus qu'à examiner s'il est possible d'établir dans la race humaine cette communauté
qui existe dans les autres races, et comment cela est possible.
Tu m'as prévenu, dit-il; j'allais t'en parler.
(466e) Pour ce qui est de la guerre, on voit assez, je pense, comment ils la feront.
Comment ?
Il est évident qu'ils la feront en commun, et qu'ils y conduiront ceux de leurs enfants qui sont
robustes, afin que ceux-ci, comme les fils d'artisans, voient d'avance ce qu'ils auront à faire
quand ils seront arrivés à l'âge mûr,
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