[1050] νέα γάρ, ὡς ἐσθῆτι καὶ κόσμωι πρέπει.
1051 πότερα κατ´ ἀνδρῶν δῆτ´ ἐνοικήσει στέγην;
1052 καὶ πῶς ἀκραιφνὴς ἐν νέοις στρωφωμένη
1053 ἔσται; τὸν ἡβῶνθ´, Ἡράκλεις, οὐ ῥάιδιον
1054 εἴργειν· ἐγὼ δὲ σοῦ προμηθίαν ἔχω.
1055 ἢ τῆς θανούσης θάλαμον ἐσβήσας τρέφω;
1056 καὶ πῶς ἐπεσφρῶ τήνδε τῶι κείνης λέχει;
1057 διπλῆν φοβοῦμαι μέμψιν, ἔκ τε δημοτῶν,
1058 μή τίς μ´ ἐλέγξηι τὴν ἐμὴν εὐεργέτιν
1059 προδόντ´ ἐν ἄλλης δεμνίοις πίτνειν νέας,
1060 καὶ τῆς θανούσης (ἀξία δέ μοι σέβειν)
1061 πολλὴν πρόνοιαν δεῖ μ´ ἔχειν. σὺ δ´, ὦ γύναι,
1062 ἥτις ποτ´ εἶ σύ, ταὔτ´ ἔχους´ Ἀλκήστιδι
1063 μορφῆς μέτρ´ ἴσθι, καὶ προσήϊξαι δέμας.
1064 οἴμοι. κόμιζε πρὸς θεῶν ἐξ ὀμμάτων
1065 γυναῖκα τήνδε, μή μ´ ἕληις ἡιρημένον.
1066 δοκῶ γὰρ αὐτὴν εἰσορῶν γυναῖχ´ ὁρᾶν
1067 ἐμήν· θολοῖ δὲ καρδίαν, ἐκ δ´ ὀμμάτων
1068 πηγαὶ κατερρώγασιν. ὦ τλήμων ἐγώ,
1069 ὡς ἄρτι πένθους τοῦδε γεύομαι πικροῦ.
1070 (ΧΟΡΟΣ) ἐγὼ μὲν οὐκ ἔχοιμ´ ἂν εὖ λέγειν τύχην·
1071 χρὴ δ´, ἥτις ἐστί, καρτερεῖν θεοῦ δόσιν.
1072 (ΗΡΑΚΛΗΣ) εἰ γὰρ τοσαύτην δύναμιν εἶχον ὥστε σὴν
1073 ἐς φῶς πορεῦσαι νερτέρων ἐκ δωμάτων
1074 γυναῖκα καί σοι τήνδε πορσῦναι χάριν.
1075 (ΑΔΜΗΤΟΣ) σάφ´ οἶδα βούλεσθαί ς´ ἄν. ἀλλὰ ποῦ τόδε;
1076 οὐκ ἔστι τοὺς θανόντας ἐς φάος μολεῖν.
1077 (ΗΡΑΚΛΗΣ) μή νυν ὑπέρβαλλ´ ἀλλ´ ἐναισίμως φέρε.
1078 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ῥᾶιον παραινεῖν ἢ παθόντα καρτερεῖν.
1079 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τί δ´ ἂν προκόπτοις, εἰ θέλεις ἀεὶ στένειν;
1080 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἔγνωκα καὐτός, ἀλλ´ ἔρως τις ἐξάγει.
1081 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τὸ γὰρ φιλῆσαι τὸν θανόντ´ ἄγει δάκρυ.
1082 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἀπώλεσέν με κἄτι μᾶλλον ἢ λέγω.
1083 (ΗΡΑΚΛΗΣ) γυναικὸς ἐσθλῆς ἤμπλακες· τίς ἀντερεῖ;
1084 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὥστ´ ἄνδρα τόνδε μηκέθ´ ἥδεσθαι βίωι.
1085 (ΗΡΑΚΛΗΣ) χρόνος μαλάξει, νῦν δ´ ἔθ´ ἡβάσκει, κακόν.
1086 (ΑΔΜΗΤΟΣ) χρόνον λέγοις ἄν, εἰ χρόνος τὸ κατθανεῖν.
1087 (ΗΡΑΚΛΗΣ) γυνή σε παύσει καὶ νέοι γάμοι πόθου.
1088 (ΑΔΜΗΤΟΣ) σίγησον· οἷον εἶπας. οὐκ ἂν ὠιόμην.
1089 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τί δ´; οὐ γαμεῖς γὰρ ἀλλὰ χηρεύσηι λέχος;
1090 (ΑΔΜΗΤΟΣ) οὐκ ἔστιν ἥτις τῶιδε συγκλιθήσεται.
1091 (ΗΡΑΚΛΗΣ) μῶν τὴν θανοῦσαν ὠφελεῖν τι προσδοκᾶις;
1092 (ΑΔΜΗΤΟΣ) κείνην ὅπουπερ ἔστι τιμᾶσθαι χρεών.
1093 (ΗΡΑΚΛΗΣ) αἰνῶ μὲν αἰνῶ· μωρίαν δ´ ὀφλισκάνεις.
1094 {(ΑΔΜΗΤΟΣ) ὡς μήποτ´ ἄνδρα τόνδε νυμφίον καλῶν.
1095 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἐπήινες´ ἀλόχωι πιστὸς οὕνεκ´ εἶ φίλος.}
1096 (ΑΔΜΗΤΟΣ) θάνοιμ´ ἐκείνην καίπερ οὐκ οὖσαν προδούς.
1097 (ΗΡΑΚΛΗΣ) δέχου νυν εἴσω τήνδε γενναίως δόμων.
1098 (ΑΔΜΗΤΟΣ) μή, πρός σε τοῦ σπείραντος ἄντομαι Διός.
1099 (ΗΡΑΚΛΗΣ) καὶ μὴν ἁμαρτήσηι γε μὴ δράσας τάδε.
| [1050] car elle est jeune, à en juger à ses vêtements et à sa parure.
Habitera-t-elle dans la partie accessible aux hommes ? et comment restera-t-elle pure, en vivant au milieu des jeunes gens ? Il n'est pas facile, Hercule, de contenir la jeunesse; et c'est par intérêt pour toi que je parle ainsi. La recueillerai-je dans l'appartement de celle qui n'est plus? Et comment la ferais-je entrer dans le lit d'Alceste? Je craindrais un double reproche : d'abord des citoyens qui pourraient m'accuser de trahir ma bienfaitrice pour partager la couche d'une autre jeune fille ; et je dois aussi garder la mémoire de l'épouse que j'ai perdue, car elle a droit à ma vénération. Mais toi, ô femme ; qui que tu sois, combien tu ressembles à Alceste et par le port et par la taille ! Au nom des dieux, éloigne-la de mes yeux ; ne me fais pas mourir de douleur ; car, en la voyant, je crois voir mon épouse : mon cœur en est troublé, et les larmes coulent de mes yeux. Malheureux que je suis, c'est à présent que je goûte toute l'amertume de ma douleur.
1070 LE CHOEUR.
Je ne saurais, il est vrai, te féliciter de ta destinée ; mais, qui que tu sois, il faut supporter ce qu'un dieu t'envoie.
HERCULE.
Que n'ai-je assez de puissance pour ramener ton épouse des demeures infernales à la lumière, et te rendre ce service !
ADMÈTE.
Tu le voudrais, je n'en doute pas ; mais comment cela serait-il? il n'est pas possible aux morts de revenir à la lumière.
HERCULE.
Ne passe donc pas les bornes, et modère ta douleur.
ADMÈTE.
Il est plus facile de donner des conseils, que de supporter le malheur.
HERCULE.
Que gagneras-tu à vouloir gémir toujours?
ADMÈTE.
Je le sais bien ; mais un certain attrait m'y entraîne.
HERCULE.
L'amour pour les morts ne produit que des larmes.
ADMÈTE.
Sa perte m'a tué, et plus encore, s'il est possible.
HERCULE.
Tu as perdu une vertueuse épouse : qui peut dire le contraire ?
ADMÈTE.
Aussi la vie n'a-t-elle plus de charme pour moi.
HERCULE.
Le temps calmera ta douleur ; maintenant elle est encore récente.
ADMÈTE.
Tu peux dire le temps, si le temps c'est la mort.
HERCULE.
Une femme, et le désir d'un nouvel hymen, te guériront.
ADMÈTE.
Tais-toi : qu'as-tu dit? je ne l'aurais pas cru.
HERCULE.
Quoi ! tu ne reprendras plus de femmes? tu resteras toujours veuf?
ADMÈTE.
Nulle femme désormais ne partagera ma couche.
HERCULE.
Crois-tu plaire ainsi aux mânes d'Alceste ?
ADMÈTE.
Quelque part qu'elle soit, c'est un devoir de l'honorer.
HERCULE.
J'approuve tes sentiments, je les approuve ; mais tu encours le reproche de folie.
ADMÈTE.
Jamais tu ne me donneras le nom d'époux.
HERCULE.
Je t'approuve de rester fidèle à ton épouse.
ADMÈTE.
Je mourrais plutôt que de la trahir, toute morte qu'elle est.
HERCULE.
Cependant, reçois cette femme dans ta noble maison.
ADMÈTE.
Non, je t'en conjure, au nom de ton père Jupiter.
HERCULE.
Tu auras tort, si tu refuses de le faire.
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