[1100] (ΑΔΜΗΤΟΣ) καὶ δρῶν γε λύπηι καρδίαν δηχθήσομαι.
1101 (ΗΡΑΚΛΗΣ) πιθοῦ· τάχ´ ἂν γὰρ ἐς δέον πέσοι χάρις.
1102 (ΑΔΜΗΤΟΣ) φεῦ·
1102 εἴθ´ ἐξ ἀγῶνος τήνδε μὴ ´λαβές ποτε.
1103 (ΗΡΑΚΛΗΣ) νικῶντι μέντοι καὶ σὺ συννικᾶις ἐμοί.
1104 (ΑΔΜΗΤΟΣ) καλῶς ἔλεξας· ἡ γυνὴ δ´ ἀπελθέτω.
1105 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἄπεισιν, εἰ χρή· πρῶτα δ´ εἰ χρεὼν ἄθρει.
1106 (ΑΔΜΗΤΟΣ) χρή, σοῦ γε μὴ μέλλοντος ὀργαίνειν ἐμοί.
1107 (ΗΡΑΚΛΗΣ) εἰδώς τι κἀγὼ τήνδ´ ἔχω προθυμίαν.
1108 (ΑΔΜΗΤΟΣ) νίκα νυν· οὐ μὴν ἁνδάνοντά μοι ποιεῖς.
1109 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἀλλ´ ἔσθ´ ὅθ´ ἡμᾶς αἰνέσεις· πιθοῦ μόνον.
1110 (ΑΔΜΗΤΟΣ) κομίζετ´, εἰ χρὴ τήνδε δέξασθαι δόμοις.
1111 (ΗΡΑΚΛΗΣ) οὐκ ἂν μεθείην σοῖς γυναῖκα προσπόλοις.
1112 (ΑΔΜΗΤΟΣ) σὺ δ´ αὐτὸς αὐτὴν εἴσαγ´, εἰ δοκεῖ, δόμους.
1113 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἐς σὰς μὲν οὖν ἔγωγε θήσομαι χέρας.
1114 (ΑΔΜΗΤΟΣ) οὐκ ἂν θίγοιμι· δῶμα δ´ εἰσελθεῖν πάρα.
1115 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τῆι σῆι πέποιθα χειρὶ δεξιᾶι μόνηι.
1116 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἄναξ, βιάζηι μ´ οὐ θέλοντα δρᾶν τάδε.
1117 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τόλμα προτεῖναι χεῖρα καὶ θιγεῖν ξένης.
1118 (ΑΔΜΗΤΟΣ) καὶ δὴ προτείνω, Γοργόν´ ὡς καρατομῶν.
1119 {(ΗΡΑΚΛΗΣ) ἔχεις; (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἔχω, ναί. (ΗΡΑΚΛΗΣ) σῶιζέ νυν καὶ τὸν Διὸς
1120 φήσεις ποτ´ εἶναι παῖδα γενναῖον ξένον.}
1121 βλέψον πρὸς αὐτήν, εἴ τι σῆι δοκεῖ πρέπειν
1122 γυναικί· λύπης δ´ εὐτυχῶν μεθίστασο.
1123 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὦ θεοί, τί λέξω; θαῦμ´ ἀνέλπιστον τόδε·
1124 γυναῖκα λεύσσω τὴν ἐμὴν ἐτητύμως,
1125 ἢ κέρτομός μ´ ἐκ θεοῦ τις ἐκπλήσσει χαρά;
1126 (ΗΡΑΚΛΗΣ) οὐκ ἔστιν, ἀλλὰ τήνδ´ ὁρᾶις δάμαρτα σήν.
1127 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὅρα δὲ μή τι φάσμα νερτέρων τόδ´ ἧι.
1128 (ΗΡΑΚΛΗΣ) οὐ ψυχαγωγὸν τόνδ´ ἐποιήσω ξένον.
1129 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἀλλ´ ἣν ἔθαπτον εἰσορῶ δάμαρτ´ ἐμήν;
1130 (ΗΡΑΚΛΗΣ) σάφ´ ἴσθ´· ἀπιστεῖν δ´ οὔ σε θαυμάζω τύχηι.
1131 (ΑΔΜΗΤΟΣ) θίγω, προσείπω ζῶσαν ὡς δάμαρτ´ ἐμήν;
1132 (ΗΡΑΚΛΗΣ) πρόσειπ´· ἔχεις γὰρ πᾶν ὅσονπερ ἤθελες.
1133 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὦ φιλτάτης γυναικὸς ὄμμα καὶ δέμας,
1134 ἔχω ς´ ἀέλπτως, οὔποτ´ ὄψεσθαι δοκῶν.
1135 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἔχεις· φθόνος δὲ μὴ γένοιτό τις θεῶν.
1136 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὦ τοῦ μεγίστου Ζηνὸς εὐγενὲς τέκνον,
1137 εὐδαιμονοίης καί ς´ ὁ φιτύσας πατὴρ
1138 σώιζοι· σὺ γὰρ δὴ τἄμ´ ἀνώρθωσας μόνος.
1139 πῶς τήνδ´ ἔπεμψας νέρθεν ἐς φάος τόδε;
1140 (ΗΡΑΚΛΗΣ) μάχην συνάψας δαιμόνων τῶι κυρίωι.
1141 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ποῦ τόνδε Θανάτωι φὴις ἀγῶνα συμβαλεῖν;
1142 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τύμβον παρ´ αὐτόν, ἐκ λόχου μάρψας χεροῖν.
1143 (ΑΔΜΗΤΟΣ) τί γάρ ποθ´ ἥδ´ ἄναυδος ἕστηκεν γυνή;
1144 (ΗΡΑΚΛΗΣ) οὔπω θέμις σοι τῆσδε προσφωνημάτων
1145 κλύειν, πρὶν ἂν θεοῖσι τοῖσι νερτέροις
1146 ἀφαγνίσηται καὶ τρίτον μόληι φάος.
1147 ἀλλ´ εἴσαγ´ εἴσω τήνδε· καὶ δίκαιος ὢν
1148 τὸ λοιπόν, Ἄδμητ´, εὐσέβει περὶ ξένους.
1149 καὶ χαῖρ´· ἐγὼ δὲ τὸν προκείμενον πόνον
| [1100] ADMÈTE.
Et si je le fais, mon cœur sera déchiré de douleur.
HERCULE.
Suis mon conseil ; peut-être tu m'en sauras gré.
ADMÈTE.
Ah! je voudrais que tu ne l'eusses jamais reçue comme prix du combat !
HERCULE.
Cependant tu partages aussi ma victoire.
ADMÈTE.
C'est bien dit; mais que cette femme se retire.
HERCULE.
Elle se retirera, s'il le faut ; mais vois d'abord s'il le faut.
ADMÈTE.
Il le faut, à moins que tu ne doives t'en irriter.
HERCULE.
Je sais bien ce que je fais quand je te presse avec tant d'instance.
ADMÈTE.
Eh bien, sois content ; mais ce que tu fais ne m'est pas agréable.
HERCULE.
Le moment viendra où tu m'en sauras gré : fais seulement ce que je te dis.
ADMÈTE, à ses serviteurs.
Conduisez-la, puisqu'il faut la recevoir dans ce palais.
HERCULE.
Je ne confierai pas cette femme à tes serviteurs.
ADMÈTE.
Introduis-la toi-même dans le palais, si tu veux.
HERCULE.
C'est dans tes mains que je veux la remettre.
ADMÈTE.
Je ne la toucherai pas ; mais elle peut entrer dans la maison.
HERCULE.
C'est à ta main seule que je la confie.
ADMÈTE.
Tu me fais violence, c'est tout à fait contre mon gré.
HERCULE.
Allons, tends la main, et touche l'étrangère.
ADMÈTE.
Eh bien, voilà ma main. Mais je frémis comme à l'aspect de la Gorgone.
HERCULE.
La tiens-tu ?
ADMÈTE.
Je la tiens.
HERCULE.
Garde-la maintenant, et tu pourras dire que le fils de Jupiter est un hôte reconnaissant. (Il lève le voile dont la femme est couverte.) Regarde-la, et vois si elle n'a pas quelque ressemblance avec Alceste. Te voilà heureux; plus de regrets.
ADMÈTE.
Odieux, que dire? quel prodige inespéré ! Est-ce vraiment Alceste que je vois? ou quelque dieu m'abuse-t-il par une joie trompeuse?
HERCULE.
Non. C'est vraiment ton épouse que tu vois.
ADMÈTE.
Prends garde, ne serait-ce point un fantôme sorti des enfers?
HERCULE.
Ton hôte n'est pas devenu un magicien.
ADMÈTE.
Quoi ! je vois réellement l'épouse que j'ensevelissais tout à l'heure?
HERCULE.
C'est elle-même ; mais je ne m'étonne pas que tu n'oses croire à ton bonheur.
ADMÈTE.
Puis-je donc lui parler, la toucher, comme mon épouse vivante?
HERCULE.
Parle-lui ; tu vois tous tes vœux réalisés.
ADMÈTE.
C'est donc toi, épouse chérie ! c'est ton visage, c'est ton corps ! Contre tout espoir, je te possède, moi qui croyais ne plus te revoir !
HERCULE.
Oui, tu la possèdes : puisse la jalousie des dieux t'épargner !
ADMÈTE.
O noble fils du grand Jupiter, sois heureux, et que ton père veille sur toi. Toi seul m'as rendu le bonheur. Mais comment l'as-tu ramenée des enfers à la lumière ?
HERCULE.
J'ai livré un combat au tyran des morts.
ADMÈTE.
Où donc as-tu engagé cette lutte avec la Mort?
HERCULE.
Sur le tombeau même, où je l'ai saisie entre mes bras, au moyen d'une embuscade.
ADMÈTE.
Mais pourquoi Alceste est-elle immobile et sans voix ?
HERCULE.
Il ne te sera pas permis d'entendre sa voix avant qu'elle ne soit purifiée de sa consécration aux divinités infernales, et que le troisième jour n'ait paru. Mais fais entrer Alceste; et conserve toujours, Admète, ce religieux respect pour l'hospitalité. Adieu. Pour moi, je vais de
ce pas accomplir le travail
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