[15,32] 32. Ὁ δ' ᾿Αγησίλαος προαγαγὼν τὴν δύναμιν, ἧκεν εἰς τὴν Βοιωτίαν,
ἔχων τοὺς σύμπαντας στρατιώτας πλείους τῶν μυρίων
ὀκτακισχιλίων, ὧν ἦσαν αἱ Λακεδαιμονίων πέντε μόραι· τὴν δὲ μόραν
ἀναπληροῦσιν ἄνδρες πεντακόσιοι. Ὁ δὲ Σκιρίτης καλούμενος λόχος
παρὰ τοῖς Σπαρτιάταις οὐ συντάττεται μετὰ τῶν ἄλλων, ἀλλ' ἰδίαν
ἔχων σύστασιν μετὰ τοῦ βασιλέως ἵσταται, καὶ παραβοηθεῖ τοῖς αἰεὶ
θλιβομένοις μέρεσι· συνεστὼς δ' ἐξ ἐπιλέκτων ἀνθρώπων μεγάλας
ποιεῖται ῥοπὰς ἐν ταῖς παρατάξεσι καὶ κατὰ τὸ πλεῖστον αἴτιος
γίνεται τῆς νίκης. Ἱππεῖς δ' εἶχεν ὁ ᾿Αγησίλαος χιλίους καὶ
πεντακοσίους. (2) Οὗτος μὲν οὖν παραγενόμενος εἰς πόλιν Θεσπιάς,
φρουρουμένην ὑπὸ Λακεδαιμονίων, πλησίον ταύτης
κατεστρατοπέδευσε, καὶ τοὺς στρατιώτας ἐφ' ἡμέρας τινὰς
ἀνελάμβανεν ἐκ τῆς κακοπαθείας. ᾿Αθηναῖοι δὲ πυθόμενοι τὴν τῶν
Λακεδαιμονίων παρουσίαν εἰς τὴν Βοιωτίαν, εὐθὺς ἐβοήθουν εἰς τὰς
Θήβας, ἔχοντες πεζοὺς μὲν πεντακισχιλίους, ἱππεῖς δὲ διακοσίους. (3)
Τούτων δὲ τῶν δυνάμεων ἀθροισθεισῶν εἰς ἕνα τόπον, οἱ μὲν Θηβαῖοι
λόφον τινὰ κατελάβοντο παραμήκη, σταδίους ἀπέχοντα τῆς πόλεως
εἴκοσι, καὶ πρόβλημα ποιησάμενοι τὰς δυσχωρίας ἀνέμενον τὴν τῶν
πολεμίων ἔφοδον· τὴν γὰρ ᾿Αγησιλάου δόξαν καταπεπληγμένοι, τὸν
ἐν τοῖς πεδίοις ἐξ ἴσου κίνδυνον ὑπομένειν εὐλαβοῦντο. (4) Ὁ δ'
᾿Αγησίλαος συντεταγμένῃ τῇ δυνάμει προάγων ἐπὶ τοὺς Βοιωτούς, ὡς
ἤγγισε τοῖς πολεμίοις, τὸ μὲν πρῶτον τοὺς ψιλοὺς ἐπαφῆκε τοῖς
ἐναντίοις, πειρώμενος πῶς ἔχουσι πρὸς τὴν μάχην. ἀποκρουσαμένων
δὲ αὐτοὺς τῶν Θηβαίων ῥᾳδίως ἐκ τόπων ὑπερδεξίων, ἐπήγαγε πᾶσαν
ἐπ' αὐτοὺς τὴν δύναμιν συντεταγμένην καταπληκτικῶς. (5) Χαβρίας δ'
ὁ ᾿Αθηναῖος τῶν μισθοφόρων ἀφηγούμενος παρήγγειλε τοῖς
στρατιώταις δέχεσθαι τοὺς πολεμίους καταπεφρονηκότως ἅμα καὶ
τεταγμένως, καὶ τὰς ἀσπίδας πρὸς τὸ γόνυ κλίναντας ὀρθῷ τῷ δόρατι
μένειν. (6) Ὧν ποιησάντων τὸ προσταχθὲν ὥσπερ ἀφ' ἑνὸς
παρακελεύσματος, ὁ ᾿Αγησίλαος θαυμάσας τήν τε εὐταξίαν τῶν
πολεμίων καὶ τὴν καταφρόνησιν, τὸ μὲν βιάζεσθαι πρὸς ὑπερδεξίους
τόπους καὶ συναναγκάζειν τοὺς ἐναντίους ἄνδρας ἀγαθοὺς γίνεσθαι
πρὸς τὸν ἐκ χειρὸς κίνδυνον οὐκ ἔκρινε, πεῖραν δὲ λαβὼν ὅτι
τολμήσουσιν ἀναγκαζόμενοι διαγωνίσασθαι περὶ τῆς νίκης, ἐν τῷ
πεδίῳ προεκαλεῖτο. Οὐ συγκαταβαινόντων δὲ τῶν Θηβαίων, τὴν μὲν
φάλαγγα τῶν πεζῶν ἀπήγαγε, τοὺς δ' ἱππεῖς καὶ τὰ ψιλικὰ τῶν
ταγμάτων ἐξαποστείλας ἐπόρθησε τὴν χώραν ἀδεῶς καὶ πολλῶν
λαφύρων ἐγκρατὴς ἐγένετο.
| [15,32] Agésilas se mettant aussitôt à la tête de son armée vint en Béotie. Il
avait au moins vingt-huit mille hommes. Les Lacédémoniens seuls
faisaient cinq corps chacun de cinq cents hommes : celui de ces corps
qu’on appelait le Scirite ne se mettait point dans les rangs comme les
autres mais se tenant aux côtés du roi, il attendait l'ordre pour aller au
secours de ceux qui seraient pressés par les ennemis. Toujours composé
d'hommes choisis, il avait un grande part au succès d'une bataille et
déterminait ordinairement la victoire. La cavalerie d'Agésilas était
composée de quinze cents hommes. (2) Étant arrivé à Thespies défendue
par une garnison Lacédémonienne, il posa son camp sous les murailles
et y laissa reposer ses troupes fatiguées d'une longue marche. Les
Athéniens informés de l'arrivée des Spartiates dans la Béotie, amenèrent
aux Thébains un secours de cinq mille hommes'de pied et de deux cents
chevaux. (3) Les Thébains se joignant à eux, occupèrent une colline fort
longue à vingt stades de la ville et comptant sur la hauteur d'un terrain
dont l'abord était d'ailleurs impraticable, ils attendaient là l'ennemi : car la
grande opinion qu'ils avaient de la capacité d'Agésilas, leur avait fait
craindre de se trouver devant lui en rase campagne. (4) Cependant celui-
d s'avançant contre eux en bon ordre comme s'il avait dû arriver jusqu'à
eux fit d'abord monter des soldats armés à la légère, comme pour
essayer la manière dont les ennemis se défendraient. Mais les Thébains
ayant aisément repoussé cette attaque par l'avantage excessif de leur
situation, il conduisit contre eux toutes ses troupes qui se prêtèrent à une
pareille entreprise, d'une façon à inspirer elles-mêmes de la terreur. (5)
L'Athénien Chabrias qui commandait les soudoyés leur ordonna
d'attendre ces téméraires avec un air de mépris, se contentant de laisser
tomber leurs boucliers sur leurs genoux et cependant de demeurer a leur
place, tenant d'ailleurs la lance debout comme s'ils étaient en faction. (6)
Cet ordre fut exécuté, comme s'il n'avait été donné qu'à un seul homme.
Agésilas voyant le bel ordre des ennemis et la tranquillité méprisante
avec laquelle ils l'attendaient, ne jugea pas à propos de risquer l'attaque
ni de forcer de braves gens à tomber sur lui avec tout l'avantage que leur
donnait la nature du terrain et il se contenta de les piquer d'honneur et de
les défier au combat dans un lieu égal de part et d’autre. Les Thébains
à leur tour ne voulurent pas accepter ce défi de sorte qu'Agésilas retira
delà toute son infanterie. Mais il lâcha sa cavalerie et tout ce qu'il avait de
troupes légères, dans la campagne où elles firent un dégât horrible, en
rapportèrent un riche butin.
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