[13] XIII.
1. Ἴδωμεν δὲ εἰ οὗτος ὁ λαὸς κληρονομεῖ ἢ ὁ πρῶτος, καὶ εἰ ἡ διαθήκη εἰς
ἡμᾶς ἢ εἰς ἐκείνους. 2. ἀκούσατε οὖν περὶ τοῦ λαοῦ τί λέγει ἡ γραπή·
Ἐδεῖτο δὲ Ἰσαὰκ περὶ ῾Ρεβέκκας τῆς γυναικὸς αὐτοῦ, ὅτι στεῖρα ἦν· καὶ
συνέλαβεν. εἶτα ἐξῆλθεν ῾Ρεβέκκα πυθέσθαι παρὰ κυρίου, καὶ εἶπεν κύριος
πρὸς αὐτήν· Δύο ἔθνη ἐν τῇ γαστρί σου καὶ δύο λαοὶ ἐν τῇ κοιλίᾳ σου, καὶ
ὑπερέξει λαὸς λαοῦ καὶ ὁ μείζων δουλεύσει τῷ ἐλάσσονι. 3. αἰσθάνεσθαι
ὀφείλετε, τίς ὁ Ἰσαὰκ καὶ τίς ἡ ῾Ρεβέκκα, καὶ ἐπὶ τίνων δέδειχεν, ὅτι
μείζων ὁ λαὸς οὗτος ἢ ἐκεῖνος. 4. καὶ ἐν ἄλλῃ προφητείᾳ λέγει φανερώτερον
ὁ Ἰακὼβ πρὸς Ἰωσὴφ τὸν υἱὸν αὐτοῦ, λέγων· Ἰδού, οὐκ ἐστέρησέν με κύριος
τοῦ προσώπου σου· προσάγαγέ μοι τοὺς υἱούς σου, ἵνα εὐλογήσω αὐτούς. 5.
καὶ προσήγαγεν Ἐφραὶμ καὶ Μανασσῆ, τὸν Μανασσῆ θέλων ἵνα εὐλογηθῇ, ὅτι
πρεσβύτερος ἦν· ὁ γὰρ Ἰωσὴφ προσήγαγεν εἰς τὴν δεξιὰν χεῖρα τοῦ πατρὸς
Ἰακώβ. εἶδεν δὲ Ἰακὼβ τύπον τῷ πνεύματι τοῦ λαοῦ τοῦ μεταξύ· καὶ τί λέγει;
Καὶ ἐποίησεν Ἰακὼβ ἐναλλὰξ τὰς χεῖρας αὐτοῦ καὶ ἐπέθηκεν τὴν δεξιὰν ἐπὶ
τὴν κεφαλὴν Ἐφραίμ, τοῦ δευτέρου καὶ νεωτέρου, καὶ εὐλόγησεν αὐτόν. καὶ
εἶπεν Ἰωσὴφ πρὸς Ἰακώβ· Μετάθες σου τὴν δεξιὰν ἐπὶ τὴν κεφαλὴν Μανασσῆ,
ὅτι πρωτότοκός μου υἱός ἐστιν. καὶ εἶπεν Ἰακὼβ πρὸς Ἰωσήφ· Οἶδα, τέκνον,
οἶδα· ἀλλ’ ὁ μειζων δουλεύσει τῷ ἐλάσσονι, καὶ οὗτος δὲ εὐλογηθήσεται 6.
βλέπετε, ἐπὶ τίνων τέθεικεν, τὸν λαὸν τοῦτον εἶναι πρῶτον καὶ τῆς διαθήκης
κληρονόμον. 7. εἰ οὖν ἔτι καὶ διὰ τοῦ Ἀβραὰμ ἐμνήσθη, ἀπέχομεν τὸ τέλειον
τῆς γνώσεως ἡμῶν. τί οὖν λέγει τῷ Ἀβραάμ, ὅτε μόνος πιστεύσας ἐτέθη εἰς
δικαιοσύνην; Ἰδού, τέθεικά σε, Ἀβραάμ, πατέρα ἐθνῶν τῶν πιστευόντων δι’
ἀκροβυστίας τῷ θεῷ.
| [13] XIII.
1. Voyons maintenant à qui est l'héritage : au peuple que nous sommes, ou bien au
précédent ; et à qui s'adresse l'alliance, à nous ou à eux ?
2. Écoutez donc ce que dit l'Écriture au sujet du peuple : " Isaac implora le Seigneur
pour sa femme, car elle était stérile " (Gn, 25, 21). Ensuite : " Rébecca alla consulter
le Seigneur, et le Seigneur lui dit : Deux nations sont dans ton sein, deux peuples
dans tes entrailles, un peuple dominera l'autre, l'aîné servira le cadet " (Gn 25, 22-
23 ; cf. Rm 9, 10-12).
3. Vous devez saisir qui est Isaac, qui est Rébecca, et de quel peuple il est déclaré
qu'il est plus grand que l'autre.
4. Dans une autre prophétie, Jacob éclaire encore ce point, lorsqu'il dit à Joseph :
" Voici que le Seigneur ne m'a pas privé de ta présence, conduis-moi tes fils, que je
les bénisse (Gn 48, 11,9)
5. Et Joseph lui conduisit Éphraïm et Manassé, pour qu'il bénisse Manassé qui était
l'aîné. Joseph le conduisit donc à la droite de son père.. Mais Jacob vit là, en esprit,
la figure du peuple à venir. Qu'est-il écrit ? " Jacob croisa ses mains et posa sa
droite sur la tête d'Éphraïm, le puîné et le plus jeune, et il le bénit. Joseph dit alors à
Jacob : Remets donc ta main droite sur la tête de Manassé, car c'est lui mon fils
premier-né. Et Jacob dit à Joseph : Je sais, mon fils, je sais. Mais le plus grand
servira le plus petit, et c'est le plus petit qui sera béni " (Gn. 48, 14, 18, 19).
6. Voyez à qui Jacob a décidé que serait la prédominance, et l'héritage de l'alliance.
7. Si Abraham lui-même a fait mention de ce fait, notre connaissance en sera
parfaite. Or, qu'est-ce que Dieu dit à Abraham, lorsqu'il fut le seul à croire, et que sa
foi lui fut imputée à justice ? " Voici, je t'ai appelé Abraham, et t'ai établi père des
peuples incirconcis qui croient à Dieu " (Gn 17, 5 ; cf. Rm 4, 11s).
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