[13,60] ᾿Απολλόδωρος δ' ἐν τῷ περὶ ῾Εταιρῶν δύο ἀναγράφει
Φρύνας γεγονέναι, ὧν τὴν μὲν ἐπικαλεῖσθαι Κλαυσιγέλωτα,
τὴν δὲ Σαπέρδιον. ῾Ηρόδικος δὲ ἐν ἕκτῳ Κωμῳδουμένων τὴν
μὲν παρὰ τοῖς ῥήτορσί φησιν ὀνομαζομένην Σηστὸν
καλεῖσθαι διὰ τὸ ἀποσήθειν καὶ ἀποδύειν τοὺς συνόντας
αὐτῇ, τὴν δὲ Θεσπικήν. ᾿Επλούτει δὲ σφόδρα ἡ Φρύνη καὶ
ὑπισχνεῖτο τειχιεῖν τὰς Θήβας, ἐὰν ἐπιγράψωσιν Θηβαῖοι ὅτι
«᾿Αλέξανδρος μὲν κατέσκαψεν, ἀνέστησεν δὲ Φρύνη ἡ
ἑταίρα», ὡς ἱστορεῖ Καλλίστρατος ἐν τῷ περὶ ῾Εταιρῶν.
Εἴρηκεν δὲ περὶ τοῦ πλούτου αὐτῆς Τιμοκλῆς ὁ κωμικὸς ἐν
Νεαίριᾳ - πρόκειται τὸ μαρτύριον - καὶ ῎Αμφις ἐν Κουρίδι.
Παρεσίτει δὲ τῇ Φρύνῃ Γρυλλίων εἷς ὢν τῶν ᾿Αρεοπαγιτῶν,
ὡς καὶ Σάτυρος ὁ ᾿Ολύνθιος ὑποκριτὴς Παμφίλῃ.
᾿Αριστογείτων δὲ ἐν τῷ κατὰ Φρύνης τὸ κύριόν φησιν αὐτῆς
εἶναι ὄνομα Μνησαρέτην. Οὐκ ἀγνοῶ δὲ ὅτι τὸν
ἐπιγραφόμενον κατ' αὐτῆς Εὐθίου λόγον Διόδωρος ὁ
περιηγητὴς ᾿Αναξιμένους φησὶν εἶναι. Ποσείδιππος δ' ὁ
κωμικὸς ἐν ᾿Εφεσίᾳ τάδε φησὶν περὶ αὐτῆς ·
Φρύνη ποθ' ἡμῶν γέγονεν ἐπιφανεστάτη
πολὺ τῶν ἑταιρῶν. Καὶ γὰρ εἰ νεωτέρα
τῶν τότε χρόνων εἶ, τόν γ' ἀγῶν' ἀκήκοας.
Βλάπτειν δοκοῦσα τοὺς βίους μείζους βλάβας
τὴν ἡλιαίαν εἷλε περὶ τοῦ σώματος - - -
καὶ τῶν δικαστῶν καθ' ἕνα δεξιουμένη
μετὰ δακρύων διέσωσε τὴν ψυχὴν μόλις.
| [13,60] Apollodore, dans son livre sur les Courtisanes, parle de
deux Phryné, l'une, selon lui, était surnommée «le Rire
triste», l'autre «Hareng-saur». Hérodicos, dans le
sixième livre de ses Personnages de comédies nous dit que
l'une d'elles fut surnommée Sestos, parce qu'elle
détroussait et passait au crible (sethein) tous ceux qui
couchaient avec elle ; l'autre était bien sûr la Thespienne.
Dans son livre sur les Courtisanes, Callistrate raconte
que Phryné, devenue très riche, avait promis de
reconstruire la muraille de Thèbes à ses frais, à la seule
condition que les Thébains y gravent l'inscription suivante:
«Alexandre l'a démolie, Phryné la courtisane l’a reconstruite».
Le poète comique Timoclès parle aussi de ses richesses
dans Néaera (son témoignage a été cité plus haut), ainsi
qu'Amphis dans sa Coiffeuse.
On dit que Gryllion, qui était membre de l'Aréopage,
vécut aux crochets de Phryné, comme Satyros, l'acteur
d'Olynthe, à ceux de Pamphila.
Aristogiton, dans son Discours contre Phryné, prétend
que son vrai nom était Mnésarèté.
Je n'ignore pas non plus que le texte contenant le
discours d'accusation d'Euthias serait en fait de la main
d'Anaximène, s'il faut en croire Diodore le Géographe.
Enfin, le poète comique Posidippe dit à son sujet, dans l'Éphésienne :
«Jadis, Phryné était de loin la plus célèbre de nos courtisanes.
Et bien que tu sois trop jeune pour te rappeler cette époque, tu as
dû cependant avoir eu écho de son procès. Comme on la
considérait comme un danger pour la cité, elle fut traînée à
l'Héliée pour crime et, après avoir supplié ses juges les uns après
les autres, elle parvint à les émouvoir et à sauver sa vie.»
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