[1,1261a] (1261a) Ὁ γὰρ βάναυσος τεχνίτης ἀφωρισμένην τινὰ ἔχει δουλείαν,
καὶ ὁ μὲν δοῦλος τῶν φύσει, σκυτοτόμος δ' οὐθείς, οὐδὲ τῶν ἄλλων τεχνιτῶν.
§ 11. Φανερὸν τοίνυν ὅτι τῆς τοιαύτης ἀρετῆς αἴτιον εἶναι δεῖ τῷ
δούλῳ τὸν δεσπότην, ἀλλ' οὐ τὴν διδασκαλικὴν ἔχοντα τῶν ἔργων
δεσποτικήν. Διὸ λέγουσιν οὐ καλῶς οἱ λόγου τοὺς δούλους
ἀποστεροῦντες καὶ φάσκοντες ἐπιτάξει χρῆσθαι μόνον·
νουθετητέον γὰρ μᾶλλον τοὺς δούλους ἢ τοὺς παῖδας.
Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων διωρίσθω τὸν τρόπον τοῦτον· περὶ δ' ἀνδρὸς
καὶ γυναικός, καὶ τέκνων καὶ πατρός, τῆς τε περὶ ἕκαστον αὐτῶν
ἀρετῆς καὶ τῆς πρὸς σφᾶς αὐτοὺς ὁμιλίας, τί τὸ καλῶς καὶ μὴ
καλῶς ἐστι, καὶ πῶς δεῖ τὸ μὲν εὖ διώκειν τὸ δὲ κακῶς φεύγειν, ἐν
τοῖς περὶ τὰς πολιτείας ἀναγκαῖον ἐπελθεῖν.
§ 12. Ἐπεὶ γὰρ οἰκία μὲν πᾶσα μέρος πόλεως, ταῦτα δ' οἰκίας, τὴν δὲ
τοῦ μέρους πρὸς τὴν τοῦ ὅλου δεῖ βλέπειν ἀρετήν, ἀναγκαῖον πρὸς
τὴν πολιτείαν βλέποντας παιδεύειν καὶ τοὺς παῖδας καὶ τὰς
γυναῖκας, εἴπερ τι διαφέρει πρὸς τὸ τὴν πόλιν εἶναι σπουδαίαν καὶ
τοὺς παῖδας εἶναι σπουδαίους καὶ τὰς γυναῖκας σπουδαίας.
Ἀναγκαῖον δὲ διαφέρειν· αἱ μὲν γὰρ γυναῖκες ἥμισυ μέρος τῶν
ἐλευθέρων, ἐκ δὲ τῶν παίδων οἱ κοινωνοὶ γίνονται τῆς πολιτείας.
§ 13. Ὥστ', ἐπεὶ περὶ μὲν τούτων διώρισται, περὶ δὲ τῶν λοιπῶν ἐν
ἄλλοις λεκτέον, ἀφέντες ὡς τέλος ἔχοντας τοὺς νῦν λόγους, ἄλλην
ἀρχὴν ποιησάμενοι λέγωμεν, καὶ πρῶτον ἐπισκεψώμεθα περὶ τῶν
ἀποφηναμένων περὶ τῆς πολιτείας τῆς ἀρίστης.
| [1,1261a] car le labeur de l'ouvrier est en quelque sorte un esclavage limité. La nature
fait l'esclave ; elle ne fait pas le cordonnier ou tel autre ouvrier.
§ 11. Il faut donc avouer que le maître doit être pour l'esclave l'origine de la vertu
qui lui est spéciale, bien qu'il n'ait pas, en tant que maître, à lui communiquer
l'apprentissage de ses travaux. Aussi est-ce bien à tort que quelques personnes
refusent toute raison aux esclaves et ne veulent jamais leur donner que des ordres ;
il faut au contraire les reprendre avec plus d'indulgence encore que les enfants.
Du reste, je m'arrête ici sur ce sujet. Quant à ce qui concerne l'époux et la femme,
le père et les enfants, et la vertu particulière de chacun d'eux, les relations qui les
unissent, leur conduite bonne ou blâmable, et tous les actes qu'ils doivent
rechercher comme louables ou fuir comme répréhensibles, ce sont là des objets
dont il faut nécessairement s'occuper dans les études politiques.
§ 12. En effet tous ces individus tiennent à la famille, aussi bien que la famille tient
à l'État ; or, la vertu des parties doit se rapporter à celle de l'ensemble. Il faut donc
que l'éducation des enfants et des femmes soit en harmonie avec l'organisation
politique, s'il importe réellement que les enfants et les femmes soient bien réglés
pour que l'État le soit comme eux. Or c'est là nécessairement un objet de grande
importance ; car les femmes composent la moitié des personnes libres ; et ce sont
les enfants qui formeront un jour les membres de l'État.
§ 13. En résumé, après ce que nous venons de dire sur toutes ces questions, et nous
proposant de traiter ailleurs celles qui nous restent à éclaircir, nous finirons ici une
discussion qui nous semble épuisée ; et nous passerons à un autre sujet, c'est-à-
dire, à l'examen des opinions émises sur la meilleure forme de gouvernement.
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