[53,22] τὸ μὲν οὖν σύμπαν οὕτω τὴν ἀρχὴν διῴκησε, λέξω δὲ καὶ καθ´
ἕκαστον ὅσα ἀναγκαῖόν ἐστι μετὰ τῶν ὑπάτων, ἐφ´ ὧν ἐγένετο,
μνημονεύεσθαι. ἐν μὲν γὰρ τῷ προειρημένῳ ἔτει τὰς ὁδοὺς τὰς
ἔξω τοῦ τείχους δυσπορεύτους ὑπ´ ἀμελείας ὁρῶν οὔσας τὰς μὲν
ἄλλας ἄλλοις τισὶ τῶν βουλευτῶν ἐπισκευάσαι τοῖς οἰκείοις τέλεσι
προσέταξε, τῆς δὲ δὴ Φλαμινίας αὐτός, ἐπειδήπερ ἐκστρατεύσειν
δι´ αὐτῆς ἤμελλεν, ἐπεμελήθη. καὶ ἡ μὲν εὐθὺς τότε ἐγένετο, καὶ
διὰ τοῦτο καὶ εἰκόνες αὐτῷ ἐφ´ ἁψίδων ἔν τε τῇ τοῦ Τιβέριδος
γεφύρᾳ καὶ ἐν Ἀριμίνῳ ἐποιήθησαν· αἱ δ´ ἄλλαι ὕστερον, εἴτ´ οὖν
πρὸς τοῦ δημοσίου, ἐπειδὴ μηδεὶς τῶν βουλευτῶν ἡδέως ἀνήλισκεν,
εἴτε καὶ πρὸς τοῦ Αὐγούστου τις εἰπεῖν ἐθέλει, ἐπεσκευάσθησαν.
οὐ γὰρ δύναμαι διακρῖναι τοὺς θησαυροὺς αὐτῶν, οὐδ´ εἰ τὰ μάλιστα
ὁ Αὔγουστος καὶ ἀνδριάντας τινὰς ἑαυτοῦ ἀργυροῦς, πρός
τε τῶν φίλων καὶ πρὸς δήμων τινῶν γεγονότας, ἐς νόμισμα κατέκοψε
τοῦ δὴ καὶ οἴκοθεν πάνθ´ ὅσα γε καὶ ἔλεγε δαπανᾶν δοκεῖν·
καὶ διὰ τοῦτο οὔτ´ εἴ ποτε ἐκ τῶν δημοσίων τι χρημάτων ὁ ἀεὶ
κρατῶν ἔλαβεν, οὔτ´ εἴ ποτε αὐτὸς ἔδωκε, γνώμην ἔχω συγγράψαι.
πολλάκις τε γὰρ ἑκάτερον αὐτῶν ἐγένετο, καὶ τί ἄν τις ἐς δανείσματα
ἢ καὶ δωρεὰς τὰ τοιαῦτα καταλέγοι, ὁπότε καὶ τούτοις καὶ
ἐκείνοις καὶ ὁ δῆμος καὶ ὁ αὐτοκράτωρ ἐπίκοινον ἀεὶ χρῶνται;
τότε μὲν δὴ ταῦτα ὁ Αὔγουστος ἔπραξε, καὶ ἐξώρμησε μὲν ὡς
καὶ ἐς τὴν Βρεττανίαν στρατεύσων, ἐς δὲ δὴ τὰς Γαλατίας ἐλθὼν
ἐνταῦθα ἐνδιέτριψεν ἐκεῖνοί τε γὰρ ἐπικηρυκεύσεσθαί οἱ ἐδόκουν,
καὶ τὰ τούτων ἀκατάστατα ἔτι, ἅτε τῶν ἐμφυλίων πολέμων εὐθὺς
ἐπὶ τῇ ἁλώσει σφῶν ἐπιγενομένων, ἦν. καὶ αὐτῶν καὶ ἀπογραφὰς
ἐποιήσατο καὶ τὸν βίον τήν τε πολιτείαν διεκόσμησε. κἀντεῦθεν
ἔς τε τὴν Ἰβηρίαν ἀφίκετο, καὶ κατεστήσατο καὶ ἐκείνην.
| [53,22] Maintenant je rapporterai, en indiquant les consuls
sous lesquels il est arrivé, chacun des faits nécessaires à
raconter. En l'année que j'ai marquée, voyant que l'incurie
avait rendu impraticables les routes hors des murailles,
il confia à divers sénateurs le soin de réparer les
autres à leurs frais ; quant à la voie Flaminia, comme il
fallait l'approprier au passage d'une armée, ce fut lui qui
s'en chargea. Cette voie fut donc alors mise sur-le-champ
en état, et des statues, supportées par des arcs de triomphe,
furent, à propos de cette réparation, élevées en
l'honneur du prince, tant sur le pont du Tibre qu'à Ariminum;
les autres voies furent plus tard réparées aux frais
du trésor public, car aucun sénateur ne se décidait
volontairement à en faire la dépense, ou, si l'on veut, aux
frais d'Auguste. Je ne saurais, en effet, établir de différence
entre les deux trésors, bien qu'Auguste ait fait
briser, pour être converties en monnaie, plusieurs statues
d'argent qui lui avaient été érigées par ses amis et par
certains peuples, afin de faire considérer comme provenant
de ses propres deniers toutes les sommes que,
disait-il, il dépensait : aussi n'ai-je pas l'intention
de dire si les divers empereurs ont parfois pris sur
les deniers publics ni s'ils ont parfois donné par eux-mêmes.
L'un et l'autre, en effet, ont eu souvent lieu.
Pourquoi d'ailleurs relater de pareilles choses comme
des prêts ou des dons, lorsque le peuple et l'empereur
usaient des uns et des autres en commun? Voilà ce que
fit alors Auguste ; de plus, il partit comme pour aller
faire une expédition en Bretagne, mais, arrivé en Gaule,
il s'y arrêta, parce que les Bretons avaient cru devoir
lui envoyer des parlementaires, et que les affaires de
la Gaule étaient encore en désordre à cause des guerres
civiles qui en avaient immédiatement suivi la conquête.
Il fit le dénombrement des Gaulois et régla leur état
civil et politique. De là, il passa en Espagne et organisa
également cette province.
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