[53,21] Αὔγουστος δὲ τά τε ἄλλα τὰ τῇ ἀρχῇ προσήκοντα προθυμότερον,
ὡς καὶ ἐθελοντὶ δὴ παρὰ πάντων αὐτὴν εἰληφώς, ἔπραττε, καὶ
ἐνομοθέτει πολλά. οὐδὲν δὲ δέομαι καθ´ ἕκαστον ἀκριβῶς ἐπεξιέναι,
χωρὶς ἢ ὅσα τῇ συγγραφῇ πρόσφορά ἐστι. τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο
καὶ ἐν τοῖς ἔπειτα πραχθεῖσι ποιήσω, ἵνα μὴ καὶ δι´ ὄχλου γένωμαι
πάντα τὰ τοιαῦτα ἐπεσφέρων ἃ μηδ´ αὐτοὶ οἱ πάνυ αὐτὰ μελετῶντες
ἀκριβοῦσιν. οὐ μέντοι καὶ πάντα ἰδιογνωμονῶν ἐνομοθέτει,
ἀλλ´ ἔστι μὲν ἁ καὶ ἐς τὸ δημόσιον προεξετίθει, ὅπως, ἄν τι μὴ
ἀρέσῃ τινά, προμαθὼν ἐπανορθώσῃ· προετρέπετό τε γὰρ πάνθ´
ὁντινοῦν συμβουλεύειν οἱ, εἴ τίς τι ἄμεινον αὐτῶν ἐπινοήσειεν, καὶ
παρρησίαν σφίσι πολλὴν ἔνεμε, καί τινα καὶ μετέγραφε. τὸ δὲ
δὴ πλεῖστον τούς τε ὑπάτους ἢ τὸν ὕπατον, ὁπότε καὶ αὐτὸς ὑπατεύοι,
κἀκ τῶν ἄλλων ἀρχόντων ἕνα παρ´ ἑκάστων, ἔκ τε τοῦ λοιποῦ
τῶν βουλευτῶν πλήθους πεντεκαίδεκα τοὺς κλήρῳ λαχόντας, συμβούλους
ἐς ἑξάμηνον παρελάμβανεν, ὥστε δι´ αὐτῶν καὶ τοῖς ἄλλοις
πᾶσι κοινοῦσθαι τρόπον τινὰ τὰ νομοθετούμενα νομίζεσθαι. ἐσέφερε
μὲν γάρ τινα καὶ ἐς πᾶσαν τὴν γερουσίαν, βέλτιον μέντοι
νομίζων εἶναι τὸ μετ´ ὀλίγων καθ´ ἡσυχίαν τά τε πλείω καὶ τὰ
μείζω προσκοπεῖσθαι, τοῦτό τε ἐποίει καὶ ἔστιν ὅτε καὶ ἐδίκαζε
μετ´ αὐτῶν. ἔκρινε μὲν γὰρ καὶ καθ´ ἑαυτὴν ἡ βουλὴ πᾶσα ὡς
καὶ πρότερον, καί τισι καὶ πρεσβείαις καὶ κηρυκείαις καὶ δήμων
καὶ βασιλέων ἐχρημάτιζεν, ὅ τε δῆμος ἐς τὰς ἀρχαιρεσίας καὶ τὸ
πλῆθος αὖ συνελέγετο· οὐ μέντοι καὶ ἐπράττετό τι ὃ μὴ καὶ ἐκεῖνον
ἤρεσκε. τοὺς γοῦν ἄρξοντας τοὺς μὲν αὐτὸς ἐκλεγόμενος προεβάλλετο,
τοὺς δὲ καὶ ἐπὶ τῷ δήμῳ τῷ τε ὁμίλῳ κατὰ τὸ ἀρχαῖον
ποιούμενος ἐπεμελεῖτο ὅπως μήτ´ ἀνεπιτήδειοι μήτ´ ἐκ παρακελεύσεως
ἢ καὶ δεκασμοῦ ἀποδεικνύωνται.
| [53,21] Auguste remplit avec zèle les fonctions de souverain,
d'autant plus qu'elles semblaient lui être données
volontairement par tous, et, en outre, il porta un grand
nombre de lois. Je n'ai nul besoin d'entrer dans un détail
scrupuleux pour chacune d'elles, excepté quand
elles intéressent mon récit. Je ferai de même pour ce
qui se passa dans la suite, de peur d'être importun
rien qu'en accumulant des faits que les gens même
de la profession ne recherchent pas scrupuleusement.
Néanmoins Auguste, pour ses lois, ne se contentait
pas de son propre sentiment; il y en avait qu'il soumettait
à la délibération du peuple, afin que, dans le
cas où quelques dispositions n'auraient pas plu, il pût,
en étant instruit à l'avance, les corriger ; car il encourageait
tout le monde à lui communiquer ce qu'il avait
trouvé de mieux et il accordait une grande liberté de langage ;
il y avait même des articles qu'il remaniait. D'ordinaire,
il prenait comme conseillers, pendant six mois,
les consuls, ou le consul lorsqu'il remplissait lui-même les
fonctions consulaires, avec un membre de chaque magistrature
et, parmi les sénateurs, quinze, que le sort désignait,
de manière à être, par eux, censé faire, pour ainsi
dire en commun avec tous les autres, ses règlements.
Il y avait bien, en effet, quelques affaires qu'il soumettait
au corps entier du sénat; mais, convaincu néanmoins
qu'il valait mieux examiner tranquillement à l'avance,
avec un petit nombre de personnes, la plupart et les plus
importantes d'entre elles, il se conduisait d'après ces principes,
et parfois même il présidait les tribunaux avec ses
conseillers. Le sénat entier avait, en effet, sa justice à
part, et répondait, dans certaines circonstances, aux ambassades
et aux messages des peuples et des rois ; tandis
que le peuple se réunissait dans ses comices et dans ses
assemblées, où néanmoins il rie se passait rien qui déplût
à Auguste. Quant aux magistrats, l'empereur recommandait
lui-même certains candidats de son choix ;
pour les autres, tout en abandonnant leur élection au
peuple et aux plébéiens conformément à l'usage antique,
il veillait à ce qu'on ne nommât personne d'indigne,
et qu'il n'y eût ni coalition ni brigue. Tel fut l'ensemble
de l'administration d'Auguste.
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