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[1,121] ἐς φθεῖρας λόγος ἐστὶν
ἀλλάξαι τὸ πρὶν εἶδος,
θεῖναί τ' εὐθὺ κελεύειν
Μαγνήτων, ἵνα νίκην
δοίη τοῖς Ἐφέσοιο
γενναίοις πολιήταις.
Ἦν γὰρ χρησμός, ὃν ᾔδει
μοῦνος, τοῦτο κελεύων·
καὶ θνήσκει παρ' ἐκείνοις.
Ἦν οὖν τοῦτ' ἄρ' ἀληθές·
ἢν ᾖ τις σοφὸς ὄντως,
καὶ ζῶν ἐστιν ὄνησις,
χὤταν μηκέθ' ὑπάρχῃ.
Γέγονε δὲ κατὰ τὴν πεντηκοστὴν καὶ ἐνάτην
Ὀλυμπιάδα. Καὶ ἐπέστειλεν ὧδε·
| [1,121] Il ordonne pourtant qu'on le
conduise sur les terres des Magnésiens,
afin de procurer la victoire aux
Éphésiens, ses courageux compatriotes.
Un oracle, dont il avait seul la
connaissance, l'avait ainsi dit. Il meurt
dans ce lieu. Il est donc vrai que le
véritable sage n'est pas seulement utile
pendant sa vie, mais qu'il l'est encore
après sa mort.
Il vivait vers la cinquante-neuvième olympiade. II
répondit à une lettre de Thalès en ces termes :
| [1,122] Φερεκύδης Θαλῇ.
Εὖ θνήσκοις ὅταν τοι τὸ
χρεὼν ἥκῃ. Νοῦσός με
καταλελάβηκε δεδεγμένον τὰ
παρὰ σέο γράμματα. Φθειρῶν
ἔθυον πᾶς καί με εἶχεν ἠπίαλος.
Ἐπέσκηψα δ' ὦν τοῖσιν οἰκιήτῃσιν,
ἐπήν με καταθάψωσιν, ἐς σὲ τὴν
γραφὴν ἐνέγκαι. Σὺ δὲ ἢν
δοκιμώσῃς σὺν τοῖς ἄλλοις σοφοῖς,
οὕτω μιν φῆνον· ἢν δὲ οὐ
δοκιμώσητε, μὴ φήνῃς. Ἐμοὶ μὲν
γὰρ οὔκω ἥνδανεν. Ἔστι δὲ οὐκ
ἀτρεκηίη πρηγμάτων οὐδ'
ὑπίσχομαι τἀληθὲς εἰδέναι· ἅσσα
δ' ἂν ἐπιλέγῃ θεολογέων· τὰ ἄλλα
χρὴ νοέειν· ἅπαντα γὰρ
αἰνίσσομαι. Τῇ δὲ νούσῳ
πιεζόμενος ἐπὶ μᾶλλον οὔτε τῶν
τινα ἰητρῶν οὔτε τοὺς ἑταίρους
ἐσιέμην· προσεστεῶσι δὲ τῇ θύρῃ
καὶ εἰρομένοις ὁκοῖόν τι εἴη, διεὶς
δάκτυλον ἐκ τῆς κληίθρης ἔδειξ'
ἂν ὡς ἔθυον τοῦ κακοῦ. Καὶ
προεῖπα αὐτοῖσι ἥκειν ἐς τὴν
ὑστεραίην ἐπὶ τὰς Φερεκύδεω ταφάς.
Καὶ οὗτοι μὲν οἱ κληθέντες σοφοί, οἷς τινες καὶ
Πεισίστρατον τὸν τύραννον
προσκαταλέγουσι. Λεκτέον δὲ περὶ τῶν
φιλοσόφων· καὶ πρῶτόν γε ἀρκτέον ἀπὸ τῆς
Ἰωνικῆς φιλοσοφίας, ἧς καθηγήσατο Θαλῆς,
οὗ διήκουσεν Ἀναξίμανδρος.
| [1,122] PHÉRÉCYDE A THALÈS.
« Je vous souhaite une heureuse
fin quand vous approcherez de votre
dernière heure. J'étais malade quand je
reçus votre lettre, la vermine infectait
mon corps et la fièvre minait mes forces.
Dans cette extrémité, j'ai prié quelques-uns
de mes amis qu'après avoir eu soin
de ma sépulture, ils vous fassent tenir
mes écrits. Si vous trouvez qu'ils
méritent d'être lus, et si les autres sages
sont du même sentiment, je consens que
vous les publiiez ; sinon supprimez-les,
ils ne me satisfont pas moi-même. Il n'y
a pas assez de certitude dans les choses
que j'y dis; je ne la promets point, ni ne
sais ce qui est vrai. Quant aux points qui
touchent la théologie, il faut les
comprendre, parce que je les traite tous
obscurément. Ma maladie empire de
jour en jour, et je ne reçois la compagnie
d'aucun médecin, ni d'aucun de mes
amis. Ceux qui ont soin de moi se
tiennent en dehors. Lorsqu'ils
m'interrogent sur ma santé, je passe un
doigt hors de la porte pour leur montrer
le mal que je souffre, et je les avertis de
se préparer, à faire, le lendemain, les
funérailles de Phérécyde. »
Ce furent là ceux qu'un appela sages, et parmi
lesquels quelques-uns placent Pisistrate le tyran.
Venons aux philosophes, en commençant par ceux de
la secte ionienne, dont nous avons dit que Thalès,
maître d'Anaximandre fut le chef.
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