[4,133] (10) Ἐχρῶντο γὰρ οἱ παλαιοὶ καὶ τοῖς εἰς ἀναστόμωσιν βρώμασιν (133)
ὥσπερ ταῖς ἁλμάσιν ἐλάαις, ἃς κολυμβάδας καλοῦσιν. Ἀριστοφάνης γοῦν
ἐν Γήρᾳ φησίν·
«Ὦ πρεσβῦτα, πότερα φιλεῖς τὰς δρυπεπεῖς ἑταίρας
ἢ σὺ τὰς ὑποπαρθένους ἁλμάδας ὡς ἐλάας
στιφράς;»
Φιλήμων δ´ ἐν Μετιόντι ἢ Ζωμίῳ·
«Ἰχθὺς τί σοι
ἐφαίνεθ´ οὑφθός; {Β.} Μικρὸς ἦν, ἀκήκοας;
ἅλμη τε λευκὴ καὶ παχεῖ´ ὑπερβολῇ,
(133b) κοὐχὶ λοπάδος προσῶζεν οὐδ´ ἡδυσμάτων.
Ἐβόων δ´ ἅπαντες, ὡς ἀγαθὴν ἅλμην ποιεῖς.»
Ἤσθιον δὲ καὶ τέττιγας καὶ κερκώπας ἀναστομώσεως χάριν. Ἀριστοφάνης
Ἀναγύρῳ·
«Πρὸς θεῶν, ἔραμαι τέττιγα φαγεῖν
καὶ κερκώπην θηρευσαμένη
καλάμῳ λεπτῷ.»
Ἐστὶν δ´ ἡ κερκώπη ζῷον ὅμοιον τέττιγι καὶ τιτιγονίῳ, ὡς Σπεύσιππος παρίστησιν
ἐν δʹ Ὁμοίων. Μνημονεύει αὐτῶν Ἐπίλυκος ἐν Κωραλίσκῳ. Ἄλεξις ἐν Θράσωνί φησι·
(133c) «Σοῦ δ´ ἐγὼ λαλιστέραν
οὐπώποτ´ εἶδον οὔτε κερκώπην, γύναι,
οὐ κίτταν, οὐκ ἀηδόν´, οὐ χελιδόνα,
οὐ τρυγόν´, οὐ τέττιγα.»
Νικόστρατος δ´ ἐν Ἅβρᾳ·
«Πίναξ ὁ πρῶτος τῶν μεγάλων ἡγήσεται
ἔχων ἐχῖνον, ὠμοτάριχον, κάππαριν,
θρυμματίδα, τέμαχος, βολβὸν ἐν ὑποτρίμματι.»
(11) Ὅτι δ´ ἤσθιον διὰ (τὴν) ἀναστόμωσιν καὶ τὰς δι´ ὄξους καὶ νάπυος γογγυλίδας
σαφῶς παρίστησι Νίκανδρος ἐν δευτέρῳ Γεωργικῶν λέγων οὕτως·
(133d) «Γογγυλίδος δισσὴ γὰρ ἰδ´ ἐκ ῥαφάνοιο γενέθλη
μακρή τε στιφρή τε φαείνεται ἐν πρασιῇσι.
Καὶ τὰς μέν θ´ αὕηνον ἀποπλύνας βορέῃσι,
προσφιλέας χειμῶνι καὶ οἰκουροῖσιν ἀεργοῖς·
θερμοῖς δ´ ἰκμανθεῖσαι ἀναζώους´ ὑδάτεσσι.
Τμῆγε δὲ γογγυλίδος ῥίζας καὶ ἀκαρφέα φλοιὸν
ἦκα καθηράμενος λεπτουργέας, ἠελίῳ δὲ
αὐήνας ἐπὶ τυτθὸν ὅτ´ ἐν ζεστῷ ἀποβάπτων
ὕδατι δριμείῃ πολέας ἐμβάπτισον ἅλμῃ,
(133e) ἄλλοτε δ´ αὖ λευκὸν γλεῦκος συστάμνισον ὄξει
ἶσον ἴσῳ, τὰς δ´ ἐντὸς ἐπιστύψας ἁλὶ κρύψαις.
Πολλάκι δ´ ἀσταφίδας προχέαις τριπτῆρι λεήνας
σπέρματά τ´ ἐνδάκνοντα σινήπυος. Εἰν ἑνὶ δὲ τρὺξ
ὄξεος ἰκμάζουσα καὶ ὠμοτέρην ἐπὶ κόρσην
ὥριον ἁλμαίην αμυσαι κεχρηόσι δαίτης. »
(133f) Δίφιλος δ´ ἢ Σώσιππος ἐν Ἀπολειπούσῃ·
«Ἔστιν ἔνδον ὄξος ὀξύ σοι.
Ὑπολαμβάνω, παιδάριον, ὀπὸν εἰλήφαμεν.
Ἄριστα τούτοις πάντα πιέσω καὶ πυκνά,
ἡ φυλλὰς ἡ δριμεῖα περιοισθήσεται·
τῶν πρεσβυτέρων γὰρ ταῦτα τῶν ἡδυσμάτων
ἀναστομοῖ τάχιστα τᾀσθητήρια,
τό τε νωκαρῶδες καὶ κατημβλυωμένον
ἐσκέδασε κἀποίησεν ἡδέως φαγεῖν.»
| [4,133] (10) Les anciens usaient d'aliments faits pour rappeler l'appétit, (133) tels
que des olives imprégnées de saumure (colymbades).
Aristophane y fait allusion dans ce passage de sa pièce intitulée la Vieillesse:
«O ! vieillard, lesquelles aimes-tu mieux, ou de ces courtisanes qui tombent
par trop de maturité, ou de ces jeunes tendrons qui ont la chair aussi ferme que
des colymbades ?»
Philémon a dit, dans son Metioon, ou dans le Zoomion :
«Il a paru sous tes yeux un poisson bouilli : il était vraiment bien petit !
m'en tends-tu ? On l'avait accompagné d'une saumure blanche, et extrêmement
épaisse. (133b) Cela ne sentait ni le ragoût, ni les épices; mais tout le monde
s'écria : que tu sais faire une excellente saumure !»
Les anciens mangeaient aussi des cigales et des cercoopes, pour rappeler
l'appétit. Aristophane dit à ce sujet, dans son Anagyre :
«Par tous les dieux! vous mangez avec volupté la cigale, le cercoope, après
avoir chassé à ces insectes avec un roseau léger.»
Or, le cercoope est un animal semblable à la cigale, ou même c'en est la petite
espèce, comme Speusippe nous le fait voir dans son quatrième livre des Choses
semblables. Épilycus et Alexis en font mention : le premier, dans son
Koralisque; le second, dans son Fier-à-bras, en ces termes :
(133c) «Femme, je n'ai jamais vu ni cercoope, ni pie, ni rossignol, ni
tourterelle, ni cigale avoir plus de babil que toi.»
Nicostrate dit, dans son Abra ou Servante:
«On servira, pour premier des grands plats, un hérisson qui a vieilli dans la
saumure, accompagné de câpres, d'une thrymmatide (ou pâté de bec-figues), d'un
tronçon de marinade, d'un oignon écrasé dans un coulis.»
(11) Les anciens mangeaient aussi, pour rappeler l'appétit, de grosses raves
rondes macérées dans le vinaigre avec de la moutarde ; c'est ce que nous dit
expressément Nicandre, dans ses Géorgiques, liv. 2. Voici ses termes :
(133d) «On voit deux espèces de raves, l'une longue, l'autre en globe dur, dans
les planches de nos jardins. Faites-les sécher, après les avoir laissé mortifier
par l'impression du vent du nord. Elles se trouveront avec plaisir, en hiver,
pour les domestiques désœuvrés qui gardent le logis. Elles reviennent
promptement, si vous les mettez tremper dans l'eau chaude. Quant aux racines de
la rave ronde, coupez-les, de même que l'écorce non encore sèche, en nettoyant
avec précaution les morceaux très minces que vous en aurez faits ; mais
laissez-les sécher un peu au soleil : alors vous les plongerez dans une eau qui
vient de bouillir à l'instant, mais qui soit tranquille, et vous en jetterez une
grande partie dans de la saumure. (133e) Vous pourrez même y verser, à quantité
convenable, autant de vin blanc doux que de vinaigre. Entassez avec tout dans le
vaisseau, puis vous le couvrirez bien de sel. En général, vous pourrez aussi
jeter auparavant, dans le vaisseau, des raisins secs que vous aurez écrasés avec
une molette, ou de la graine piquante de moutarde. Si vous y joignez de la lie
de vinaigre, capable de se faire sentir vivement, même à une tête forte, vous
pourrez puiser une saumure bien faite pour ceux qui auront besoin de manger.»
(133f) Diphile ou Sosippus dit, dans son Apolipuse:
«A. Tenez, voici de fort vinaigre. B. J'entends, mon enfant. A. Nous avons déjà
pris du suc de selfîon. Je vais bien écraser tout cela pour votre monde, et l'on
portera à la ronde force herbes fines, capables de stimuler le palais ; car ce
sont des assaisonnements faits pour la vieillesse. Rien ne ranime plus
promptement les sens: cela dissipe cette stupeur, cette insensibilité pour toute
saveur, et fait manger avec plaisir.»
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