HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre V

Page 453

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[5,453] πότερον (453a) δυνατὴ φύσις ἀνθρωπίνη θήλεια τῇ τοῦ ἄρρενος γένους κοινωνῆσαι εἰς ἅπαντα τὰ ἔργα οὐδεἰς ἕν, εἰς τὰ μὲν οἵα τε, εἰς δὲ τὰ οὔ, καὶ τοῦτο δὴ τὸ περὶ τὸν πόλεμον ποτέρων ἐστίν; ἆροὐχ οὕτως ἂν κάλλιστά τις ἀρχόμενος ὡς τὸ εἰκὸς καὶ κάλλιστα τελευτήσειεν; Πολύ γε, ἔφη. Βούλει οὖν, ἦν δἐγώ, ἡμεῖς πρὸς ἡμᾶς αὐτοὺς ὑπὲρ τῶν ἄλλων ἀμφισβητήσωμεν, ἵνα μὴ ἔρημα τὰ τοῦ ἑτέρου λόγου πολιορκῆται; (453b) Οὐδέν, ἔφη, κωλύει. Λέγωμεν δὴ ὑπὲρ αὐτῶν ὅτι “῏Ω Σώκρατές τε καὶ Γλαύκων, οὐδὲν δεῖ ὑμῖν ἄλλους ἀμφισβητεῖν· αὐτοὶ γὰρ ἐν ἀρχῇ τῆς κατοικίσεως, ἣν ᾠκίζετε πόλιν, ὡμολογεῖτε δεῖν κατὰ φύσιν ἕκαστον ἕνα ἓν τὸ αὑτοῦ πράττειν.” ῾Ωμολογήσαμεν οἶμαι· πῶς γὰρ οὔ; “῎Εστιν οὖν ὅπως οὐ πάμπολυ διαφέρει γυνὴ ἀνδρὸς τὴν φύσιν;” Πῶς δοὐ διαφέρει; “Οὐκοῦν ἄλλο καὶ ἔργον ἑκατέρῳ προσήκει προστάττειν (453c) τὸ κατὰ τὴν αὑτοῦ φύσιν;” Τί μήν; “Πῶς οὖν οὐχ ἁμαρτάνετε νυνὶ καὶ τἀναντία ὑμῖν αὐτοῖς λέγετε φάσκοντες αὖ τοὺς ἄνδρας καὶ τὰς γυναῖκας δεῖν τὰ αὐτὰ πράττειν, πλεῖστον κεχωρισμένην φύσιν ἔχοντας;” ἕξεις τι, θαυμάσιε, πρὸς ταῦτἀπολογεῖσθαι; ῾Ως μὲν ἐξαίφνης, ἔφη, οὐ πάνυ ῥᾴδιον· ἀλλὰ σοῦ δεήσομαί τε καὶ δέομαι καὶ τὸν ὑπὲρ ἡμῶν λόγον, ὅστις ποτἐστίν, ἑρμηνεῦσαι. Ταῦτἐστίν, ἦν δἐγώ, Γλαύκων, καὶ ἄλλα πολλὰ (453d) τοιαῦτα, ἐγὼ πάλαι προορῶν ἐφοβούμην τε καὶ ὤκνουν ἅπτεσθαι τοῦ νόμου τοῦ περὶ τὴν τῶν γυναικῶν καὶ παίδων κτῆσιν καὶ τροφήν. Οὐ μὰ τὸν Δία, ἔφη· οὐ γὰρ εὐκόλῳ ἔοικεν. Οὐ γάρ, εἶπον. ἀλλὰ δὴ ὧδἔχει· ἄντε τις εἰς κολυμβήθραν μικρὰν ἐμπέσῃ ἄντε εἰς τὸ μέγιστον πέλαγος μέσον, ὅμως γε νεῖ οὐδὲν ἧττον. Πάνυ μὲν οὖν. Οὐκοῦν καὶ ἡμῖν νευστέον καὶ πειρατέον σῴζεσθαι ἐκ τοῦ λόγου, ἤτοι δελφῖνά τινα ἐλπίζοντας ἡμᾶς ὑπολαβεῖν ἂν τινα ἄλλην ἄπορον σωτηρίαν. (453e) ῎Εοικεν, ἔφη. Φέρε δή, ἦν δἐγώ, ἐάν πῃ εὕρωμεν τὴν ἔξοδον. ὁμολογοῦμεν γὰρ δὴ ἄλλην φύσιν ἄλλο δεῖν ἐπιτηδεύειν, γυναικὸς δὲ καὶ ἀνδρὸς ἄλλην εἶναι· τὰς δὲ ἄλλας φύσεις τὰ αὐτά φαμεν νῦν δεῖν ἐπιτηδεῦσαι. ταῦτα ἡμῶν κατηγορεῖται; Κομιδῇ γε. [5,453] (453a) si, dans la race humaine, la femelle est capable de s'associer à tous les travaux du mâle, ou pas même à un seul, ou bien aux uns et non aux autres - et de demander dans laquelle de ces classes se rangent les travaux de la guerre? Un si beau début ne mènerait-il pas, comme il est naturel, à la plus belle des conclusions? Si, très certainement. Veux-tu donc que nous mettions nous-mêmes la chose en question afin de ne pas assiéger une place déserte? (453b) Rien ne s'y oppose, dit-il. Prenons donc la parole pour nos adversaires : « O Socrate et Glaucon, point n'est besoin que d'autres vous fassent des objections; vous-mêmes en effet êtes convenus, quand vous jetiez le fondements de votre cité, que chacun devait s'occuper de l'unique tâche propre à sa nature. Nous en sommes convenus, il est vrai. Or se peut-il que l'homme ne diffère pas infiniment de la femme par nature? Comment ne différerait-il pas? Il convient donc d'assigner à chacun une tâche différente, en accord avec sa nature. (453c) Assurément. Par suite, comment ne vous tromperiez-vous pas, maintenant, et ne seriez-vous pas en contradiction avec vous-mêmes en affirmant qu'hommes et femmes doivent remplir les mêmes tâches, bien qu'ils aient des natures fort distinctes? Pourrais-tu, étonnant ami, répondre quelque chose à cela? Sur-le-champ, avoua-t-il, ce n'est pas facile du tout; mais j'aurai à te prier, et je te prie effectivement, d'éclaircir aussi le sens, quel qu'il soit, de notre thèse. Ces difficultés, Glaucon, et beaucoup d'autres semblables, je les ai prévues depuis longtemps : voilà pourquoi (453d) j'éprouvais de la crainte et j'hésitais à aborder la loi sur la possession et l'éducation des femmes et des enfants. Par Zeus ! ce n'est pas chose aisée! Certes non. Mais, à la vérité, qu'un homme tombe dans une piscine ou au beau milieu de la mer, il ne se met pas moins à nager. Sans doute. Eh bien ! nous devons nager nous aussi et essayer de sortir saufs de la discussion, soutenus par l'espoir que nous trouverons peut-être un dauphin pour nous porter, ou quelque autre impossible moyen de salut! Il le semble. (453e) Or çà, dis-je, voyons si nous trouvons quelque issue. Nous avons admis qu'une différence de nature entraîne une différence de fonctions, et, d'autre part, que la nature de la femme diffère de celle de l'homme. Or nous prétendons maintenant que des natures différentes doivent remplir les mêmes fonctions. N'est-ce pas ce dont vous nous accusez? Si.


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Dernière mise à jour : 1/03/2006