[5,464] (464a) Οὐκοῦν μετὰ τούτου τοῦ δόγματός τε καὶ ῥήματος ἔφαμεν
συνακολουθεῖν τάς τε ἡδονὰς καὶ τὰς λύπας κοινῇ;
Καὶ ὀρθῶς γε ἔφαμεν.
Οὐκοῦν μάλιστα τοῦ αὐτοῦ κοινωνήσουσιν ἡμῖν οἱ πολῖται, ὃ δὴ ἐμὸν
ὀνομάσουσιν; τούτου δὲ κοινωνοῦντες οὕτω δὴ λύπης τε καὶ ἡδονῆς μάλιστα
κοινωνίαν ἕξουσιν;
Πολύ γε.
῏Αρ’ οὖν τούτων αἰτία πρὸς τῇ ἄλλῃ καταστάσει ἡ τῶν γυναικῶν τε καὶ παίδων
κοινωνία τοῖς φύλαξιν;
Πολὺ μὲν οὖν μάλιστα, ἔφη.
(464b) ᾿Αλλὰ μὴν μέγιστόν γε πόλει αὐτὸ ὡμολογήσαμεν ἀγαθόν, ἀπεικάζοντες
εὖ οἰκουμένην πόλιν σώματι πρὸς μέρος αὑτοῦ λύπης τε πέρι καὶ ἡδονῆς ὡς ἔχει.
Καὶ ὀρθῶς γ’, ἔφη, ὡμολογήσαμεν.
Τοῦ μεγίστου ἄρα ἀγαθοῦ τῇ πόλει αἰτία ἡμῖν πέφανται ἡ κοινωνία τοῖς
ἐπικούροις τῶν τε παίδων καὶ τῶν γυναικῶν.
Καὶ μάλ’, ἔφη.
Καὶ μὲν δὴ καὶ τοῖς πρόσθεν γε ὁμολογοῦμεν· ἔφαμεν γάρ που οὔτε οἰκίας
τούτοις ἰδίας δεῖν εἶναι οὔτε γῆν οὔτε (464c) τι κτῆμα, ἀλλὰ παρὰ τῶν ἄλλων
τροφὴν λαμβάνοντας, μισθὸν τῆς φυλακῆς, κοινῇ πάντας ἀναλίσκειν, εἰ
μέλλοιεν ὄντως φύλακες εἶναι.
᾿Ορθῶς, ἔφη.
῏Αρ’ οὖν οὐχ, ὅπερ λέγω, τά τε πρόσθεν εἰρημένα καὶ τὰ νῦν λεγόμενα ἔτι
μᾶλλον ἀπεργάζεται αὐτοὺς ἀληθινοὺς φύλακας, καὶ ποιεῖ μὴ διασπᾶν τὴν
πόλιν τὸ ἐμὸν ὀνομάζοντας μὴ τὸ αὐτὸ ἀλλ’ ἄλλον ἄλλο, τὸν μὲν εἰς τὴν ἑαυτοῦ
οἰκίαν ἕλκοντα ὅτι ἂν δύνηται χωρὶς τῶν ἄλλων κτήσασθαι, (464d) τὸν δὲ εἰς τὴν
ἑαυτοῦ ἑτέραν οὖσαν, καὶ γυναῖκά τε καὶ παῖδας ἑτέρους, ἡδονάς τε καὶ
ἀλγηδόνας ἐμποιοῦντας ἰδίων ὄντων ἰδίας, ἀλλ’ ἑνὶ δόγματι τοῦ οἰκείου πέρι ἐπὶ
τὸ αὐτὸ τείνοντας πάντας εἰς τὸ δυνατὸν ὁμοπαθεῖς λύπης τε καὶ ἡδονῆς εἶναι;
Κομιδῇ μὲν οὖν, ἔφη.
Τί δέ; δίκαι τε καὶ ἐγκλήματα πρὸς ἀλλήλους οὐκ οἰχήσεται ἐξ αὐτῶν ὡς ἔπος
εἰπεῖν διὰ τὸ μηδὲν ἴδιον ἐκτῆσθαι πλὴν τὸ σῶμα, τὰ δ’ ἄλλα κοινά; ὅθεν δὴ
ὑπάρχει (464e) τούτοις ἀστασιάστοις εἶναι, ὅσα γε διὰ χρημάτων ἢ παίδων καὶ
συγγενῶν κτῆσιν ἄνθρωποι στασιάζουσιν;
Πολλὴ ἀνάγκη, ἔφη, ἀπηλλάχθαι.
Καὶ μὴν οὐδὲ βιαίων γε οὐδ’ αἰκίας δίκαι δικαίως ἂν εἶεν ἐν αὐτοῖς· ἥλιξι μὲν γὰρ
ἥλικας ἀμύνεσθαι καλὸν καὶ δίκαιόν που φήσομεν, ἀνάγκην σωμάτων ἐπιμελείᾳ
τιθέντες.
᾿Ορθῶς, ἔφη.
| [5,464] (464a) Mais n'avons-nous pas dit qu'en conséquence de cette conviction et de cette
manière de parler il y aurait entre eux communauté de joies et de peines?
Si, et nous l'avons dit avec raison.
Nos citoyens seront fortement unis dans ce qu'ils nommeront leur intérêt propre, et, unis de la
sorte, éprouveront joies et peines en parfaite communion.
Oui.
Or, quelle en sera la cause sinon - en dehors de nos autres institutions - la communauté des
femmes et des enfants établie chez les gardiens?
Assurément c'en sera la principale cause.
Mais nous sommes convenus que cette union d'intérêts (464b) était, pour la cité, le plus grand
bien, lorsque nous comparions une cité sagement organisée au corps, dans la façon dont il se
comporte à l'égard d'une de ses parties, pour ce qui est du plaisir et de la douleur.
Et nous en sommes convenus à bon droit.
Par suite, il est pour nous démontré que la cause du plus grand bien qui puisse arriver à la cité
est la communauté, entre les auxiliaires, des enfants et des femmes.
Certainement.
Ajoute que nous sommes d'accord avec nos précédents propos. Car, avons-nous dit, ils ne
doivent avoir en propre ni maisons, ni terres, ni aucune autre possession, mais, recevant des
autres citoyens leur nourriture, comme salaire (464c) de la garde, ils la doivent mettre en
commun, s'ils veulent être de vrais gardiens.
Fort bien.
Dès lors n'ai-je pas raison d'affirmer que nos dispositions antérieures, jointes à celles que nous
venons de prendre, feront d'eux, plus encore, de vrais gardiens, et les empêcheront de diviser
la cité, ce qui arriverait si chacun ne nommait pas siennes les mêmes choses, mais des choses
différentes; si, habitant séparément, ils tiraient dans leurs maisons respectives tout ce dont ils
pourraient s'assurer la possession pour eux seuls; et si, ayant femme (464d) et enfants
différents, ils se créaient des jouissances et des peines personnelles - tandis qu'avec une
croyance identique touchant ce qui leur appartient, ils auront tous le même but et éprouveront,
autant que possible, mêmes joies et mêmes douleurs?
C'est incontestable.
Mais quoi? ne verra-t-on pas à peu près disparaître procès et accusations réciproques d'une
cité où chacun n'aura à soi que son corps, et où tout le reste sera commun? Ne s'ensuit-il pas
que nos citoyens seront à l'abri de (464e) toutes les dissensions que fait naître parmi les
hommes la possession de richesses, d'enfants et de parents?
Il y a grande nécessité qu'ils soient délivrés de tous ces maux.
De plus, aucune action pour violences ou voies de fait ne sera légitimement intentée chez eux;
car nous leur dirons qu'il est noble et juste que des égaux se défendent contre leurs égaux, et
nous leurs ferons un devoir de veiller à leur sécurité corporelle.
Bien, dit-il.
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