[1,1259a] τῆς δὲ μεταβλητικῆς ψεγομένης δικαίως (1259a) οὐ γὰρ κατὰ φύσιν
ἀλλ' ἀπ' ἀλλήλων ἐστίνν, εὐλογώτατα μισεῖται ἡ ὀβολοστατικὴ διὰ
τὸ ἀπ' αὐτοῦ τοῦ νομίσματος εἶναι τὴν κτῆσιν καὶ οὐκ ἐφ' ὅπερ
ἐπορίσθη. Μεταβολῆς γὰρ ἐγένετο χάριν, ὁ δὲ τόκος αὐτὸ ποιεῖ
πλέον (ὅθεν καὶ τοὔνομα τοῦτ' εἴληφεν· ὅμοια γὰρ τὰ τικτόμενα
τοῖς γεννῶσιν αὐτά ἐστιν, ὁ δὲ τόκος γίνεται νόμισμα ἐκ
νομίσματος)· ὥστε καὶ μάλιστα παρὰ φύσιν οὗτος τῶν χρηματισμῶν ἐστιν.
CHAPITRE IV
§ 1. Ἐπεὶ δὲ τὰ πρὸς τὴν γνῶσιν διωρίκαμεν ἱκανῶς, τὰ πρὸς τὴν
χρῆσιν δεῖ διελθεῖν. Πάντα δὲ τὰ τοιαῦτα τὴν μὲν θεωρίαν
ἐλευθέραν ἔχει, τὴν δ' ἐμπειρίαν ἀναγκαίαν. Ἔστι δὲ χρηματιστικῆς
μέρη χρήσιμα· τὸ περὶ τὰ κτήματα ἔμπειρον εἶναι, ποῖα
λυσιτελέστατα καὶ ποῦ καὶ πῶς, οἷον ἵππων κτῆσις ποία τις ἢ βοῶν
ἢ προβάτων, ὁμοίως δὲ καὶ τῶν λοιπῶν ζῴων (δεῖ γὰρ ἔμπειρον
εἶναι πρὸς ἄλληλά τε τούτων τίνα λυσιτελέστατα, καὶ ποῖα ἐν
ποίοις τόποις· ἄλλα γὰρ ἐν ἄλλαις εὐθηνεῖ χώραις), εἶτα περὶ
γεωργίας, καὶ ταύτης ἤδη ψιλῆς τε καὶ πεφυτευμένης, καὶ
μελιττουργίας, καὶ τῶν ἄλλων ζῴων τῶν πλωτῶν ἢ πτηνῶν, ἀφ'
ὅσων ἔστι τυγχάνειν βοηθείας.
§ 2. Τῆς μὲν οὖν οἰκειοτάτης χρηματιστικῆς ταῦτα μόρια καὶ πρῶτα·
τῆς δὲ μεταβλητικῆς μέγιστον μὲν ἐμπορία (καὶ ταύτης μέρη τρία,
ναυκληρία φορτηγία παράστασις· διαφέρει δὲ τούτων ἕτερα ἑτέρων
τῷ τὰ μὲν ἀσφαλέστερα εἶναι, τὰ δὲ πλείω πορίζειν τὴν
ἐπικαρπίαν), δεύτερον δὲ τοκισμός, τρίτον δὲ μισθαρνία (ταύτης δ' ἡ
μὲν τῶν βαναύσων τεχνῶν, ἡ δὲ τῶν ἀτέχνων καὶ τῷ σώματι μόνῳ
χρησίμων)· τρίτον δὲ εἶδος χρηματιστικῆς μεταξὺ ταύτης καὶ τῆς
πρώτης (ἔχει γὰρ καὶ τῆς κατὰ φύσιν τι μέρος καὶ τῆς
μεταβλητικῆς), ὅσα ἀπὸ γῆς καὶ τῶν ἀπὸ γῆς γιγνομένων,
ἀκάρπων μὲν χρησίμων δέ, οἷον ὑλοτομία τε καὶ πᾶσα μεταλλευτική.
§ 3. Αὕτη δὲ πολλὰ ἤδη περιείληφε γένη· πολλὰ γὰρ εἴδη τῶν ἐκ γῆς
μεταλλευομένων ἔστιν. Εἰσὶ δὲ τεχνικώταται μὲν τῶν ἐργασιῶν
ὅπου ἐλάχιστον τῆς τύχης, βαναυσόταται δ' ἐν αἷς τὰ σώματα
λωβῶνται μάλιστα, δουλικώταται δὲ ὅπου τοῦ σώματος πλεῖσται
χρήσεις, ἀγεννέσταται δὲ ὅπου ἐλάχιστον προσδεῖ ἀρετῆς. Περὶ
ἑκάστου δὲ τούτων καθόλου μὲν εἴρηται καὶ νῦν, τὸ δὲ κατὰ μέρος
ἀκριβολογεῖσθαι χρήσιμον μὲν πρὸς τὰς ἐργασίας, φορτικὸν δὲ τὸ ἐνδιατρίβειν.
| [1,1259a] celle-là dédaignée non moins justement comme n'étant pas naturelle, et ne
résultant que du colportage des objets, on a surtout raison d'exécrer l'usure, parce qu'elle
est un mode d'acquisition né de l'argent lui-même, et ne lui donnant pas la destination
pour laquelle on l'avait créé. L'argent ne devait servir qu'à l'échange; et l'intérêt
qu'on en tire le multiplie lui-même, comme l'indique assez le nom que lui donne la
langue grecque. Les pères ici sont absolument semblables aux enfants. L'intérêt est
de l'argent issu d'argent, et c'est de toutes les acquisitions celle qui est la plus
contraire à la nature.
CHAPITRE IV.
§ 1. De la science, que nous avons suffisamment développée, passons maintenant
à quelques considérations sur la pratique. Dans tous les sujets tels que celui-ci, un
libre champ est ouvert à la théorie ; mais l'application a ses nécessités. La science
de la richesse dans ses branches pratiques consiste à connaître à fond le genre, le
lieu et l'emploi des produits les plus avantageux : à savoir, par exemple, si l'on
doit se livrer à l'élève des chevaux, ou à celui des boeufs ou des moutons, ou de
tels autres animaux, dont on doit apprendre à choisir habilement les espèces les
plus profitables selon les localités ; car toutes ne réussissent pas également
partout. La pratique consiste aussi à connaître l'agriculture, et les terres qu'il faut
laisser sans arbres et celles qu'il convient de planter ; elle s'occupe enfin avec soin des
abeilles et de tous les animaux de l'air et des eaux qui peuvent offrir quelques ressources.
§ 2. Tels sont les premiers éléments de la richesse proprement dite. Quant à la
richesse que produit l'échange, son élément principal, c'est le commerce ; qui se
partage en trois branches diversement sûres et diversement lucratives : commerce
par eau, commerce par terre, et vente en boutique. Vient en second lieu le prêt à
intérêt, et enfin le salaire, qui peut s'appliquer à des ouvrages mécaniques, ou bien
à des travaux purement corporels de manoeuvres qui n'ont que leurs bras. Il est
encore un troisième genre de richesse intermédiaire entre la richesse naturelle et la
richesse d'échange, tenant de l'une et de l'autre et venant de tous les produits de la
terre, qui, pour n'être pas des fruits, n'en ont pas moins leur utilité : c'est
l'exploitation des bois ; c'est celle des mines, dont les divisions sont aussi
nombreuses que les métaux mêmes tirés du sein de la terre.
§ 3. Ces généralités doivent nous suffire. Des détails spéciaux et précis peuvent
être utiles aux métiers qu'ils concernent ; pour nous, ils ne seraient que fastidieux.
Parmi les métiers, les plus relevés sont ceux qui donnent le moins au hasard ; les
plus mécaniques, ceux qui déforment le corps plus que les autres ; les plus
serviles, ceux qui l'occupent davantage ; les plus dégradés enfin, ceux qui exigent
le moins d'intelligence et de mérite.
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