[12,1] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Αʹ.
ΟΤΙ ΚΑΙ ΚΑΤΑ ΠΛΑΤΩΝΑ ΤΟΙΣ ΕΙΣΑΓΟΜΕΝΟΙΣ ΟΡΘΩΣ ΕΒΡΑΙΩΝ ΠΑΙΔΕΣ ΑΠΕΡΙΕΡΓΟΝ ΤΗΝ ΤΩΝ ΜΑΘΗΜΑΤΩΝ ΠΙΣΤΙΝ ΔΙΑ ΤΟ ΑΤΕΛΕΣ ΑΥΤΩΝ ΠΑΡΕΔΙΔΟΣΑΝ· ΑΠΟ ΤΟΥ ΠΡΩΤΟΥ ΤΩΝ ΝΟΜΩΝ
« Εἰ μὲν τοίνυν ὀρθῶς ἢ μή τις ἐπιτιμᾷ τῇ τε Λακωνικῇ καὶ τῇ Κρητικῇ
πολιτείᾳ, λόγος ἂν ἕτερος εἴη· τὰ γοῦν λεγόμενα πρὸς τῶν πολλῶν ἴσως ἐγὼ
μᾶλλον ἔχοιμ´ ἂν ὑμῶν ἀμφοτέρων λέγειν. Ὑμῖν γὰρ εἰ καὶ μετρίως
κατεσκεύασται τὰ τῶν νόμων, εἷς τῶν καλλίστων ἂν εἴη νόμων μὴ ζητεῖν τῶν
νέων μηδένα ἐᾶν ποῖα καλῶς αὐτῶν ἢ μὴ καλῶς ἔχει, μιᾷ δὲ φωνῇ καὶ ἐξ ἑνὸς
στόματος πάντας συμφωνεῖν ὡς πάντα καλῶς κεῖται θέντων θεῶν, καὶ ἄν τις
ἄλλως λέγῃ, μὴ ἀνέχεσθαι τὸ παράπαν ἀκούοντας· γέρων δὲ εἴ τις ξυννοεῖ τῶν
παρ´ ὑμῖν, πρὸς ἄρχοντά τε καὶ ἡλικιώτην μηδενὸς ἐναντίον νέου ποιεῖσθαι
τοὺς τοιούτους λόγους. Ὀρθότατά γε, ὦ ξένε, κελεύεις. »
Εἰκότως δῆτα καὶ ἡ Ἑβραίων προλαβοῦσα γραφὴ τῆς τῶν θείων γραφῶν συνέσεώς
τε καὶ θεωρίας τὴν πίστιν προτάττει δι´ ὧν φησιν·
« Ἐὰν μὴ πιστεύσητε, οὐδὲ μὴ συνῆτε. »
Καὶ αὖθις·
« Ἐπίστευσα, διὸ καὶ ἐλάλησα. »
Ἔνθεν καὶ παρ´ ἡμῖν τοῖς μὲν ἄρτι εἰσαγομένοις καὶ τὴν ἕξιν ἀτελέσιν, ὡς
ἂν τὰς ψυχὰς νηπίοις, ἁπλούστερον ἡ ἐν ταῖς θείαις γραφαῖς ἀνάγνωσις
παραδίδοται μετὰ τοῦ δεῖν πιστεύειν ὡς θεοῦ λόγοις τοῖς ἐμφερομένοις
παρακελεύεσθαι, τοῖς δὲ τὴν ἕξιν προβεβηκόσι καὶ πολιοῖς τὸ φρόνημα
ἐμβαθύνειν καὶ δοκιμάζειν τὸν νοῦν τῶν λεγομένων ἐπιτέτραπται. Τούτους δὲ
παισὶν Ἑβραίων δευτερωτὰς φίλον ἦν ὀνομάζειν, ἑρμηνευτὰς ὥσπερ καὶ
ἐξηγητὰς ὄντας τῆς τῶν γραφῶν διανοίας.
| [12,1] CHAPITRE Ier.
TIRÉ DU PREMIER LIVRE DES LOIS DE PLATON POUR PROUVER QUE LES ENFANTS DES HÉBREUX AVAIENT RAISON D’ENSEIGNER UNE FOI EXEMPTE DE TOUTES LES RECHERCHES DES SCIENCES A CEUX QU’ILS INSTRUISAIENT (DANS LEUR RELIGION), A CAUSE DE L’IMPERFECTION DE CES MÊMES SCIENCES.
« Nous réserverons pour un autre entretien la question de savoir si c'est
avec raison ou non qu'on fait ce reproche aux gouvernements de Sparte et
de Crète, quoique j'aie, peut-être plus qu'aucun de vous deux, les notions
nécessaires pour connaître ce qu'en disent les gens du vulgaire; car si
dans vos lois il en est une qui ait le mérite d'une véritable convenance,
ce sera sans doute celle par laquelle il est défendu aux jeunes gens de se
permettre aucune investigation pour juger si les lois sont bien ou mal
faites, quand tous, d'une voix et d'une acclamation unanime, doivent
affirmer qu'il n'est rien en elles qui ne soit bien entendu, puisqu'elles
ont été données par des Dieux; et si quelqu'un des jeunes gens parlait
autrement, on ne devrait nullement souffrir que ses discours fussent
écoutés. Quant aux vieillards s'il en est parmi vous qui aient médité sur
leur dispositif, ils peuvent confier leurs observations à un magistrat de
leur âge, mais hors de la présence de tout homme encore jeune.
« Ce que vous prescrivez là, ô étranger, est de la plus parfaite raison. »
L'écriture des Hébreux l’avait devancé avec· beaucoup de convenance
lorsque, faisant précéder par la foi toutes les études théoriques des
saintes écritures, elle dit : « Si vous n'avez la foi, vous n'aurez pas
l'intelligence ; » puis : « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. »
C’est de là que dérive cet usage établi parmi nous, de ne permettre qu'une
lecture plus superficielle des saintes écritures aux néophytes dont le
caractère n'est pas encore formé; et ce n'est encore qu'après qu'ils ont
été pénétrés d'une foi sincère, que les paroles et les exhortations qu'on
leur adresse sortent de la bouche de Dieu.
Nous ne concédons le droit d'en approfondir et d'en discuter l’esprit qu'à
ceux dont le caractère est mûri et qui ont de là blanchi dans l'étude. Les
Hébreux se plaisent à désigner ces hommes privilégiés sous le nom de
Deutérotes, comme étant traducteurs, interprètes du sens des Ecritures.
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