HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre XII

Chapitre 2

  Chapitre 2

[12,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Βʹ. ΟΤΙ ΜΕΓΙΣΤΗ ΤΩΝ ΑΡΕΤΩΝ ΚΑΙ ΚΑΤΑ ΠΛΑΤΩΝΑ Η ΠΙΣΤΙΣ ΤΥΓΧΑΝΕΙ « Οὐκοῦν τὰ μετὰ ταῦτα εἴποιμεν ἡμεῖς ὅτι σὺ μὲν ἐπαινεῖς, ὡς ἔοικας, Τυρταῖε, μάλιστα τοὺς πρὸς τὸν ὀθνεῖόν τε καὶ ἔξωθεν πόλεμον γιγνομένους ἐπιφανεῖς. Φαίη ταῦτα ἄν που καὶ ὁμολογοῖ; Τί μήν; Ἡμεῖς δέ γε ἀγαθῶν ὄντων τούτων ἔτι φαμὲν ἀμείνους εἶναι καὶ πολὺ τοὺς ἐν τῷ μεγίστῳ πολέμῳ γιγνομένους ἀρίστους διαφανῶς. Ποιητὴν δὲ καὶ ἡμεῖς μάρτυρα ἔχομεν Θέογνιν, πολίτην τῶν ἐν Σικελίᾳ Μεγαρέων, ὅς φησι· πιστὸς ἀνὴρ χρυσοῦ τε καὶ ἀργύρου ἀντερύσασθαι ἄξιος ἐν χαλεπῇ, Κύρνε, διχοστασίῃ. τοῦτον δέ φαμεν ἐν πολέμῳ χαλεπωτέρῳ ἀμείνονα ἐκείνου πάμπολυ γίγνεσθαι, σχεδὸν ὅσον ἀμείνων δικαιοσύνη καὶ σωφροσύνη καὶ φρόνησις εἰς ταὐτὸν ἐλθοῦσαι μετὰ ἀνδρίας αὐτῆς μόνον ἀνδρίας. Πιστὸς μὲν γὰρ καὶ ὑγιὴς ἐν στάσεσιν οὐκ ἄν ποτε γένοιτο ἄνευ ξυμπάσης ἀρετῆς· διαβάντες δὲ εὖ καὶ μαχόμενοι ἐθέλοντες ἀποθνήσκειν ἐν πολέμῳ φράζει Τυρταῖος, τῶν μισθοφόρων εἰσὶ πάμπολλοι, ὧν οἱ πλεῖστοι γίγνονται θρασεῖς καὶ ἄδικοι καὶ ὑβρισταὶ καὶ ἀφρονέστατοι σχεδὸν ἁπάντων, ἐκτὸς δή τινων εὖ μάλα ὀλίγων. Ποῖ δὴ τελευτᾷ νῦν ἡμῖν οὗτος λόγος; καὶ τί φανερόν ποτε ποιῆσαι βουληθεὶς λέγει ταῦτα; δηλονότι τόδε, ὡς παντὸς μᾶλλον καὶ τῇδε παρὰ Διὸς νομοθέτης πᾶς τε, οὗ καὶ σμικρὸν ὄφελος, οὐκ ἄλλο πρὸς τὴν μεγίστην ἀρετὴν μάλιστα βλέπων ἀεὶ θήσει τοὺς νόμους· ἔστι δ´, ὥς φησι Θέογνις, αὕτη πιστότης ἐν τοῖς δεινοῖς, ἥν τις δικαιοσύνην ἂν τελείαν ὀνομάσειε. » Καὶ παρ´ ἡμῖν σωτήριος λόγος ὁμοῦ συζεύξας τῇ πίστει τὴν φρόνησιν τὸν κατ´ ἀμφότερα κεκοσμημένον τοῖς αὑτοῦ λόγοις ἐγκρίνει λέγων· « Τίς ἄρα ἔσται πιστὸς καὶ φρόνιμος οἰκονόμος; » Καὶ αὖθις· « Εὖ, δοῦλε ἀγαθὲ καὶ πιστέ, ἐπὶ ὀλίγα ἦς πιστός, ἐπὶ πολλῶν σε καταστήσωΣαφῶς γοῦν ἐν τούτοις οὐ τὴν ἄλογον πίστιν ἀποδέχεσθαι παρίστησιν, ἀλλὰ τὴν ταῖς μεγίσταις ἀρεταῖς συνεζευγμένην, εἰ δὴ τοιαῦται φρόνησις καὶ ἀγαθωσύνη. [12,2] CHAPITRE II. LA FOI, D’APRÈS PLATON, EST LA PLUS BELLE DE TOUTES LES VERTUS. « Nous dirions donc ensuite à Tyrthée, qu’il semble que vous cherchez vos éloges les plus flatteurs pour ceux qui se distinguent en combattant les ennemis de la patrie. Dirait-il comme vous ? Partagerait-il votre sentiment ? Pourquoi non ?.... Mais pour nous, tout en reconnaissant le prix de la valeur guerrière, nous ne craignons pas de placer bien au-dessus le mérite de ceux qui font éclater un grand courage dans une guerre beaucoup plus importante : témoin Théognis, poète de Mégare en Sicile, qui dit : « L’homme dont la fidélité n’est point ébranlée par une dissension violente, mérite, ô Cydnus ! d’être apprécié au poids de l’or et de l’argent. » Nous pouvons dire, en quelque sorte, que celui-ci, dans une guerre si difficile, l’emporte autant sur le premier que la justice l’emporte sur les autres vertus, quand elle se joint à la prudence et au courage ; car il est impossible que l’homme reste fidèle et inébranlable, s’il n’est fortifié par toutes les vertus. Ceux au contraire, qui marchent contre l’ennemi, qui combattent avec intrépidité, qui veulent mourir sur le champ de bataille, comme parle Tyrthée, ceux-là, pour la plupart, ne sont que des mercenaires, des hommes arrogants, injustes, grossiers ; enfin si l’on en excepte quelques-uns, ils sont les plus imprudents des hommes. » A quoi donc tend ce discours ? Que veut dire celui qui parle ainsi ? Que quiconque établit des lois au nom de Jupiter, que tous ceux mêmes qui veulent se rendre utiles à la société, doivent se laisser inspirer, en rédigeant leurs lois, par la plus belle des vertus ; et cette vertu, suivant Théognis, c’est la fidélité dans les temps difficiles. De même notre Sauveur, associant la prudence à la foi, glorifie ceux dont l’âme est ornée par ces deux vertus : « Quel pensez-vous être le serviteur fidèle et prudent ? Et ailleurs : « Courage, bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle en de petites choses, je vous établirai sur de plus grandes. » Nous devons comprendre par là que Dieu n’admet pas une foi irréfléchie (g-alogon), mais celle-là seulement qui est appuyée sur les plus nobles vertus, sur la justice et la probité.


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Dernière mise à jour : 25/09/2008