[15,71] 71. Ἐπ' ἄρχοντος δ' ᾿Αθήνησι Ναυσιγένους ἐν ῾Ρώμῃ χιλίαρχοι
κατεστάθησαν ἀντὶ τῶν ὑπάτων τέτταρες, Λεύκιος Παπίριος, Λεύκιος
Μενήνιος, Σερούιος Κορνήλιος, Σερούιος Σολπίκιος, παρὰ δὲ ᾿Ηλείοις
ὀλυμπιὰς ἤχθη τρίτη πρὸς ταῖς ἑκατόν, καθ' ἣν ἐνίκα στάδιον
Πυθόστρατος ᾿Αθηναῖος. ἐπὶ δὲ τούτων Πτολεμαῖος ὁ ᾿Αλωρίτης (ὁ
᾿Αμύντου υἱὸς) ἐδολοφόνησεν ᾿Αλέξανδρον (τὸν ἀδελφόν), καὶ
ἐβασίλευσε τῆς Μακεδονίας ἔτη τρία. (2) Κατὰ δὲ τὴν Βοιωτίαν
Πελοπίδας ἐφάμιλλος ὢν τῷ ᾿Επαμεινώνδᾳ τῇ κατὰ πόλεμον δόξῃ,
καὶ θεωρῶν ἐκεῖνον τὰ περὶ τὴν Πελοπόννησον συμφερόντως
κατεσκευακότα τοῖς Βοιωτοῖς, ἔσπευδε τὰ ἐκτὸς Πελοποννήσου δι'
αὑτοῦ προσάγεσθαι τοῖς Θηβαίοις. παραλαβὼν δὲ ᾿Ισμηνίαν, ἄνδρα
φίλον μὲν ἑαυτοῦ, θαυμαζόμενον δ' ἐπ' ἀρετῇ, παρῆλθεν εἰς
Θετταλίαν. καταντήσας δὲ πρὸς ᾿Αλέξανδρον τὸν Φερῶν τύραννον,
ἀλόγως συνελήφθη μετὰ ᾿Ισμηνίου καὶ εἰς φυλακὴν παρεδόθη. (3)
Θηβαίων δ' ἐπὶ τοῖς πραχθεῖσι παροξυνθέντων, καὶ ταχέως εἰς τὴν
Θετταλίαν ἐκπεμψάντων ὁπλίτας μὲν ὀκτακισχιλίους, ἱππεῖς δ'
ἑξακοσίους, φοβηθεὶς ᾿Αλέξανδρος ἐξέπεμψε πρεσβευτὰς εἰς τὰς
᾿Αθήνας περὶ συμμαχίας. ᾧ παραχρῆμα ὁ δῆμος ἐξέπεμψε ναῦς μὲν
τριάκοντα, στρατιώτας δὲ χιλίους, ὧν ἦν στρατηγὸς Αὐτοκλῆς. (4) Ἐν
ὅσῳ δ' οὗτος περιέπλει τὴν Εὔβοιαν, Θηβαῖοι κατήντησαν εἰς
Θετταλίαν. Τοῦ δ' ᾿Αλεξάνδρου πεζὴν δύναμιν ἠθροικότος καὶ ἱππεῖς
πολλαπλασίους ἔχοντος τῶν Βοιωτῶν, τὸ μὲν πρῶτον οἱ Βοιωτοὶ διὰ
μάχης ἔκρινον λῦσαι τὸν πόλεμον, συνεργοὺς ἔχοντες τοὺς
Θετταλούς· ὡς δ' οὗτοι μὲν αὐτοὺς ἐγκατέλιπον, ᾿Αθηναῖοι δὲ καί
τινες ἄλλοι σύμμαχοι παρεγένοντο τῷ ᾿Αλεξάνδρῳ, τὰ δὲ σῖτα καὶ
ποτὰ καὶ τἄλλα πάντα ἐπέλειπε τοῖς Βοιωτοῖς, ἔγνωσαν οἱ βοιωτάρχαι
τὴν εἰς οἶκον ἐπάνοδον ποιεῖσθαι. (5) Ἀναζευξάντων δ' αὐτῶν, καὶ τῆς
πορείας οὔσης διὰ χώρας πεδιάδος, ᾿Αλέξανδρος ἐπηκολούθει
πολλοῖς ἱππεῦσι καὶ τοῖς ἐπὶ τῆς οὐραγίας ἐπέθετο. Τῶν δὲ Βοιωτῶν οἱ
μὲν κατακοντιζόμενοι συνεχῶς ἀπέθνησκον, οἱ δὲ τραύμασι
περιέπιπτον, τέλος δ' οὔτε μένειν οὔτε προάγειν ἐώμενοι εἰς πολλὴν
ἀμηχανίαν ἐνέπιπτον, ἅτε δὴ καὶ τῶν ἐπιτηδείων σπανιζόντων. (6)
Ἤδη δ' αὐτῶν τὴν σωτηρίαν ἀπογινωσκόντων, ᾿Επαμεινώνδας
ἰδιωτεύων κατ' ἐκεῖνον τὸν χρόνον ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν κατεστάθη
στρατηγός. εὐθὺς δὲ διαλέξας τούς τε ψιλοὺς καὶ τοὺς ἱππεῖς, τούτους
μὲν αὐτὸς ἀνέλαβε, καὶ ταχθεὶς ἐπὶ τῆς οὐραγίας διὰ τούτων
ἀνέστελλε τοὺς ἐπακολουθοῦντας πολεμίους καὶ πολλὴν ἀσφάλειαν
παρείχετο τοῖς προηγουμένοις ὁπλίταις, ποιούμενος δὲ μάχας ἐξ
ὑποστροφῆς καὶ τάξει φιλοτέχνῳ χρώμενος διέσωσε τὸ στρατόπεδον.
(7) Αἰεὶ δὲ μᾶλλον διὰ τῶν κατορθωμάτων αὔξων τὴν ἰδίαν εὐδοξίαν
μεγάλης ἀποδοχῆς ἐτύγχανε παρά τε τοῖς πολίταις καὶ τοῖς
συμμάχοις. Οἱ δὲ Θηβαῖοι τοὺς τότε βοιωταρχήσαντας
καταδικάσαντες, πολλοῖς χρήμασιν ἐζημίωσαν.
| [15,71] NAUSIGENE étant archonte d'Athènes, les Romains firent au lieu de
consuls quatre tribuns militaires, L. Papirius, L. Menenius, Serv. Cornélius
et Serv. Sulpitius. On célébra en Élide la cent troisième Olympiade, où
Pythostrate d'Athènes emporta le prix de la course. Ptolémèe Alorites fils
d'Amyntas tua cette année en trahison Alexandre son frère et occupa
ensuite pendant trois ans le trône de Macédoine. (2) En Béotie Pélopidas
émule d'Épaminondas dans le métier des armes voyant que celui-ci avait
procuré de grands succès aux Thébains dans l'enceinte du Péloponnèse,
entreprit de leur en procurer de semblables en d'autres parties de la
Grèce. Ainsi prenant avec lui Isménias son ami particulier et estimé de
tout le monde par son mérite et par sa vertu, il passa en Thessalie. Là
s'étant présentés à Alexandre tyran de Phères, celui-ci, sans aucune forte
de raison ni de prétexte, les fit saisir et mettre en prison l'un et l'autre. (3)
Les Thébains irrités de cette injure firent passer incessamment en
Thessalie huit mille hommes bien armés et six cents chevaux qui
effrayèrent tellement Alexandre qu'il envoya prier les Athéniens de
s'armer pour sa défense. La république lui envoya trente vaisseaux
montés par mille hommes sous le commandement d'Autoclès. (4)
Pendant que ceux-ci côtoyaient encore l'Eubée, les Thébains étaient déjà
passés dans la Thessalie. Quoiqu'Alexandre eut rassemblé tout ce qu'il
avait d'infanterie et que sa cavalerie fut plus nombreuse que celle des
Thébains, ceux-ci pourtant opinaient d'abord d'en venir à un combat
décisif, dans lequel même ils comptaient d'avoir pour eux les Thessaliens
mécontents : mais comme ces derniers s'éloignèrent d'eux que les
Athéniens et quelques autres alliés prirent le parti d'Alexandre, et que
d'ailleurs les vivres et les autres choses nécessaires commençaient à leur
manquer, les béotarques jugèrent à propos de les ramener dans leur
province. (5) Comme ils ne pouvaient se retirer qu'en traversant des
plaines fort unies et fort découvertes, Alexandre se mit à leur queue avec
sa cavalerie qui était nombreuse et les harcelèrent à coups de traits.
Quelques soldats tombaient morts et plusieurs grièvement blessés. Enfin
ne pouvant avancer et n'osant s'arrêter ils se trouvèrent dans une grande
détresse, beaucoup augmentée par l'indigence où ils se voyaient, de
toute forte de soulagement et de secours. (6) Ce fut dans cette crise de
désespoir que les soldats nommèrent de leur propre mouvement pour
leur général Épaminondas, qui était actuellement dans leurs rangs sans
aucun titre. Aussitôt prenant les armés à la légère et les cavaliers, il les
plaça à la queue de son armée, où il demeura pour les commander. Il
n'eut besoin que d'eux pour repousser les Thessaliens et pour sauver les
pesamment armés et le reste des troupes qui avait pris les devants. Il
faisait faire à son arrière-garde des évolutions subites en continuant sa
marche et il fatiguait lui-même les ennemis par des attaques de surprise.
(7) Depuis cette mémorable retraite ses grandes actions augmentèrent
tous les jours sa gloire et il acquit de plus en plus la confiance des
Thébains et de tous leurs alliés. Cependant le peuple de Thèbes
assemblé appela en jugement les béotarques qui s'étaient trouvés au
commencement de cette expédition et les condamna à une très grosse
amende.
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