HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XV

Chapitre 5

  Chapitre 5

[15,5] 5. Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις Λακεδαιμόνιοι μὲν ἔγνωσαν στρατεύειν ἐπὶ τὴν Μαντίνειαν, οὐδὲν φροντίσαντες τῶν γεγενημένων σπονδῶν, διὰ τοιαύτας αἰτίας. Προϋπαρχούσης τοῖςΕλλησι κοινῆς εἰρήνης τῆς ἐπὶ ᾿Ανταλκίδου, καθ' ἣν αἱ πόλεις ἅπασαι τὰς μὲν φρουρὰς ἀπετρίψαντο, τὴν δ' αὐτονομίαν καθ' ὁμολογίαν παρέλαβον, Λακεδαιμόνιοι φύσει φιλαρχοῦντες καὶ πολεμικοὶ ταῖς αἱρέσεσιν ὄντες, τὴν εἰρήνην ὥσπερ βαρὺ φορτίον οὐχ ὑπέμενον, τὴν δὲ προγεγενημένην τῆςΕλλάδος δυναστείαν ἐπιποθοῦντες μετέωροι ταῖς ὁρμαῖς ὑπῆρχον πρὸς καινοτομίαν. (2) Εὐθὺς οὖν τὰς μὲν πόλεις συνετάραττον καὶ διὰ τῶν ἰδίων φίλων στάσεις ἐγκατεσκεύαζον ἐν αὐταῖς, ὧν ἔνιαι πιθανὰς ἀφορμὰς αὐτοῖς παρέσχοντο τῆς ταραχῆς. Ἀπολαβοῦσαι γὰρ τὰς αὐτονομίας λόγον ἀπῄτουν παρὰ τῶν ἐπεστατηκότων ἐπὶ τῆς Λακεδαιμονίων ἡγεμονίας· πικρῶν δὲ τῶν ἐλέγχων γινομένων διὰ τὸ μνησικακεῖν τοὺς δήμους, καὶ πολλῶν φυγαδευομένων, ἀπέδειξαν ἑαυτοὺς βοηθοὺς τοῖς καταστασιαζομένοις. (3) Ὑποδεχόμενοι δὲ τούτους καὶ μετὰ δυνάμεως ἐκπέμποντες ἐπὶ τὰς καθόδους, κατεδουλοῦντο τὸ μὲν πρῶτον τὰς ἀσθενεστέρας πόλεις, μετὰ δὲ ταῦτα καὶ τὰς ἀξιολογωτέρας καταπολεμοῦντες ὑπηκόους ἐποίουν, οὐδὲ δύο ἔτη φυλάξαντες τὰς κοινὰς σπονδάς. Πλησιόχωρον δ' ὁρῶντες οὖσαν τὴν τῶν Μαντινέων πόλιν καὶ πλήθουσαν ἀνδρῶν ἀλκίμων, ὑπώπτευσαν αὐτῆς τὴν αὔξησιν τὴν γινομένην ἐκ τῆς εἰρήνης, καὶ τὰ φρονήματα τῶν ἀνδρῶν ἔσπευδον ταπεινῶσαι. (4) Διὸ καὶ τὸ μὲν πρῶτον πρέσβεις ἀποστείλαντες πρὸς τὴν Μαντίνειαν προσέταττον τὰ μὲν τείχη καθελεῖν, αὐτοὺς δὲ μετοικῆσαι πάντας εἰς τὰς ἀρχαίας πέντε κώμας, ἐξ ὧν εἰς τὴν Μαντίνειαν τὸ παλαιὸν συνῴκησαν· οὐδενὸς δὲ αὐτοῖς προσέχοντος, δύναμιν ἐκπέμψαντες ἐπολιόρκουν τὴν πόλιν. (5) Οἱ δὲ Μαντινεῖς εἰς τὰς ᾿Αθήνας πρέσβεις ἀποστείλαντες ἠξίουν ἑαυτοῖς βοηθῆσαι. Οὐ προαιρουμένων δὲ τῶν ᾿Αθηναίων παραβαίνειν τὰς κοινὰς συνθήκας, ὅμως καθ' αὑτοὺς ὑποστάντες τὴν πολιορκίαν εὐρώστως ἠμύνοντο τοὺς πολεμίους. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴνΕλλάδα τοῦτον τὸν τρόπον καινῶν πολέμων ἀρχὴν ἐλάμβανεν. [15,5] 5 - (III). PENDANT que ces choses se passaient, les Lacédémoniens résolurent de porter la guerre à Mantinée, malgré les traités de paix qu'ils avaient signés. Voici quel fut leur motif pour former cette entreprise. La paix ayant été faite entre la Perse et les Grecs par le ministère d'Antalcide, toutes les villes, comme on en était convenu par le traité, avaient mis dehors les garnisons qui leur étaient étrangères et se gouvernaient par elle-mêmes. Les Lacédémoniens que leur inclination portait à la guerre et qui aimaient à dominer, regardaient la paix comme un fardeau pesant pour eux et ayant regret à l'autorité qu'ils avaient autrefois exercée, ils ne cherchaient qu'à faire changer la face présente des choses. (2) Ils troublaient par leur émissaires l'intérieur des villes de la Grèce et travaillaient à y exciter du mécontentement et du tumulte de sorte que quelques-unes ne se portèrent que trop à favoriser sans le savoir leurs mauvaises intentions. Plusieurs d'entr'elles sous prétexte que leur propre gouvernement leur était rendu, s'avisèrent de rechercher la conduite de ceux qui les avaient gouvernées sous l'autorité des Lacédémoniens. Comme la mémoire encore récente des outrages qu'on avait essuyé de leur part les faisait poursuivre vivement et qu'on en bannissait plusieurs, les Lacédémoniens prirent hautement la défense des opprimés : (3) ils en ramenaient quelques-uns à main armée dans les villes dont on les avait fait sortir et se rendirent ainsi maîtres eux-mêmes de celles qui ne se trouvèrent pas en état de se défendre. Après quoi attaquant en forme les plus considérables, il les réduisirent à leur ancienne dépendance. En un mot ils ne se tinrent pas deux ans entiers dans les termes du traité général. La ville de Mantinée qui se trouvait dans leur voisinage et qui était remplie de citoyens courageux leur sembla disposée à prendre de trop grands accroissements à la faveur de la paix ; et ils crurent qu'il était de leur intérêt de la tenir dans la médiocrité et dans la modestie. (4) Ainsi ils envoyèrent des députés par lesquels ils enjoignaient aux citoyens d'abattre incessamment leurs murailles et de retourner dans les cinq bourgs ou villages qu'ils habitaient auparavant et d'où ils étaient sortis, pour se réunir tous ensemble dans Mantinée. Cet ordre n'ayant eu aucun effet, ils assemblèrent des troupes et allèrent assiéger cette ville. (5) Ceux de Mantinée firent partir aussitôt des ambassadeurs pour demander du secours aux Athéniens. Ceux-ci s'excusèrent de leur en donner sur les conventions de la paix universelle de sorte que les Mantinéens réduits à se défendre tout seuls, le firent avec beaucoup de constance et de courage. C'en par là que les guerres recommencèrent bientôt dans la Grèce.


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Dernière mise à jour : 30/09/2005