[5,7] Ἀλλ´ ἐπανέλθωμεν πρὸς τὴν ἔρευναν τῶν τεχνικῶν
διατάξεων. Πόσα τότε γένη φυτῶν ἐπανέδραμε, τὰ μὲν
ἔγκαρπα, τὰ δὲ ἐρέψιμα, ἄλλα πρὸς ναυπηγίαν ἐπιτήδεια,
ἄλλα πρὸς καῦσιν; Ἐν τούτοις πάλιν ποικίλη μὲν ἐν ἑκάστῳ
δένδρῳ ἡ τῶν μερῶν αὐτοῦ διακόσμησις, δυσέφικτος δὲ καὶ
ἡ ἐξεύρεσις τῆς ἑκάστου ἰδιότητος, καὶ ἡ θεωρία τῆς πρὸς
ἕκαστον τῶν ἑτερογενῶν διαφορᾶς. Πῶς τὰ μὲν αὐτῶν
βαθύρριζα, τὰ δὲ ἀκρόρριζα· καὶ τὰ μὲν ὀρθοφυῆ καὶ
μονοστέλεχα, τὰ δὲ χαμαίζηλα καὶ εὐθὺς ἀπὸ τῆς ῥίζης εἰς
πολλὰς ἐκφύσεις διῃρημένα. Πῶς ὅσων μὲν οἱ κλάδοι
προμήκεις ἐπὶ πολὺ τοῦ ἀέρος ἐκτεταμένοι, τούτων καὶ αἱ
ῥίζαι βαθεῖαι, ἐπὶ πλεῖστον ἐν κύκλῳ διανεμόμεναι, οἷον
θεμελίους τινὰς ἀναλογοῦντας τῷ βάρει τῶν ἄνωθεν
ὑποτιθείσης τῆς φύσεως. Πόσαι τῶν φλοιῶν αἱ διαφοραί;
Τὰ μὲν γὰρ λειόφλοια τῶν φυτῶν, τὰ δὲ ῥηξίφλοια· καὶ τὰ
μὲν μονόλοπα αὐτῶν, τὰ δὲ πολύπτυχα. Ὃ δὲ θαυμαστὸν,
ὅτι καὶ τῆς ἀνθρωπίνης νεότητος καὶ τοῦ γήρως εὕροις ἂν
καὶ ἐν τοῖς φυτοῖς παραπλήσια τὰ συμπτώματα. Τοῖς μὲν
γὰρ νέοις καὶ εὐθαλέσιν ὁ φλοιὸς περιτέταται· τοῖς δὲ
γηράσκουσιν οἷον ῥυσοῦται καὶ ἐκτραχύνεται. Καὶ τὰ μὲν
κοπέντα ἐπιβλαστάνει· τὰ δὲ μένει ἀδιάδοχα, ὥσπερ τινὰ
θάνατον τὴν τομὴν ὑπομείναντα. Ἤδη δέ τινες τετηρήκασιν
ἐκτεμνομένας ἢ καὶ ἐπικαιομένας τὰς πίτυς εἰς δρυμῶνας
μεθίστασθαι. Τινὰ δὲ καὶ τὴν ἐκ φύσεως κακίαν ἐπιμελείαις
γεωργῶν θεραπευόμενα ἔγνωμεν· οἷον τὰς ὀξείας ῥοιὰς,
καὶ τῶν ἀμυγδαλῶν τὰς πικροτέρας, ὅταν διατρηθεῖσαι τὸ
πρὸς τῇ ῥίζῃ στέλεχος σφῆνα πεύκης λιπαρὸν τῆς ἐντεριώνης
μέσης διελαθέντα δέξωνται, εἰς εὐχρηστίαν μεταβάλλουσι τότε
τοῦ χυμοῦ τὴν δυσχέρειαν. Μηδεὶς οὖν ἐν κακίᾳ διάγων,
ἑαυτὸν ἀπογινωσκέτω, εἰδὼς ὅτι γεωργία μὲν τὰς τῶν
φυτῶν ποιότητας μεταβάλλει, ἡ δὲ κατ´ ἀρετὴν τῆς ψυχῆς
ἐπιμέλεια, δυνατή ἐστι παντοδαπῶν ἀρρωστημάτων ἐπικρατῆσαι.
Ἡ δὲ περὶ τὰς καρπογονίας διαφορὰ τῶν καρπίμων
φυτῶν τοσαύτη, ὅσην οὐδ´ ἂν ἐπελθεῖν τις δυνηθείη τῷ
λόγῳ. Οὐ γὰρ μόνον ἐν τοῖς ἑτερογενέσιν αἱ διαφοραὶ τῶν
καρπῶν, ἀλλ´ ἤδη καὶ ἐν αὐτῷ τῷ εἴδει τοῦ δένδρου πολὺ τὸ
διάφορον· ὅπουγε καὶ ἄλλος μὲν χαρακτὴρ τοῦ καρποῦ
τῶν ἀρρένων, ἄλλος δὲ τῶν θηλειῶν, παρὰ τῶν φυτουργῶν
διακέκριται, οἵ γε καὶ τοὺς φοίνικας εἰς ἄρρενας καὶ θηλείας
διστῶσι. Καὶ ἴδοις ἄν ποτε τὴν παρ´ αὐτῶν ὀνομαζομένην
θήλειαν, καθιεῖσαν τοὺς κλάδους, οἷον ὀργῶσαν, καὶ τῆς
συμπλοκῆς ἐφιεμένην τοῦ ἄρρενος, τοὺς δὲ θεραπευτὰς τῶν
φυτῶν ἐμβάλλοντας τοῖς κλάδοις, οἷόν τινα σπέρματα τῶν
ἀρρένων, τοὺς λεγομένους ψῆνας, καὶ οὕτως οἷον ἐν
συναισθήσει τῆς ἀπολαύσεως γίνεσθαι καὶ ἀνορθοῦσθαι πάλιν
τοὺς κλάδους, καὶ πρὸς τὸ οἰκεῖον σχῆμα τοῦ φυτοῦ τὴν
κόμην ἀποκαθίστασθαι. Τὰ αὐτὰ δὲ ταῦτα καὶ περὶ τῶν
συκῶν φασιν. Ὅθεν οἱ μὲν τὰς ἀγρίας συκᾶς παραφυτεύουσι
ταῖς ἡμέροις· οἱ δὲ τοὺς ὀλύνθους ἐκδήσαντες, τῶν εὐκάρπων
καὶ ἡμέρων συκῶν τὴν ἀτονίαν ἰῶνται, ῥέοντα ἤδη καὶ
σκεδαννύμενον τὸν καρπὸν τοῖς ὀλύνθοις ἐπέχοντες. Τί σοι
τὸ παρὰ τῆς φύσεως αἴνιγμα βούλεται; Ὅτι χρὴ πολλάκις
ἡμᾶς καὶ παρὰ τῶν ἀλλοτρίων τῆς πίστεως, εὐτονίαν τινὰ
προσλαμβάνειν, εἰς τὴν τῶν ἀγαθῶν ἔργων ἐπίδειξιν. Ἐὰν
γὰρ ἴδῃς τὸν ἐν βίῳ ἐθνικῷ, ἢ ἀπό τινος αἱρέσεως ἐνδιαστρόφου
τῆς Ἐκκλησίας ἀπεσχισμένον, βίου σώφρονος καὶ τῆς
λοιπῆς κατὰ τὸ ἦθος εὐταξίας ἐπιμελούμενον, πλεῖον σεαυτοῦ
τὸ σπουδαῖον ἐπίτεινον, ἵνα γένῃ παραπλήσιος τῇ καρποφόρῳ
συκῇ, ἐκ τῆς τῶν ἀγρίων παρουσίας ἀθροιζούσῃ τὴν δύναμιν,
καὶ τὴν μὲν ῥύσιν ἐπεχούσῃ, ἐπιμελέστερον δὲ τὸν καρπὸν
ἐκτρεφούσῃ.
| [5,7] Mais revenons à examiner l'art admirable qui règne dans les
productions de la terre. Que d'espèces d'arbres on en vit alors sortir qui
étaient propres, les uns à nous donner des fruits, les autres à échauffer
nos foyers, d'autres qui servent à la construction de nos demeures,
d'autres à la fabrication des navires! Quelle variété dans la disposition des
parties de chaque arbre !
Il est difficile de trouver le caractère particulier de chacun, et les différences qui
les distinguent des autres espèces: comment les racines des uns sont
aussi profondes que celles des autres le sont peu ; comment les uns
s'élèvent droit et n'ont qu'un tronc, tandis que les autres rampent sur le
sol, et se partagent dès la racine en plusieurs tiges : comment tous ceux
dont les rameaux s'étendent au loin et occupent un grand espace dans
l'air, ont de profondes racines qui se distribuent au loin en terre de toutes
parts, la nature leur ayant donné en quelque sorte des fondements
conformes à la masse qui s'élève au-dessus du terrain. Quelles diversités
dans les écorces! les unes sont unies, les autres sont raboteuses; les unes
sont légères, les autres épaisses. Ce qui étonne, c'est que les arbres
éprouvent les mêmes changements que l'on observe dans l'adolescence
de l'homme et dans sa vieillesse. Sont-ils, pour ainsi dire, dans la vigueur
et dans la fleur de l'âge? leur écorce est fort lisse : commencent-ils à
vieillir? elle se ride en quelque manière et devient plus rude. Parmi les
arbres, les uns étant coupés refleurissent; les autres restent sans plus rien
produire, et les couper, c'est leur donner la mort. Quelques personnes ont
observé que les pins coupés et même brûlés se changent en bois de chêne.
Nous savons que les vices naturels de certains arbres sont corrigés
par les soins du cultivateurs. Par exemple, les grenadiers dont les
grenades sont acides, et les amandiers dont les amandes sont amères, on
les change en bien et on corrige le défaut de leurs sucs, en perçant le.
tronc à la racine, et en y introduisant jusqu'au
centre un coin de pin résineux. Que celui donc qui vit dans le désordre ne
désespère pas de lui-même, lorsqu'il sait que si la culture change les
dualités des arbres, les soins de rame pour se ramener à la vertu, peuvent
guérir toutes sortes de maladies spirituelles.
Quant aux arbres fruitiers, la variété des fruits est telle qu’il n'est
pas possible de l’exprimer par le discours. Cette variété se remarque, non
seulement dans les arbres de différente espèce, mais même dans ceux de
même nature, au point que les cultivateurs distinguent le fruit des arbres
mâles et celui des arbres femelles. Ils partagent même les palmiers en
femelles et mâles; et l’on voit quelquefois celui qu'on appelle femelle
abaisser ses rameaux, comme s'il était enflammé d'amour et qu'il
recherchât les embrassements du mâle. On adapte des boutons du mâle à
des branches de la femelle, qui, sensible pour ainsi dire à cette union,
relève ses rameaux et fait reprendre à son feuillage sa forme naturelle. On
dit la même chose des figuiers. De-là, les uns entent des figuiers
sauvages sur des figuiers cultivés; les autres prennent seulement les
figues sauvages qu'ils attachent au figuier cultivé, pour fortifier par ce
moyen sa faiblesse, et retenir son fruit qui commençait à se dissiper et à
disparaître. Que signifie cet effet mystérieux de la nature? que nous
apprend-il ? Sans doute, que nous devons souvent dans la pratique des
bonnes oeuvres ranimer notre vigueur par l'exemple même des infidèles.
Si donc vous voyez un homme engagé dans les erreurs du paganisme, ou
dans quelque hérésie perverse qui le sépare de l'Eglise, jaloux d'ailleurs
de mener une
vie sage et bien réglée, que cette vue enflamme votre zèle, vous excite à
devenir semblable au figuier portant des fruits, lequel recueille ses forces
dans son union avec les figuiers sauvages, arrête la dissipation de sa
vertu génératrice, et nourrit ses fruits avec plus de soin.
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