[13,77] ῞Ολως δὲ τοὺ παιδικοὺς ἔρωτας τῶν ἐπὶ ταῖς θηλείαις
προκρίνουσι πολλοί. Παρὰ γὰρ τὰς ἄλλας ταῖς
εὐνομουμέναις πόλεσιν ἐπὶ τῆς ῾Ελλἀδος σπουδασθῆναι τὸδε
τὸ ἔθος. Κρῆτες γοῦν, ὡς ἔφην, καὶ οἱ ἐν Εὐβοίᾳ Χαλκιδεῖς
περὶ τὰ παιδικὰ δαιμονίως ἐπτόηνται. ᾿Εχεμένης γοῦν ἐν τοῖς
Κρητικοῖς οὺ τὸν Δία ἁρπάσαι τὸν Γανυμήδην ἀλλὰ Μίνωα.
Οἱ δὲ προειρημένοι Χαλκιδεῖς παρ' αὑτοῖς φασιν ἁρπασθῆναι
τὸν Γανυμήδην ὑπὸ τοῦ Διὸς καὶ τὸν τόπον δεικνύντες
῾Αρπάγιον καλοῦσιν, ἐν ῷ καὶ μυρρίναι διάφοροι πεφύκασιν.
Καὶ τὴν πρὸς ᾿Αθηναίους δ' ἔχθραν διελύσατο Μίνως, καίπερ
ἐπὶ θανάτῳ παιδὸς συστᾶσαν, Θησέως ἐρασθεὶς καὶ τὴν
θυγατέρα τούτῳ γυναῖκα ἔδωκε Φαίδραν, ὡς Ζῆνις ἢ Ζηνεύς
φησιν ὁ Χῖος ἐν τῳ περὶ τῆς πατρίδος συγγράματι.
| [13,77] Bien des gens préfèrent les liaisons garçonnièr es aux
amours féminines. Généralement, leurs zélateurs affirment
que les cités de Grèce où cette pratique est répandue sont
celles où les mœurs sont les plus policées.
Les Crétois, par exemple - j'en ai parlé plus haut - et les
habitants de Chalcis en Eubée, sont friands de telles unions.
Echémène prétend, dans son Histoire de la Crète, que
Ganymède fut enlevé par Minos et non par Zeus. Mais les
Chalcidiens disent que c'est dans leur pays que Ganymède
fur ravi : pour preuve, ils montrent encore l'endroit où la
chose se produisit, qui se nomme Harpagion, soit dit en
passant, une région fort belle, couverte d'arbres à myrte.
Quant à Minos, il faut savoir qu'il mit fin à sa querelle
avec les Athéniens, à la suite du meurtre de son fils, parce
qu'il aimait tendrement Thésée. Il lui donna la main de sa
fille Phèdre, s'il faut en croire Zénis (ou Zénéos) de Chios
dans l'Histoire qu’il consacra à sa patrie.
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