[13,36] Τὸ ὅμοιον ἱστορεῖ γενέσθαι καὶ ᾿Αριστοτέλης ἐν τῇ Μασσαλιωτῶν Πολιτείᾳ οὕτως· «
Φωκαεῖς οἱ ἐν ᾿Ιωνίᾳ ἐμπορίᾳ χρώμενοι ἔκτισαν Μασσαλίαν. Εὔξενος δὲ ὁ Νάνῳ τῷ βασιλεῖ
(τοῦτο δ' ἦν αὐτῷ ὄνομα) ἦν ξένος. Οὗτος ὁ Νάνος ἐπιτελῶν γάμους τῆς θυγατρὸς κατὰ
τύχην παραγενόμενον τὸν Εὔξενον παρακέκληκεν ἐπὶ τὴν θοίνην. ῾Ο δὲ γάμος ἐγίγνετο
τόνδε <τὸν> τρόπον· ἔδει μετὰ τὸ δεῖπνον εἰσελθοῦσαν τὴν παῖδα φιάλην κεκερασμένην ᾦ
βούλοιτο δοῦναι τῶν παρόντων μνηστήρων· ᾦ δὲ δοίη, τοῦτον εῖναι νυμφίον. ῾Η δὲ παῖς
εἰσελθοῦσα δίδωσι εἴτε ἀπὸ τύχης εἴτε καὶ δι' ἄλλην τινὰ αἰτίαν τῷ Εὐξένῳ· ὄνομα δ' ἦν τῇ
παιδὶ Πέττα. Τούτου δὲ συμπεσόντος καὶτοῦ πατρὸς ἀξιοῦντος ὡς κατὰ θεὸν γενομένης τῆς
δόσεως ἔχειν αὐτήν, ἔλαβεν ὁ Εὔξενος γυναῖκα καὶ στυνῴκει μεταθέμενος τοὔνομα
᾿Αριστοξένην. Καὶ ἔστι γένος ἐν Μασσιλίᾳ ἀπὸ τῆς ἀνθρώπου μέχρι νῦν Πρωτιάδαι
καλούμενον· Πρῶτις γὰρ ἐγένετο υἱὸς Εὐξένου καὶ τῆς ᾿Αριστοξένης.»
| [13,36] Aristote raconte une aventure similaire dans sa Constitution de
Marseille. Voici comment il le fait :
«Les Phocéens, qui fondèrent Marseille, étaient des commerçants venus
d’Ionie. Un jour, le roi Nannos – tel était son nom – accueillit Euxène de Phocée.
Or, le jour même de l’arrivée de ce dernier, Nannos célébrait les noces de sa
fille : de fait, Euxène fut invité à participer au banquet nuptial.
Le mariage devait se dérouler de la façon suivante : après le repas, la jeune
fille devait entrer dans la salle des cérémonies et offrir une coupe de vin
mélangé à celui qui deviendrait son époux.
Quand la jeune fille entra, elle donna la coupe, soit par hasard, soit pour une
raison qui ne tient qu’à elle, à Euxène. La jeune fille se nommait Petta.
La chose une fois faite, le père, croyant que cette offrande correspondait à la
volonté divine, consentit à cette union. Euxène prit donc pour femme Petta et
vécut avec elle, non sans avoir changé son nom contre celui d’Aristoxène.
Il existe encore à Marseille une famille qui descend de cette femme : il s’agit
des Protiades, Protis étant le fils d'Euxène et d'Aristoxèné.»
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