[53,16] ταῦτα μὲν οὕτω τότε ὥς γε εἰπεῖν διετάχθη· τῷ γὰρ ἔργῳ
καὶ πάντων καὶ διὰ παντὸς αὐτὸς ὁ Καῖσαρ, ἅτε καὶ τῶν χρημάτων
κυριεύων (λόγῳ μὲν γὰρ τὰ δημόσια ἀπὸ τῶν ἐκείνου ἀπεκέκριτο,
ἔργῳ δὲ καὶ ταῦτα πρὸς τὴν γνώμην αὐτοῦ ἀνηλίσκετο) καὶ
τῶν στρατιωτῶν κρατῶν, αὐταρχήσειν ἔμελλε. τῆς γοῦν δεκαετίας
ἐξελθούσης ἄλλα ἔτη πέντε, εἶτα πέντε, καὶ μετὰ τοῦτο δέκα καὶ
ἕτερα αὖθις δέκα πεμπτάκις ἃ αὐτῷ ἐψηφίσθη, ὥστε τῇ τῶν δεκετηρίδων
διαδοχῇ διὰ βίου αὐτὸν μοναρχῆσαι. καὶ διὰ τοῦτο καὶ οἱ
μετὰ ταῦτα αὐτοκράτορες, καίτοι μηκέτ´ ἐς τακτὸν χρόνον ἀλλ´ ἐς
πάντα καθάπαξ τὸν βίον ἀποδεικνύμενοι, ὅμως διὰ τῶν δέκα ἀεὶ
ἐτῶν ἑώρτασαν ὡς καὶ τὴν ἡγεμονίαν αὖθις τότε ἀνανεούμενοι·
καὶ τοῦτο καὶ νῦν γίγνεται. ὁ δ´ οὖν Καῖσαρ πολλὰ μὲν καὶ πρότερον,
ὅτε τὰ περὶ τῆς ἐξωμοσίας τῆς μοναρχίας καὶ τὰ περὶ τῆς
τῶν ἐθνῶν διανομῆς διελέχθη, ἔλαβε· καὶ γὰρ τό τε τὰς δάφνας
πρὸ τῶν βασιλείων αὐτοῦ προτίθεσθαι, καὶ τὸ τὸν στέφανον τὸν
δρύινον ὑπὲρ αὐτῶν ἀρτᾶσθαι, τότε οἱ ὡς καὶ ἀεὶ τούς τε πολεμίους
νικῶντι καὶ τοὺς πολίτας σώζοντι ἐψηφίσθη. (καλεῖται δὲ τὰ
βασίλεια παλάτιον, οὐχ ὅτι καὶ ἔδοξέ ποτε οὕτως αὐτὰ ὀνομάζεσθαι,
ἀλλ´ ὅτι ἔν τε τῷ Παλατίῳ ὁ Καῖσαρ ᾤκει καὶ ἐκεῖ τὸ στρατήγιον
εἶχε, καί τινα καὶ πρὸς τὴν τοῦ Ῥωμύλου προενοίκησιν φήμην ἡ
οἰκία αὐτοῦ ἀπὸ τοῦ παντὸς ὄρους ἔλαβε· καὶ διὰ τοῦτο κἂν ἄλλοθί
που ὁ αὐτοκράτωρ καταλύῃ, τὴν τοῦ παλατίου ἐπίκλησιν ἡ
καταγωγὴ αὐτοῦ ἴσχει). ἐπεὶ δὲ καὶ τῷ ἔργῳ αὐτὰ ἐπετέλεσεν,
οὕτω δὴ καὶ τὸ τοῦ Αὐγούστου ὄνομα καὶ παρὰ τῆς βουλῆς καὶ
παρὰ τοῦ δήμου ἐπέθετο. βουληθέντων γάρ σφων ἰδίως πως αὐτὸν
προσειπεῖν, καὶ τῶν μὲν τὸ τῶν δὲ τὸ καὶ ἐσηγουμένων καὶ
αἱρουμένων, ὁ Καῖσαρ ἐπεθύμει μὲν ἰσχυρῶς Ῥωμύλος ὀνομασθῆναι,
αἰσθόμενος δὲ ὅτι ὑποπτεύεται ἐκ τούτου τῆς βασιλείας ἐπιθυμεῖν,
οὐκέτ´ αὐτοῦ ἀντεποιήσατο, ἀλλὰ Αὔγουστος ὡς καὶ πλεῖόν
τι ἢ κατὰ ἀνθρώπους ὢν ἐπεκλήθη· πάντα γὰρ τὰ ἐντιμότατα καὶ
τὰ ἱερώτατα αὔγουστα προσαγορεύεται. ἐξ οὗπερ καὶ σεβαστὸν αὐτὸν καὶ
ἑλληνίζοντές πως, ὥσπερ τινὰ σεπτόν, ἀπὸ τοῦ σεβάζεσθαι, προσεῖπον.
| [53,16] Voilà quels furent à peu près les règlements alors
sanctionnés : car, en fait, César, attendu qu'il était
maître des finances (en apparence le trésor public était
distinct du sien, mais, en réalité, les dépenses se faisaient
à son gré) et qu'il avait l'autorité militaire, devait
exercer en tout et toujours un pouvoir souverain.
Quand il y eut dix ans écoulés, un décret y ajouta cinq
autres années, puis encore cinq, ensuite dix, puis encore
dix nouvelles, en cinq fois différentes; de sorte
que, par cette succession de périodes décennales, il
régna toute sa vie. C'est pour cela que les empereurs qui
lui succédèrent, bien que non élus pour un temps déterminé,
mais une seule fois pour tout le temps de leur
vie, ne laissèrent pas de célébrer chaque fois cette période
de dix ans, comme étant une époque de renouvellement
de leur autorité ; et cela se pratique encore aujourd'hui.
César donc avait auparavant déjà, lors de
son discours pour refuser la royauté et pour établir la
division des provinces, reçu de nombreux priviléges :
ainsi on avait alors décrété que des lauriers seraient
placés devant son habitation souveraine et qu'une
couronne de chêne y serait suspendue, comme s'il ne
cessait de vaincre les ennemis et de sauver les citoyens.
Or on donne le nom de palais à la demeure de
l'empereur, non qu'il lui ait été jamais attribué par une
décision publique, mais parce que César habitait sur le
Palatin, qu'il y avait son prétorium, et que sa maison
emprunta un certain éclat à la montagne entière qui
avait autrefois été habitée par Romulus; et c'est pour
cela aussi que, lors même que l'empereur loge autre
part, sa résidence n'en prend pas moins le nom de palais.
Après que César eut mis ses promesses à exécution,
le surnom d'Auguste fut ajouté à son nom
par le sénat et par le peuple. Car, comme on avait résolu
de lui donner un titre en quelque sorte particulier,
et que ceux-ci proposaient et approuvaient une résolution,
ceux-là une autre, César désirait vivement être
nommé Romulus; mais s'étant aperçu que ce serait
se faire soupçonner d'aspirer à la royauté, il y renonça
et fut appelé Auguste, comme étant plus qu'un homme.
En effet, les objets les plus respectables, les plus saints,
sont dits augustes. C'est pour cela qu'en grec on l'a ap-
pelé g-Sebastos; c'est-à-dire vénérable, du verbe g-sebazesthai.
|