HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIX

Chapitre 51

  Chapitre 51

[19,51] δὲ Κάσανδρος ὁρῶν περὶ τὸν Ἀριστόνουν ὑπάρχον ἀξίωμα διὰ τὴν παρ´ Ἀλεξάνδρου προαγωγὴν καὶ σπεύδων ἐκ ποδῶν ποιεῖν τοὺς δυναμένους νεωτερίζειν ἐπανεῖλε τὸν ἄνδρα διὰ τῶν Κρατεύα συγγενῶν. προετρέψατο δὲ καὶ τοὺς οἰκείους τῶν ἀνῃρημένων ὑπ´ Ὀλυμπιάδος ἐν κοινῇ τῶν Μακεδόνων ἐκκλησίᾳ κατηγορεῖν τῆς προειρημένης γυναικός. ὧν ποιησάντων τὸ προσταχθὲν καὶ τῆς μὲν Ὀλυμπιάδος οὔτε παρούσης οὔτε ἐχούσης τοὺς ἀπολογησομένους οἱ μὲν Μακεδόνες κατεγίνωσκον αὐτῆς θάνατον, δὲ Κάσανδρος πέμψας τινὰς τῶν φίλων πρὸς τὴν Ὀλυμπιάδα συνεβούλευε λάθρᾳ φυγεῖν, ἐπαγγελλόμενος αὐτῇ ναῦν παρασκευάσειν καὶ διακομιεῖν εἰς τὰς Ἀθήνας. τοῦτο δ´ ἔπραττεν οὐ τῆς σωτηρίας προνοούμενος, ἀλλ´ ἵνα καθ´ αὑτῆς φυγὴν καταγνοῦσα καὶ διαφθαρεῖσα κατὰ τὸν πλοῦν δόξῃ δικαίᾳ περιπεπτωκέναι τιμωρίᾳ· εὐλαβεῖτο γὰρ ἅμα καὶ τὸ περὶ αὐτὴν ἀξίωμα καὶ τὸ τῶν Μακεδόνων εὐμετάβολον. τῆς δὲ Ὀλυμπιάδος οὐ φαμένης φεύξεσθαι, τοὐναντίον δ´ ἑτοίμης οὔσης ἐν πᾶσι Μακεδόσι κριθῆναι Κάσανδρος φοβηθεὶς μήποτε τὸ πλῆθος ἀκοῦον τῆς βασιλίσσης ἀπολογουμένης καὶ τῶν Ἀλεξάνδρου καὶ Φιλίππου πρὸς ἅπαν ἔθνος εὐεργεσιῶν ἀναμιμνησκόμενον μετανοήσῃ, διακοσίους τῶν στρατιωτῶν τοὺς ἐπιτηδειοτάτους ἀπέστειλε πρὸς αὐτήν, προστάξας ἀνελεῖν τὴν ταχίστην. οὗτοι μὲν οὖν παρεισπεσόντες εἰς τὴν βασιλικὴν οἰκίαν, ὡς ἴδον τὴν Ὀλυμπιάδα, καταιδεσθέντες τὸ περὶ αὐτὴν ἀξίωμα πάλιν ἀπεχώρησαν ἄπρακτοι· οἱ δὲ τῶν ἀνῃρημένων συγγενεῖς, Κασάνδρῳ τε χαρίζεσθαι βουλόμενοι καὶ τοῖς τετελευτηκόσιν ἀμῦναι, κατέσφαξαν τὴν βασίλισσαν, οὐδεμίαν ἀγεννῆ καὶ γυναικείαν προεμένην ἀξίωσιν. Ὀλυμπιὰς μὲν οὖν, μέγιστον τῶν καθ´ αὑτὴν ἐσχηκυῖα ἀξίωμα καὶ γεγενημένη θυγάτηρ μὲν Νεοπτολέμου τοῦ βασιλέως τῶν Ἠπειρωτῶν, ἀδελφὴ δὲ Ἀλεξάνδρου τοῦ στρατεύσαντος εἰς Ἰταλίαν, ἔτι δὲ γυνὴ μὲν Φιλίππου τοῦ πλεῖστον ἰσχύσαντος τῶν πρὸ αὐτοῦ κατὰ τὴν Εὐρώπην δυναστευσάντων, μήτηρ δὲ Ἀλεξάνδρου τοῦ πλεῖστα καὶ κάλλιστα κατεργασαμένου τοιαύτης καταστροφῆς ἔτυχε. [19,51] Cependant, jaloux de la considération dont jouissait Aristonoüs en raison de l'estime dont l'avait honoré Alexandre, et résolu d'ailleurs à se défaire de tous ceux qui pouvaient lui porter ombrage, Cassandre fit tuer Cratevas par ses parents. Il excita ensuite les familles de ceux qu'Oiympias avait fait périr, et les amena à mettre cette femme en accusation dans une assemblée générale des Macédoniens. Le projet réussit. Olympias, absente, et sans avoir pu se défendre, fut condamnée à mort par le tribunal des Macédoniens. Cassandre envoya aussitôt à Olympias quelques-uns de ses affidés, chargés de conseiller à la reine de s'enfuir secrètement et de s'embarquer dans un navire frété pour Athènes. Cassandre agissait ainsi, non avec l'intention de sauver Olympias, mais afin que, s'étant elle-même condamnée à la fuite, elle ne parût avoir subi qu'un châtiment mérité, si elle venait à périr dans la traversée; car il n'ignorait pas de quel respect cette femme était entourée et combien les Macédoniens étaient changeants. Mais Olympias se refusa à la fuite; elle déclara, au contraire, qu'elle était toute prête à paraître devant tous les Macédoniens pour subir un jugement. Redoutant l'effet que la défense de la reine pourrait produire sur la masse, et craignant que la nation entière, se souvenant des bienfaits d'Alexandre et de Philippe, ne réformât son jugement, Cassandre détacha deux cents de ses soldats les plus dévoués avec l'ordre de tuer Olympias sur-le-champ. Ces soldats, après avoir pénétré dans le palais, furent saisis de respect à la vue du noble maintien d'Olympias, et revinrent sans avoir rempli leur mission. Mais les parents de ceux qu'Olympias avait fait mettre à mort, ayant leur propre vengeance à assouvir et voulant en même temps complaire à Cassandre, égorgèrent la reine, qui ne proféra aucun cri qui aurait trahi la faiblesse de son sexe. Telle fut la fin d'Olympias qui avait été pendant sa vie combléé d'honneurs. C'est ainsi que périt la fille de Néoptolème, roi des Épirotes, soeur de cet Alexandre qui avait porté la guerre en Italie, femme de Philippe, qui fut un des plus puissants souverains de l'Europe, enfin mère d'Alexandre, de ce roi qui avait accompli de si grandes et de si belles choses.


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Dernière mise à jour : 10/11/2006