[5,455] Οὐκοῦν μετὰ τοῦτο κελεύομεν τὸν τὰ ἐναντία λέγοντα (455a) τοῦτο αὐτὸ
διδάσκειν ἡμᾶς, πρὸς τίνα τέχνην ἢ τί ἐπιτήδευμα τῶν περὶ πόλεως κατασκευὴν
οὐχ ἡ αὐτὴ ἀλλὰ ἑτέρα φύσις γυναικός τε καὶ ἀνδρός;
Δίκαιον γοῦν.
Τάχα τοίνυν ἄν, ὅπερ σὺ ὀλίγον πρότερον ἔλεγες, εἴποι ἂν καὶ ἄλλος, ὅτι ἐν μὲν
τῷ παραχρῆμα ἱκανῶς εἰπεῖν οὐ ῥᾴδιον, ἐπισκεψαμένῳ δὲ οὐδὲν χαλεπόν.
Εἴποι γὰρ ἄν.
Βούλει οὖν δεώμεθα τοῦ τὰ τοιαῦτα ἀντιλέγοντος ἀκολουθῆσαι (455b) ἡμῖν, ἐάν
πως ἡμεῖς ἐκείνῳ ἐνδειξώμεθα ὅτι οὐδέν ἐστιν ἐπιτήδευμα ἴδιον γυναικὶ πρὸς
διοίκησιν πόλεως;
Πάνυ γε.
῎Ιθι δή, φήσομεν πρὸς αὐτόν, ἀποκρίνου· ἆρα οὕτως ἔλεγες τὸν μὲν εὐφυῆ πρός
τι εἶναι, τὸν δὲ ἀφυῆ, ἐν ᾧ ὁ μὲν ῥᾳδίως τι μανθάνοι, ὁ δὲ χαλεπῶς; καὶ ὁ μὲν ἀπὸ
βραχείας μαθήσεως ἐπὶ πολὺ εὑρετικὸς εἴη οὗ ἔμαθεν, ὁ δὲ πολλῆς μαθήσεως
τυχὼν καὶ μελέτης μηδ’ ἃ ἔμαθε σῴζοιτο; καὶ τῷ μὲν τὰ τοῦ σώματος ἱκανῶς
ὑπηρετοῖ τῇ διανοίᾳ, τῷ (455c) δὲ ἐναντιοῖτο; ἆρ’ ἄλλα ἄττα ἐστὶν ἢ ταῦτα, οἷς τὸν
εὐφυῆ πρὸς ἕκαστα καὶ τὸν μὴ ὡρίζου;
Οὐδείς, ἦ δ’ ὅς, ἄλλα φήσει.
Οἶσθά τι οὖν ὑπὸ ἀνθρώπων μελετώμενον, ἐν ᾧ οὐ πάντα ταῦτα τὸ τῶν ἀνδρῶν
γένος διαφερόντως ἔχει ἢ τὸ τῶν γυναικῶν; ἢ μακρολογῶμεν τήν τε ὑφαντικὴν
λέγοντες καὶ τὴν τῶν ποπάνων τε καὶ ἑψημάτων θεραπείαν, ἐν οἷς δή τι δοκεῖ τὸ
γυναικεῖον γένος εἶναι, οὗ καὶ καταγελαστότατόν (455d) ἐστι πάντων ἡττώμενον;
᾿Αληθῆ, ἔφη, λέγεις, ὅτι πολὺ κρατεῖται ἐν ἅπασιν ὡς ἔπος εἰπεῖν τὸ γένος τοῦ
γένους. γυναῖκες μέντοι πολλαὶ πολλῶν ἀνδρῶν βελτίους εἰς πολλά· τὸ δὲ ὅλον
ἔχει ὡς σὺ λέγεις.
Οὐδὲν ἄρα ἐστίν, ὦ φίλε, ἐπιτήδευμα τῶν πόλιν διοικούντων γυναικὸς διότι
γυνή, οὐδ’ ἀνδρὸς διότι ἀνήρ, ἀλλ’ ὁμοίως διεσπαρμέναι αἱ φύσεις ἐν ἀμφοῖν τοῖν
ζῴοιν, καὶ πάντων μὲν μετέχει γυνὴ ἐπιτηδευμάτων κατὰ (455e) φύσιν, πάντων
δὲ ἀνήρ, ἐπὶ πᾶσι δὲ ἀσθενέστερον γυνὴ ἀνδρός.
Πάνυ γε.
῏Η οὖν ἀνδράσι πάντα προστάξομεν, γυναικὶ δ’ οὐδέν;
Καὶ πῶς;
᾿Αλλ’ ἔστι γὰρ οἶμαι, ὡς φήσομεν, καὶ γυνὴ ἰατρική, ἡ δ’ οὔ, καὶ μουσική, ἡ δ’
ἄμουσος φύσει.
Τί μήν;
| [5,455] Après cela nous inviterons notre contradicteur à nous apprendre quel est l'art ou l'emploi,
concernant le service (455a) de la cité, pour l'exercice duquel la nature de la femme diffère de
celle de l'homme.
Cette invitation est juste.
Peut-être nous dira-t-on, comme toi tout à l'heure, qu'il n'est pas aisé de répondre sur-le-champ
de manière satisfaisante, mais qu'après examen ce n'est pas difficile.
On peut le dire, en effet.
Veux-tu donc que nous demandions à notre contradicteur de nous suivre, tandis que nous
essaierons de lui (455b) montrer qu'il n'est aucun emploi exclusivement propre à la femme en
ce qui regarde l'administration de la cité?
Certainement.
Or çà, lui dirons-nous, réponds à ceci : quand tu prétends qu'un homme est bien doué pour
une chose, et un autre mal doué, entends-tu que le premier l'apprend aisément et le second
avec difficulté? que l'un, après une courte étude, porte ses découvertes bien au delà de ce qu'il
a appris, tandis que l'autre, avec beaucoup d'étude et d'application, ne sauve même pas le
savoir reçu? (455c) que chez l'un les dispositions du corps secondent l'esprit, et que chez l'autre
elles lui font obstacle? Est-il d'autres signes que ceux-là par lesquels tu distingues l'homme
doué pour quoi que ce soit de celui qui ne l'est pas?
Personne ne prétendra qu'il y en ait d'autres.
Maintenant, connais-tu quelque occupation humaine en laquelle les hommes ne surpassent pas
les femmes? Allongerons-nous notre discours en mentionnant le tissage, la pâtisserie et la
cuisine, ouvrages qui semblent (455d) relever des femmes, et où leur infériorité est au plus haut
point ridicule?
Tu as raison, observa-t-il, d'affirmer qu'en tout, pour ainsi dire, le sexe mâle l'emporte de
beaucoup sur l'autre sexe. Pourtant, nombre de femmes sont supérieures à nombre d'hommes,
en maints travaux. Mais en général la chose se présente comme tu dis.
Par suite, mon ami, il n'est aucun emploi concernant l'administration de la cité qui appartienne
à la femme en tant que femme, ou à l'homme en tant qu'homme; au contraire, les aptitudes
naturelles sont également réparties entre les deux sexes, et il est conforme à la (455e) nature
que la femme, aussi bien que l'homme, participe à tous les emplois, encore qu'en tous elle soit
plus faible que l'homme.
Parfaitement.
Assignerons-nous donc tous les emplois aux hommes et aucun aux femmes?
Comment agir de la sorte?
Mais il est, dirons-nous, des femmes qui naturellement sont propres à la médecine ou à la
musique, et d'autres qui ne le sont pas.
Certes.
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