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Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIII

Chapitre 18

  Chapitre 18

[53,18] ἤδη δὲ καὶ ἕτερόν τι, μηδενὶ τῶν πάλαι Ῥωμαίων ἐς πάντα ἄντικρυς ἐδόθη, προσεκτήσαντο, ὑφ´ οὗπερ καὶ μόνου καὶ ἐκεῖνα ἂν καὶ τἆλλα αὐτοῖς πράττειν ἐξῆν. λέλυνται γὰρ δὴ τῶν νόμων, ὡς αὐτὰ τὰ Λατῖνα ῥήματα λέγει· τοῦτ´ ἔστιν ἐλεύθεροι ἀπὸ πάσης ἀναγκαίας νομίσεώς εἰσι καὶ οὐδενὶ τῶν γεγραμμένων ἐνέχονται. καὶ οὕτως ἐκ τούτων τῶν δημοκρατικῶν ὀνομάτων πᾶσαν τὴν τῆς πολιτείας ἰσχὺν περιβέβληνται ὥστε καὶ τὰ τῶν βασιλέων, πλὴν τοῦ φορτικοῦ τῆς προσηγορίας αὐτῶν, ἔχειν. γὰρ δὴ τοῦ Καίσαρος τε τοῦ Αὐγούστου πρόσρησις δύναμιν μὲν οὐδεμίαν αὐτοῖς οἰκείαν προστίθησι, δηλοῖ δ´ ἄλλως τὸ μὲν τὴν τοῦ γένους σφῶν διαδοχήν, τὸ δὲ τὴν τοῦ ἀξιώματος λαμπρότητα. καὶ γε τοῦ πατρὸς ἐπωνυμία τάχα μὲν καὶ ἐξουσίαν τινὰ αὐτοῖς, ἥν ποτε οἱ πατέρες ἐπὶ τοὺς παῖδας ἔσχον, κατὰ πάντων ἡμῶν δίδωσιν, οὐ μέντοι καὶ ἐπὶ τοῦτο ἀρχὴν ἐγένετο ἀλλ´ ἔς τε τιμὴν καὶ ἐς παραίνεσιν, ἵν´ αὐτοί τε τοὺς ἀρχομένους ὡς καὶ παῖδας ἀγαπῷεν καὶ ἐκεῖνοί σφας ὡς καὶ πατέρας αἰδῶνται. τοσαῦταί τε καὶ τοιαῦται αἱ προσηγορίαι εἰσὶν αἷς οἱ τὸ κράτος ἔχοντες κατά τε τοὺς νόμους καὶ κατὰ τὸ ἤδη πάτριον νομίζουσι. καὶ νῦν μὲν πᾶσαι ἅμα αὐτοῖς ὡς τὸ πολύ, πλὴν τῆς τῶν τιμητῶν, δίδονται, τοῖς δὲ δὴ πάλαι κατὰ χρόνους ὡς ἕκασται ἐψηφίζοντο. τὴν γὰρ δὴ τιμητείαν ἔλαβον μέν τινες καὶ τῶν αὐτοκρατόρων κατὰ τὸ ἀρχαῖον, ἔλαβε δὲ καὶ Δομιτιανὸς διὰ βίου· οὐ μέντοι καὶ νῦν ἔτι τοῦτο γίγνεται· τὸ γὰρ ἔργον αὐτῆς ἔχοντες οὔτε αἱροῦνται ἐπ´ αὐτήν, οὔτε τῇ προσκλήσει αὐτῆς πλὴν ἐν ταῖς ἀπογραφαῖς χρῶνται. [53,18] Ils acquirent aussi un autre droit qui n'avait jamais, dans les temps anciens, été ouvertement concédé à aucun Romain, celui en vertu duquel il leur est permis de faire actes de tribuns et tous autres. Car ils sont affranchis des lois, comme le dit le latin, c'est-à-dire qu'ils sont libres de toute contrainte légale et ne sont soumis à aucune des lois écrites. C'est ainsi qu'à l'aide de ces noms républicains, ils se sont emparés de toute la puissance dans l'État, de manière à posséder tout ce que possédaient les rois, moins l'odieux du nom. Car l'appellation de César et celle d'Auguste ne leur confèrent aucun pouvoir particulier : elles ne servent qu'à marquer, l'une, la succession de la race, l'autre, l'éclat de leur dignité. Peut-être le surnom de Père leur donne-t-il sur nous tous une sorte d'autorité comme celle qu'avaient autrefois les pères sur leurs enfants ; toutefois ce n'est nullement dans cette vue qu'il leur a été attribué; c'est un honneur, une invitation, pour eux, d'aimer leurs sujets comme leurs enfants; pour leurs sujets, de les vénérer comme des pères. Voilà quels sont les titres dont les empereurs font usage suivant les lois et suivant un usage devenu usage de la patrie. Aujourd'hui tous ces titres, à l'exception de celui de censeur, leur sont, la plupart du temps, donnés à la fois ; jadis ils leur étaient décernés séparément en diverses circonstances. Quelques empereurs, en effet, reçurent la censure suivant le sens antique, et Domitien la reçut à vie; mais aujourd'hui la chose n'a plus lieu : bien que possédant la réalité de cette magistrature, les princes n'y sont pas élus, et ils n'en portent le titre que lorsqu'ils font le dénombrement des citoyens.


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Dernière mise à jour : 28/09/2006