HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIII

Chapitre 11

  Chapitre 11

[53,11] τοιαῦτα τοῦ Καίσαρος ἀναλέγοντος ποικίλον τι πάθος τοὺς βουλευτὰς κατελάμβανεν. ὀλίγοι μὲν γὰρ τήν τε διάνοιαν αὐτοῦ ᾔδεσαν κἀκ τούτου καὶ συνεσπούδαζον αὐτῷ· τῶν δ´ ἄλλων οἱ μὲν ὑπώπτευον τὰ λεγόμενα οἱ δὲ ἐπίστευόν σφισι, καὶ διὰ ταῦτα καὶ ἐθαύμαζον ὁμοίως ἀμφότεροι, οἱ μὲν τὴν περιτέχνησιν αὐτοῦ οἱ δὲ τὴν γνώμην, καὶ ἤχθοντο οἱ μὲν τῇ πραγματείᾳ αὐτοῦ οἱ δὲ τῇ μετανοίᾳ. τό τε γὰρ δημοκρατικὸν ἤδη τινὲς ὡς καὶ στασιῶδες ἐμίσουν, καὶ τῇ μεταστάσει τῆς πολιτείας ἠρέσκοντο, τῷ τε Καίσαρι ἔχαιρον. καὶ ἀπ´ αὐτῶν τοῖς μὲν παθήμασι διαφόροις τοῖς δὲ ἐπινοήμασιν ὁμοίοις ἐχρῶντο. οὔτε γὰρ πιστεύσαντες ἀληθῶς αὐτὰ λέγεσθαι χαίρειν ἐδύναντο, οὔθ´ οἱ βουλόμενοι τοῦτο διὰ τὸ δέος, οὔθ´ οἱ ἕτεροι διὰ τὰς ἐλπίδας· οὔτ´ ἀπιστήσαντες διαβαλεῖν τε αὐτὸν καὶ ἐλέγξαι ἐτόλμων, οἱ μὲν ὅτι ἐφοβοῦντο, οἱ δ´ ὅτι οὐκ ἐβούλοντο. ὅθενπερ καὶ πιστεύειν αὐτῷ πάντες οἱ μὲν ἠναγκάζοντο οἱ δὲ ἐπλάττοντο. καὶ ἐπαινεῖν αὐτὸν οἱ μὲν οὐκ ἐθάρσουν οἱ δ´ οὐκ ἤθελον, ἀλλὰ πολλὰ μὲν καὶ μεταξὺ ἀναγιγνώσκοντος αὐτοῦ διεβόων πολλὰ δὲ καὶ μετὰ τοῦτο, μοναρχεῖσθαί τε δεόμενοι καὶ πάντα τὰ ἐς τοῦτο φέροντα ἐπιλέγοντες, μέχρις οὗ κατηνάγκασαν δῆθεν αὐτὸν αὐταρχῆσαι. καὶ παραυτίκα γε τοῖς δορυφορήσουσιν αὐτὸν διπλάσιον τὸν μισθὸν τοῦ τοῖς ἄλλοις στρατιώταις διδομένου ψηφισθῆναι διεπράξατο, ὅπως ἀκριβῆ τὴν φρουρὰν ἔχῃ. οὕτως ὡς ἀληθῶς καταθέσθαι τὴν μοναρχίαν ἐπεθύμησε. [53,11] Cette lecture de César excita des sentiments divers dans le sénat. Un petit nombre de sénateurs, en effet, connaissait ses intentions et lui prêtait son concours; parmi les autres, ceux-ci suspectaient ses paroles, ceux-là y ajoutaient foi, et, d'une part comme de l'autre, ils admiraient également, ceux-ci son artifice, ceux-là sa résolution ; ceux-ci s'affligeaient de son hésitation, ceux-là de son repentir. Quelques-uns, en effet, commençaient à haïr le gouvernement populaire comme un gouvernement fertile en séditions; ils approuvaient le changement de la constitution ; ils aimaient César, et, malgré la diversité de leurs sentiments, ils avaient des pensées semblables. Car, tout en croyant à la vérité des paroles de César, ils ne pouvaient être contents, les uns à cause de leurs craintes, les autres à cause de leurs espérances; ils n'osaient pas non plus, en témoignant leur incrédulité, le blâmer ou l'accuser, ceux-ci parce qu'ils avaient peur, ceux-là parce qu'ils n'en avaient pas dessein. Aussi tous, nécessité ou feinte, le crurent; ceux-ci n'osaient pas, ceux-là ne voulaient pas le louer ; et plusieurs fois, soit pendant le cours de sa lecture, soit encore après, ils firent entendre leurs cris pour le prier d'accepter un pouvoir monarchique et pour lui suggérer toutes les raisons propres à l'y décider, et ils ne cessèrent que lorsqu'ils l'eurent forcé de prendre l'autorité absolue. Alors César fit aussitôt rendre un décret accordant aux soldats prétoriens une paye double de celle des autres, afin d'avoir une garde véritable. Telle est la vérité sur le désir qu'il eut de renoncer à la monarchie.


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Dernière mise à jour : 28/09/2006