[3,10] Ὅτι καὶ γυμνάσια ἐγκριτέον τοῖς κατὰ λόγον βιοῦσιν.
(3,10,49) Μειρακίοις δὲ γυμνάσιον ἀπόχρη, κἂν βαλανεῖον παρῇ·
καὶ γὰρ καὶ ταῦτα τοῖς ἀνδράσι παντὸς μᾶλλον πρὸ τῶν
λουτρῶν ἐγκρῖναι οὐ φαῦλον ἴσως, ἔχοντά τι χρήσιμον
τοῖς νέοις πρὸς ὑγίειαν, σπουδήν τε καὶ φιλοτιμίαν ἐντιθέντα
οὐχὶ εὐεξίας μόνον, ἀλλὰ καὶ εὐψυχίας ἐπιμελεῖσθαι·
ὃ δὴ γινόμενον ἄνευ τοῦ τῶν κρειττόνων ἔργων ἀποσπᾶσθαι
χαρίεν καὶ οὐκ ἀλυσιτελές. Οὐδὲ ἐνταῦθα ὑπεξαιρετέον
τῆς κατὰ τὸ σῶμα διαπονήσεως τὰς γυναῖκας, ἀλλ´ οὐκ
ἐπὶ πάλην καὶ δρόμους παρακλητέον αὐτάς, ταλασιουργίᾳ
δὲ γυμναστέον καὶ ἱστουργίᾳ καὶ τῷ παραστῆναι τῇ
πεττούσῃ, εἰ δέοι. Ἔτι δὲ αὐτουργικῶς προκομίζειν χρὴ
ἐκ τοῦ ταμιείου τὰς γυναῖκας ὧν δεοίμεθα, καὶ τῷ μύλῳ
προσελθεῖν οὐκ αἰσχρὸν αὐταῖς· οὐδὲ μὴν περὶ τοὔψον
ἀσχολεῖσθαι, ὅπως θυμῆρες ᾖ τἀνδρί, ὄνειδος οἰκουρῷ
γαμετῇ καὶ βοηθῷ. Εἰ δὲ καὶ στρωμνὴν ἀνατινάξαι
δι´ αὑτῆς καὶ ποτὸν ὀρέξαι διψῶντι τῷ γεγαμηκότι καὶ
ὄψον παραθείη, εὐσχημονέστατα μεντἂν καὶ εἰς σώφρονα
ὑγίειαν γυμνασθείη· τὴν τοιαύτην γυναῖκα ὁ παιδαγωγὸς
ἀποδέχεται, ἣ «τοὺς πήχεις ἐκτενεῖ εἰς τὰ χρήσιμα, τὰς
χεῖρας δὲ αὐτῆς ἐρείδεται εἰς ἄτρακτον· χεῖρας δὲ αὐτῆς
διήνοιξεν πένητι, καρπὸν δὲ ἐξέτεινεν πτωχῷ», τὴν
καλλίστην διακονίαν οὐκ ἐπῃσχύνθη ζηλώσασα Σάρραν,
ὑπουργῆσαι τοῖς ὁδοιπόροις. Εἶπεν γὰρ αὐτῇ Ἀβραάμ·
«Σπεῦσον καὶ φύρασον τρία μέτρα σεμιδάλεως καὶ
ποίησον ἐγκρυφίας.» «Ῥαχὴλ δὲ ἡ θυγάτηρ Λάβαν
ἤρχετο», φησί, «μετὰ τῶν προβάτων τοῦ πατρὸς αὐτῆς.»
Καὶ οὐκ ἤρκει ταῦτα, ἀλλὰ τὴν ἀτυφίαν ἐκδιδάσκων
προσεπήγαγεν· «Αὕτη γὰρ ἔβοσκεν τὰ πρόβατα τοῦ
πατρὸς αὐτῆς.»
(3,10,50) Καὶ μυρία ὅσα αἱ γραφαὶ ὀρέγουσιν εὐτελείας ἅμα καὶ
αὐτουργίας, πρὸς δὲ καὶ γυμνασίων ὑποδείγματα.
Ἀνδρῶν δὲ οἳ μὲν γυμνοὶ καὶ πάλης μετεχόντων, οἳ δὲ
καὶ σφαίρῃ τῇ μικρᾷ παιζόντων τὴν φαινίνδα παιδιὰν
ἐν ἡλίῳ μάλιστα· ἄλλοις ὁ περίπατος αὐτάρκης ἀγρόνδε
βαδίζουσιν ἢ εἰς ἄστυ κατιοῦσιν. Εἰ δὲ καὶ σκαπάνης
ἅψαιντο, οὐκ ἀγεννὲς τοῦτο παρεμπόρευμα οἰκονομικὸν
γυμνασίου γεωργικοῦ. Ἀλλὰ γὰρ μικροῦ δεῖν ἔλαθέν με
{εἰπεῖν} ὁ Πιττακὸς ἐκεῖνος, ὅτι ἤληθεν ὁ Μιτυληναίων
βασιλεὺς ἐνεργῷ γυμνασίῳ χρώμενος. Καλὸν δὲ καὶ
ὕδωρ ἀνιμῆσαι δι´ αὑτοῦ καὶ ξύλα διατεμεῖν, οἷς αὐτὸς
χρήσεται. «Ἰακὼβ δὲ ἐποίμαινεν τὰ πρόβατα Λάβαν
τὰ ὑπολειφθέντα», σημεῖον ἔχων βασιλικὸν «ῥάβδον
στυρακίνην», ἐναλλάττειν μελετῶν διὰ τοῦ ξύλου ἐπὶ τὸ
βέλτιον τὴν φύσιν. Πολλοῖς δὲ ἔσθ´ ὅτε καὶ τὸ γεγωνὸς
τῆς ἀναγνώσεως γυμνάσιόν ἐστιν.
(3,10,51) Καὶ δὴ τά γε {καὶ} κατὰ πάλην, ἣν ἐνεκρίναμεν, μὴ
φιλονικίας ἀχρήστου παραλαμβανέσθω χάριν, εἰς δὲ
ἱδρώτων ἀνδρωδῶν ἐκκρίσεις· καὶ οὔτι γε τὸ ἔντεχνον
διαπονητέον, τὸ ἐπιδεικτικὸν αὐτῆς, τὰ δὲ ἀπὸ ὀρθῆς
πάλης, ἀπ´ αὐχένων καὶ χειρῶν καὶ πλευρῶν ἐξειλήσεως·
κοσμιωδεστέρα γὰρ καὶ ἀνδρωδεστέρα μετ´ εὐσχήμονος
ῥώμης ἡ τοιαύτη διαπόνησις ὑγείας ἕνεκεν εὐχρήστου καὶ
ὀνησιφόρου παραλαμβανομένη, οἱ δὲ ἄλλοι πόνοι
γυμναστικῆς οὐκ ἐλευθέρων στάσεων μελέτην καταγγέλλοντες.
Πανταχοῦ δὲ τοῦ μέτρου στοχαστέον. Ὡς
γὰρ πόνους σιτίων ἡγεῖσθαι ἄριστον, οὕτως τὸ ὑπὲρ τὸ
μέτρον πονεῖν καὶ κάκιστον καὶ κοπῶδες καὶ νοσοποιόν.
Οὔτ´ οὖν παντάπασιν ἀργὸν εἶναι χρὴ οὐδὲ μὴν παντελῶς
ἐπίπονον.
Καθάπερ γὰρ ἐπὶ τῆς τροφῆς διεξεληλύθαμεν,
παραπλησίως ἐν πᾶσι καὶ πανταχοῦ οὐ πρὸς ἡδυπάθειαν
τετράφθαι καὶ ἀκόλαστον χρὴ δίαιταν οὐδ´ αὖ πρὸς τὴν
ἐναντίαν τὴν ἄκρατον, ἀλλὰ τὴν μεταξὺ τούτων τὴν ἐμμελῆ
τε καὶ σώφρονα καὶ καθαρὰν ἑκατέρας κακίας, τρυφῆς
τε καὶ φειδωλίας.
(3,10,52) Ἤδη δέ, ὡς καὶ πρόσθεν εἰρήκαμεν,
ἄτυφον ἡ αὐτουργία γυμνάσιον καὶ τὸ ὑποδήσασθαί τινα
αὐτὸν αὑτῷ καὶ τὸ ἀπονίψασθαι τὼ πόδε, πρὸς δὲ καὶ τὸ
ἀληλιμμένον λίπα ἀνατρῖψαι αὑτόν· τὸ δὲ καὶ τὴν ἀμοιβὴν
τὴν ἴσην ἀνταποδοῦναι τῷ τρίψαντι ἐναλλὰξ καὶ τοῦτο
δικαιοσύνης ἐστὶ κοινωνικῆς τὸ γυμνάσιον καὶ παραδαρθεῖν
φίλῳ νοσοῦντι καὶ ὑπουργῆσαι μὴ δυναμένῳ καὶ παραθεῖναι
δεομένῳ. «Καὶ παρέθηκεν αὐτοῖς», φησίν,
«Ἀβραὰμ τοῖς τρισὶν ἄριστον ὑπὸ τὸ δένδρον καὶ παρέστη
ἐσθίουσιν αὐτοῖς.» Καλὴ καὶ ἡ ἁλεία, ὡς τῷ Πέτρῳ,
εἰ σχολὴν ἀπὸ τῶν ἀναγκαίων τῶν ἐν λόγῳ μαθημάτων
ἄγοιμεν.
Αὕτη δὲ βελτίων ἡ ἄγρα, ἣν ἐχαρίσατο ὁ κύριος τῷ
μαθητῇ, καθάπερ ἰχθῦς δι´ ὕδατος ἀνθρώπους ἁλιεύειν
διδάξας.
| [3,10] CHAPITRE X.
Ceux qui mènent une vie conforme à la raison doivent se livrer à des exercices choisis et modérés.
Les exercices du gymnase suffisent aux jeunes gens ; peut-être même conviendrait-il que les hommes faits les préférassent de beaucoup à l'usage des bains, parce que ces exercices ont quelque chose de mâle et de généreux qui donne au corps des habitudes constantes de force et de santé, et à l'âme de nobles sentiments par l'amour des louanges et de la gloire. Il est donc sage et utile de s'y livrer, pourvu qu'on ne le fasse point avec une ardeur immodérée qui détourne de soins plus solides et plus essentiels. Les travaux physiques ne doivent pas être interdits aux femmes ; seulement il ne faut pas les exhorter aux jeux de la lutte et de la course. Ces exercices violents ne leur conviennent point; mais tous les ouvrages d'aiguille et de broderie, mais tous les soins divers que réclame d'elles le bien-être intérieur de leur famille, dont elles sont les protectrices naturelles et obligées. Leur devoir est de veiller aux objets dont leurs maris ont besoin, et de les leur apporter elles-mêmes. Aucun des soins du ménage ne peut être pour elles un légitime sujet de honte ; ni les travaux de la boulangerie, ni la préparation même des autres aliments, pourvu que leurs maris trouvent bon et convenable qu'elles s'y livrent. Conserver et entretenir en bon état les vêtements divers nécessaires à leurs familles, apprêter à leurs maris le boire et le manger et le leur présenter avec une aimable honnêteté ; se faire ainsi à elles-mêmes une santé facile et habituelle, quels soins peuvent être plus doux , quels exercices plus agréables ? Notre Pédagogue divin aime les femmes de ce caractère. Il aime à les voir toujours occupées d'utiles travaux, tenir d'une main le fuseau et l'aiguille, de l'autre recevoir le pauvre, le soutenir dans sa faiblesse, le nourrir dans son indigence, et ne pas rougir, à l'imitation de Sara, de donner aux voyageurs fatigués tous les soins d'une hospitalité secourable. « Hâtez-vous, disait Abraham à son' épouse, mêlez trois mesures de fleur de farine, et placez des pains sous la cendre. » « Rachel, dit encore l'Écriture, Rachel, fille de Laban, s'avançait avec les troupeaux de son père. » Ces paroles ne suffisant point à l'écrivain sacré pour montrer combien cette sainte fille, destinée à la couche de Jacob, était éloignée de tout faste et de tout orgueil, il ajoute : «Car elle paissait' elle-même les brebis de son père. » Toute la divine Écriture est pleine de mille autres exemples innombrables de travail, d'exercice et de frugalité.
Quant aux hommes, les mêmes exercices ne conviennent point indistinctement à tous : les uns peuvent s'exercer nus à la lutte ; les autres, au jeu du disque, de la balle et du ceste, surtout en plein air et à l'ardeur du soleil. Il suffit à d'autres du délassemet de la promenade, soit à la campagne, soit dans la ville. Ceux qui aiment les travaux des champs s'y peuvent encore liver sans crainte ; c'est une occupation tout-à-fait digne d'un homme libre, et le gain qu'on en retire est honorable et légitime à la fois.
Pittacus, roi de Mylilène, dont j'allais oublier de vous citer l'exemple,
se livrait chaque jour à un travail manuel pour se délasser des soins pénibles de la royauté. Ne pensez pas qu'il vous soit honteux de puiser l'eau et de fendre le bois dont vous avez besoin ; il est au contraire toujours beau et honorable de se servir soi-même. Jacob paissait les brebis que Laban lui avaient laissées et tenant en main sa houlette comme un signe de sa royauté, il forçait, par son industrie, la nature à lui obéir. Plusieurs enfin trouvent dans la lecture à haute voix un utile et salutaire exercice. Quant à la lutte dont nous admettons la convenance et l'utilité, c'est à condition qu'on ne se livrera point à ce jeu par une jalouse envie de montrer ses forces et son adresse, et d'acquérir ainsi une vaine gloire , mais seulement pour assouplir ses membres et pour combattre la sueur qui affaiblit par le travail qui fortifie. Il n'y faut mettre ni artifice ni supercherie. Il faut lutter avec franchise et simplicité par la tension et le déploiement réel et soutenu de sou cou, de ses mains et de ses flancs. Cet exercice est, en effet, réellement mâle et généreux , lorsqu'il a pour unique but l'utile entretien des forces et de la santé. Trop d'adresse dans les jeux gymnastiques en accuse aussi trop de soin. C'est montrer qu'on préfère aux études libérales celles qui ne le sont point. Tout ce qu'on fait, il le faut faire avec une sage mesure. Comme il est bien de travailler avant le repas, il est mal de se fatiguer par un travail excessif, source de nombreuses maladies. Il ne faut être ni toujours oisif, ni toujours occupé au-delà de ses forces. Les règles de modération que nous avons données pour le boire et pour le manger doivent être appliquées à tous nos besoins. S'il ne faut pas mener une vie molle, et efféminée, il ne faut pas non plus.se jeter dans l'excès contraire ; mais il faut choisir entre ces deux écueils un juste milieu, et s'y maintenir constamment dans une sage modération, également éloignée du double vice de l'oisiveté et de l'excès du travail. La vertu, comme nous l'avons dit auparavant, la vertu, dont la nature est de se suffire à elle-même, est un exercice éloigné de tout faste ; comme par exemple, de mettre soi-même ses souliers, de se laver les pieds, de s'oindre d'huile. Si donc quelqu'un nous rend ces services, il est juste que nous les lui rendions à notre tour ; et si notre ami, étant malade, ne peut lui-même se servir, il est de notre devoir de nous coucher auprès de lui, et de lui présenter toutes les choses qui lui peuvent être nécessaires. « Abraham, nous dit l'Écriture, apporta sous un arbre le dîner aux trois voyageurs, et se tint debout devant eux pendant qu'ils mangeaint. » La pêche aussi, à l'exemple de saint-Pierre, si nos devoirs nous en laissent le temps, est un délassement permis. Mais la pêche véritablement sainte est celle que le Seigneur apprit à son disciple, et qui consiste à pêcher les hommes sur la terre comme les poissons dans l'eau.
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