[1,12] XII.
1. Ἀρωγοὶ δ’ ὑμῖν καὶ σύμμαχοι πρὸς εἰρήνην ἐσμὲν πάντων
μᾶλλον ἀνθρώπων, οἳ ταῦτα δοξάζομεν, ὡς λαθεῖν θεὸν κακόεργον ἢ
πλεονέκτην ἢ ἐπίβουλον ἢ ἐνάρετον ἀδύνατον εἶναι, καὶ ἕκαστον ἐπ’
αἰωνίαν κόλασιν ἢ σωτηρίαν κατ’ ἀξίαν τῶν πράξεων πορεύεσθαι.
2. εἰ γὰρ οἱ πάντες ἄνθρωποι ταῦτα ἐγίνωσκον, οὐκ ἄν τις τὴν
κακίαν πρὸς ὀλίγον ᾑρεῖτο, γινώσκων πορεύεσθαι ἐπ’ αἰωνίαν διὰ
πυρὸς καταδίκην, ἀλλ’ ἐκ παντὸς τρόπου ἑαυτὸν συνεῖχε καὶ ἐκόσμει
ἀρετῇ, ὅπως τῶν παρὰ τοῦ θεοῦ τύχῃ ἀγαθῶν καὶ τῶν κολαστηρίων
ἀπηλλαγμένος εἴη.
3. οὐ γὰρ διὰ τοὺς ὑφ’ ὑμῶν κειμένους νόμους καὶ κολάσεις
πειρῶνται λανθάνειν ἀδικοῦντες, ἀνθρώπους δ’ ὄντας λανθάνειν
ὑμᾶς δυνατὸν ἐπιστάμενοι ἀδικοῦσιν· εἰ ἔμαθον καὶ ἐπείσθησαν θεὸν
ἀδύνατον εἶναι λαθεῖν τι, οὐ μόνον πραττόμενον ἀλλὰ καὶ
βουλευόμενον, κἂν διὰ τὰ ἐπικείμενα ἐκ παντὸς τρόπου κόσμιοι
ἦσαν, ὡς καὶ ὑμεῖς συμφήσετε.
4. Ἀλλ’ ἐοίκατε δεδιέναι μὴ πάντες δικαιοπραγήσωσι, καὶ ὑμεῖς
οὓς κολάζητε ἔτι οὐχ ἕξετε· δημίων δ’ ἂν εἴη τὸ τοιοῦτον ἔργον, ἀλλ’
οὐκ ἀρχόντων ἀγαθῶν.
5. πεπείσμεθα δ’ ἐκ δαιμόνων φαύλων, οἳ καὶ παρὰ τῶν ἀλόγως
βιούντων αἰτοῦσι θύματα καὶ θεραπείας, καὶ ταῦτα, ὡς προέφημεν,
ἐνεργεῖσθαι· ἀλλ’ οὐχ ὑμᾶς, οἵ γε εὐσεβείας καὶ φιλοσοφίας
ὀρέγεσθε, ἄλογόν τι πρᾶξαι ὑπειλήφαμεν.
6. εἰ δὲ καὶ ὑμεῖς ὁμοίως τοῖς ἀνοήτοις τὰ ἔθη πρὸ τῆς ἀληθείας
τιμᾶτε, πράττετε ὃ δύνασθε· τοσοῦτον δὲ δύνανται καὶ ἄρχοντες πρὸ
τῆς ἀληθείας δόξαν τιμῶντες, ὅσον καὶ λῃσταὶ ἐν ἐρημίᾳ.
7. ὅτι δ’ οὐ καλλιερήσετε, ὁ λόγος ἀποδείκνυσιν, οὗ
βασιλικώτατον καὶ δικαιότατον ἄρχοντα μετὰ τὸν γεννήσαντα θεὸν
οὐδένα οἴδαμεν ὄντα.
8. ὃν γὰρ τρόπον διαδέχεσθαι πενίας ἢ πάθη ἢ ἀδοξίας
πατρικὰς ὑφαιροῦνται πάντες, οὕτως καὶ ὅσα ἂν ὑπαγορεύσῃ ὁ
λόγος μὴ δεῖν αἱρεῖσθαι ὁ νουνεχὴς οὐχ αἱρήσεται.
9. γενήσεσθαι ταῦτα πάντα προεῖπε, φημί, ὁ ἡμέτερος
διδάσκαλος καὶ τοῦ πατρὸς πάντων καὶ δεσπότου θεοῦ υἱὸς καὶ
ἀπόστολος ὢν Ἰησοῦς Χριστός, ἀφ’ οὗ καὶ τὸ Χριστιανοὶ
ἐπονομάζεσθαι ἐσχήκαμεν.
10. ὅθεν καὶ βέβαιοι γινόμεθα πρὸς τὰ δεδιδαγμένα ὑπ’ αὐτοῦ
πάντα, ἐπειδὴ ἔργῳ φαίνεται γινόμενα ὅσα φθάσας γενέσθαι
προεῖπεν· ὅπερ θεοῦ ἔργον ἐστί, πρὶν ἢ γενέσθαι εἰπεῖν καὶ οὕτως
δειχθῆναι γινόμενον ὡς προείρηται.
11. ἦν μὲν οὖν καὶ ἐπὶ τούτοις παυσαμένους μηδὲν προστιθέναι,
λογισαμένους ὅτι δίκαιά τε καὶ ἀληθῆ ἀξιοῦμεν· ἀλλ’ ἐπεὶ
γνωρίζομεν οὐ ῥᾷον ἀγνοίᾳ κατεχομένην ψυχὴν συντόμως
μεταβάλλειν, ὑπὲρ τοῦ πεῖσαι τοὺς φιλαλήθεις μικρὰ προσθεῖναι
προεθυμήθημεν, εἰδότες ὅτι οὐκ ἀδύνατον ἀληθείας παρατεθείσης
ἄγνοιαν φυγεῖν.
| [1,12] Certes vous trouvez en nous les plus utiles amis et les plus zélés partisans
de l'ordre et de la paix, puisque, d'après notre doctrine, nul ne peut se
soustraire aux regards de Dieu: le méchant, l'avare, le perfide, pas plus que le
vertueux et le juste, et qu'en raison de ses oeuvres, chacun marche au supplice
ou au salut éternels. Si tous les hommes étaient bien persuadés de cette vérité,
quel est celui qui voudrait commettre un crime d'un instant avec la conscience
d'avoir à l'expier par les tourments du feu éternel? Avec quel soin, au
contraire, chacun ne se contiendrait-il pas, ne s'ornerait-il pas de toutes les
vertus, autant pour éviter le châtiment que pour mériter la récompense promise!
Ce n'est jamais la crainte de vos lois et de vos peines qui fait chercher au
coupable le moyen de se cacher; car il sait bien, quand il commet son crime, que
vous êtes des hommes, et que l'on échappe à votre justice. Mais, s'il était
persuadé que Dieu ne peut rien ignorer, pas une action, pas même une pensée,
alors peut-être l'imminente frayeur du supplice lui ferait pratiquer la vertu;
vous n'en disconviendrez pas. Et pourtant il semblerait que vous redoutez de
voir tous vos sujets vertueux, que vous craigniez de n'avoir plus à frapper. Ce
serait là agir en bourreaux, et non pas en bons princes. Tout cela, nous le
croyons fermement, est l'oeuvre de ces perfides démons, divinités auxquelles
sacrifient les méchants et les insensés. Mais vous, princes, qui aimez la piété
et la sagesse, vous n'agirez pas ainsi contre toute raison. Que si, dans un
semblable esprit de démence, vous préfériez écouter le préjugé et faire taire la
vérité, déployez alors toute votre puissance. Les princes eux-mêmes, quand ils
sacrifient la vérité à l'opinion, ne sont pas plus forts que de misérables
brigands dans le désert. Et prenez-y garde, car il vous en arrivera malheur:
c'est le Verbe lui-même, de tous les princes le plus royal et le plus saint avec
Dieu son père, qui vous le déclare. Or comme personne n'est jaloux de recueillir
en héritage la pauvreté, la douleur ou la honte, tout homme sensé se gardera
bien de suivre les voies interdites par le Verbe. D'ailleurs toutes ces
persécutions dont j'ai parlé, elles ont été prédites par notre maître, le fils
et l'envoyé du père et du souverain de l'univers, Jésus-Christ, à qui nous
devons notre glorieux nom de chrétien. Et, nous vous le demandons, notre foi
dans sa parole ne devient-elle pas inébranlable quand nous voyons toutes ses
prédictions se réaliser? C'est là l'oeuvre de Dieu: il parle, il annonce
l'avenir, et l'événement s'accomplit tel qu'il l'a prédit. Ici nous pourrions
nous arrêter et ne plus rien ajouter; nous avons prouvé la bonté de notre cause
et la justice de nos réclamations. Mais il est difficile, nous le savons, de
convaincre un esprit possédé par l'ignorance. Aussi, pour achever de convaincre
les sincères amis du vrai, nous avons résolu d'ajouter encore quelques mots,
dans la persuasion que l'éclat de la vérité pourra dissiper les ténèbres de l'erreur.
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