[12,8] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ηʹ.
ΟΠΟΙΟΥΣ ΔΕΙΝ Ο ΠΛΑΤΩΝ ΦΗΣΙ ΤΟΥΣ ΑΡΧΟΝΤΑΣ ΚΑΘΙΣΤΑΝΑΙ· ΟΤΙ ΙΔΙΩΤΑΣ ΚΑΙ
ΑΓΡΑΜΜΑΤΟΥΣ ΕΙ ΜΟΝΟΝ ΤΟ ΗΘΟΣ ΚΕΚΟΣΜΗΜΕΝΟΙ ΕΙΕΝ· ΑΠΟ ΤΟΥ Γʹ ΤΩΝ ΝΟΜΩΝ
« Καὶ δὴ καὶ ἑνὸς ἀνδρὸς ὁπόταν καλοὶ ἐν ψυχῇ λόγοι ἐνόντες μηδὲν ποιῶσι
πλέον, ἀλλὰ δὴ τούτοις γοῦν τοὐναντίον. Ταύτας πάσας ἀμαθίας τὰς
πλημμελεστάτας ἔγωγ´ ἂν θείην πόλεώς τε καὶ ἑνὸς ἑκάστου τῶν πολιτῶν, ἀλλ´
οὐ τὰς τῶν δημιουργῶν, εἰ ἄρα μου καταμανθάνετε, ὦ ξένοι, ὃ λέγω.
Μανθάνομέν τε, ὦ φίλε, καὶ ξυγχωροῦμεν ὃ λέγεις. Τοῦτο μὲν τοίνυν οὕτω
κείσθω δεδογμένον καὶ λεγόμενον, ὡς τοῖς ταῦτα ἀμαθαίνουσι τῶν πολιτῶν
οὐδὲν ἐπιτρεπτέον ἀρχῆς ἐχόμενον καὶ ὡς ἀμαθέσιν ὀνειδιστέον, ἂν καὶ πάνυ
λογιστικοί τε ὦσι καὶ πάντα τὰ κομψὰ καὶ ὅσα πρὸς τάχος τῆς ψυχῆς πεφυκότα
διαπεπονημένοι ἅπαντα, τοὺς δὲ τοὐναντίον ἔχοντας τούτοις ὡς σοφούς τε
προσρητέον, ἂν καί, τὸ λεγόμενον, μήτε γράμματα μήτε νεῖν ἐπίστωνται, καὶ
τὰς ἀρχὰς δοτέον ὡς ἔμφροσι. Πῶς γὰρ ἄν, ὦ φίλοι, ἄνευ ξυμφωνίας γένοιτ´
ἂν φρονήσεως καὶ τὸ σμικρότατον εἶδος; οὐκ ἔστιν. Ἀλλ´ ἡ καλλίστη καὶ
μεγίστη τῶν ξυμφωνιῶν μεγίστη δικαιότατα λέγοιτ´ ἂν σοφία, ἧς ὁ μὲν κατὰ
λόγον ζῶν μέτοχος, ὁ δ´ ἀπολειπόμενος οἰκοφθόρος καὶ περὶ πόλιν οὐδαμῆ
σωτήρ, ἀλλὰ πᾶν τοὐναντίον ἀμαθαίνων εἰς ταῦτα ἑκάστοτε φανεῖται. »
Ταῦτα μέν μοι ἀπὸ τῶν Νόμων κείσθω. Ὁ δ´ αὐτὸς καὶ ἐν Πολιτικῷ περὶ τοῦ μὴ
πάνυ τι περὶ τὰ ὀνόματα καὶ τὰς λέξεις σπουδάζειν τάδε φησί·
« Καλῶς, ὦ Σώκρατες· κἂν διαφυλάξῃς τὸ μὴ σπουδάζειν ἐπὶ τοῖς ὀνόμασι,
πλουσιώτερος εἰς τὸ γῆρας ἀναφανήσῃ φρονήσεως. »
| [12,8] CHAPITRE VIII.
COMMENT PLATON VEUT QUE SOIENT LES MAGISTRATS QUE L'ON S'IMPOSE, QUE CE NE DOIVENT PAS ETRE DES HOMMES DU COMMUN
ET ILLETTRÉS, A MOINS QU'ILS NE FASSENT PREUVE D’UN GRAND CARACTÈRE. TIRÉ DU TROISIÈME LIVRE DES LOIS.
« Eh bien, je dis la même chose d'un homme pris individuellement, lorsque
les bonnes pensées qui résident dans l'âme n'exercent plus aucune
influence sur lui ; et que c'est, au contraire, tout ce qui leur est plus
opposé, qui prévaut : alors je maintiens que là sont, de toutes les
ignorances, les plus funestes, tant pour la cité que pour les citoyens. Ce
ne sont pas celles de simples artisans, si toutefois vous pénétrez bien ce
que je dis d'étranger. »
« Nous le pénétrons à merveille, ô mon ami, et nous y adhérons. »
« Que ce soit donc un principe établi et avoué, qu'on ne doit jamais
déléguer une portion quelconque d'autorité, soit en action, soit en
paroles, à des citoyens qui ignorent ce que nous venons de dire, et que
l'on doit flétrir du nom d'ignorants tous ceux qui, fussent-ils puissants
comme orateurs, n'exercent cet art que dans un but d'ostentation, et pour
procurer à l'état, des succès que l'âme ambitionne avec témérité; tandis
qu'on doit proclamer comme sages, ceux qui se montrent, contraires aux
premiers; quand bien même, suivant le proverbe, ils ne sauraient ni lire
ni nager : voilà ceux auxquels on doit confier les magistratures, en
qualité d'hommes sensés. Comment en effet, ô mes amis, sans cet accord
(dans les principes), existerait-il une apparence de prudence? cela ne se
peut. Le plus magnifique et le plus sublime de tous les accords, peut être
justement appelé la plus grande sagesse ; celle que possède celui qui vit
suivant la raison ; tandis que celui qui en est dépourvu, n'est qu'un
dilapidateur de son patrimoine, et par conséquent, ne saurait jamais être
un sauveur de la république; mais sera exactement le contraire ; car
chacune de ses démarches fera ressortir son ignorance en ces matières."
Voici ce que j'ai cru devoir extraire des lois de Platon. Le même, dans le
Politique, pour défendre d'apporter une trop grande recherche dans
l'emploi des expressions et des phrases, s'énonce ainsi qu'il suit :
« ous avez raison, Socrate, et si vous savez vous préserver de donner une
attention trop minutieuse au choix des expressions, vous vous montrerez
dans la vieillesse en possession d'une plus grande richesse de prudence. »
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