HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre VII (Zénon)

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[7,20] Εἰπόντος δέ τινος ὅτι μικρὰ αὐτῷ δοκεῖ τὰ λογάρια τῶν φιλοσόφων, « Λέγεις, » εἶπε, « τἀληθῆ· δεῖ μέντοι καὶ τὰς συλλαβὰς αὐτῶν βραχείας εἶναι, εἰ δυνατόν. » Λέγοντος δέ τινος αὐτῷ περὶ Πολέμωνος ὡς ἄλλα προθέμενος ἄλλα λέγει, σκυθρωπάσας ἔφη, « Πόσου γὰρ <ἂν> ἠγάπας τὰ διδόμενα; » δεῖν δ' ἔφη τόνῳ διαλεγόμενον ὥσπερ τοὺς ὑποκριτὰς τὴν μὲν φωνὴν καὶ τὴν δύναμιν μεγάλην ἔχειν, τὸ μέντοι στόμα μὴ διέλκειν· ποιεῖν τοὺς πολλὰ μὲν λαλοῦντας, ἀδύνατα δέ. Τοῖς εὖ λεγομένοις οὐκ ἔφη δεῖν καταλείπεσθαι τόπον ὥσπερ τοῖς ἀγαθοῖς τεχνίταις εἰς τὸ θεάσασθαι, τοὐναντίον δὲ τὸν ἀκούοντα οὕτω πρὸς τοῖς λεγομένοις γίνεσθαι ὥστε μὴ λαμβάνειν χρόνον εἰς τὴν ἐπισημείωσιν. [7,20] Un autre se plaignait de la brièveté des discours des philosophes. « Vous avez raison, lui dit Zénon; il faudrait même, s'il était possible, qu'ils abrégeassent jusqu'à leurs syllabes. » Un troisième blâmait Polémon de ce qu'il avait coutume de prendre une matière et d'en traiter une autre. A ce reproche il fronça le sourcil, et lui fit cette réponse : Il paraît que vous faisiez grand cas de ce qu'on vous donnait. Il disait que celui qui dispute de quelque chose doit ressembler aux comédiens, avoir la voix bonne et la poitrine forte, mais ne pas trop ouvrir la bouche; coutume ordinaire des grands parleurs, qui ne débitent que des fadaises. Il ajoutait que ceux qui parlent bien avaient à imiter les bons artisans, qui ne changent point de lieu pour se donner en spectacle, et que ceux qui les écoutent doivent être si attentifs, qu'ils n'aient pas le temps de faire des remarques.
[7,21] Νεανίσκου πολλὰ λαλοῦντος ἔφη, « Τὰ ὦτά σου εἰς τὴν γλῶτταν συνερρύηκεν. » Πρὸς τὸν καλὸν εἰπόντα ὅτι οὐ δοκεῖ αὐτῷ ἐρασθήσεσθαι σοφός, « Οὐδέν, » ἔφη, « ὑμῶν ἀθλιώτερον ἔσεσθαι τῶν καλῶν. » Ἔλεγε δὲ καὶ τῶν φιλοσόφων τοὺς πλείστους τὰ μὲν πολλὰ ἀσόφους εἶναι, τὰ δὲ μικρὰ καὶ τυχηρὰ ἀμαθεῖς. Καὶ προεφέρετο τὸ τοῦ Καφισίου, ὃς ἐπιβαλλομένου τινὸς τῶν μαθητῶν μεγάλα φυσᾶν, πατάξας εἶπεν ὡς οὐκ ἐν τῷ μεγάλῳ τὸ εὖ κείμενον εἴη, ἀλλ' ἐν τῷ εὖ τὸ μέγα. Νεανίσκου δέ τινος θρασύτερον διαλεγομένου, « Οὐκ ἂν εἴποιμι, » ἔφη, « μειράκιον, ἐπέρχεταί μοι. » [7,21] Un jeune homme parlant beaucoup en sa présence, il l'interrompit par ces paroles : Mes oreilles se sont fondues dans ta langue. Il répondit à un bel homme, qui ne pouvait se figurer que le sage dût avoir de l'amour : Il n'y a rien de plus misérable que l'homme qui brille par la beauté du corps. Il accusait la plupart des philosophes de manquer de sagesse dans les grandes choses, et d'expérience dans les petites, et qui sont sujettes au hasard. Il citait Caphésius sur ce qu'entendant un de ses disciples entonner un grand air de musique, il lui donna un coup pour lui apprendre que ce n'est pas dans la grandeur d'une chose que consiste sa bonté ; mais que sa bonté est renfermée dans sa grandeur. Un jeune drôle disputait plus hardiment qu'il ne lui convenait : Jeune homme, lui dit Zénon, je ne te dirai pas ce que j'ai rencontré aujourd'hui.
[7,22] Ῥοδίου δέ τινος καλοῦ καὶ πλουσίου ἄλλως δὲ μηδέν, προσκειμένου αὐτῷ, μὴ βουλόμενος ἀνέχεσθαι, πρῶτον μὲν ἐπὶ τὰ κεκονιμένα τῶν βάθρων ἐκάθιζεν αὐτόν, ἵνα μολύνῃ τὴν χλανίδα· ἔπειτα εἰς τὸν τῶν πτωχῶν τόπον, ὥστε συνανατρίβεσθαι τοῖς ῥάκεσιν αὐτῶν· καὶ τέλος ἀπῆλθεν νεανίσκος. Πάντων ἔλεγεν ἀπρεπέστερον εἶναι τὸν τῦφον, καὶ μάλιστα ἐπὶ τῶν νέων. Μὴ τὰς φωνὰς καὶ τὰς λέξεις ἀπομνημονεύειν, ἀλλὰ περὶ τὴν διάθεσιν τῆς χρείας τὸν νοῦν ἀσχολεῖσθαι, μὴ ὥσπερ ἕψησίν τινα σκευασίαν ἀναλαμβάνοντας. δεῖν τ' ἔλεγε τοὺς νέους πάσῃ κοσμιότητι χρῆσθαι ἐν πορείᾳ καὶ σχήματι καὶ περιβολῇ· συνεχές τε προεφέρετο τοὺς ἐπὶ τοῦ Καπανέως Εὐριπίδου στίχους, ὅτι βίος μὲν ἦν αὐτῷ Ἥκιστα δ' ὄλβῳ γαῦρος ἦν, φρόνημα δὲ οὐδέν τι μεῖζον εἶχεν πένης ἀνήρ. [7,22] On raconte qu'un autre jeune bomme rhodien, beau, riche, mais qui n'avait point d'autre mérite, vint se fourrer parmi ses disciples. Zénon, qui ne se souciait pas de le recevoir, le fit d'abord asseoir sur les degrés, qui étaient pleins de poussière, afin qu'il y salit ses habits. Ensuite il le mit dans la place des pauvres, à dessein d'achever de gâter ses ajustements, jusqu'à ce qu'enfin le jeune homme, rebuté de ces façons, prit le parti de se retirer. Il disait que rien ne sied plus mal que l'orgueil, surtout aux jeunes gens; et qu'il ne suffit pas de retenir les phrases et les termes d'un bon discours, mais qu'il faut s'appliquer à en saisir l'esprit, afin de ne pas le recevoir comme on avale un bouillon, ou quelque autre aliment. Il recommandait la bienséance aux jeunes gens dans leur démarche, leur air et leur habillement, et leur citait fréquemment ces vers d'Euripide sur Capanée : Quoiqu'il eût de quoi vivre, il ne s'enorgueillissait pas de sa fortune ; il n'avait pas plus de vanité que n'en a un nécessiteux.
[7,23] Ἔλεγε δὲ μηδὲν εἶναι τῆς οἰήσεως ἀλλοτριώτερον πρὸς κατάληψιν τῶν ἐπιστημῶν, μηδενός θ' ἡμᾶς οὕτως εἶναι ἐνδεεῖς ὡς χρόνου. Ἐρωτηθεὶς τίς ἐστι φίλος, « Ἄλλος, » <ἔφη,> « ἐγώ. » Δοῦλον ἐπὶ κλοπῇ, φασίν, ἐμαστίγου· τοῦ δ' εἰπόντος, « Εἵμαρτό μοι κλέψαι, » ἔφη, « καὶ δαρῆναι. » Τὸ κάλλος εἶπε τῆς σωφροσύνης ἄνθος εἶναι· οἱ δὲ τοῦ κάλλους τὴν σωφροσύνην. Τῶν γνωρίμων τινὸς παιδάριον μεμωλωπισμένον θεασάμενος πρὸς αὐτόν « Ὁρῶ σου » ἔφη, « τοῦ θυμοῦ τὰ ἴχνη· » πρὸς τὸν κεχρισμένον τῷ μύρῳ, « Τίς ἐστιν, » ἔφη, « γυναικὸς ὄζων; » Διονυσίου δὲ τοῦ Μεταθεμένου εἰπόντος αὐτῷ διὰ τί αὐτὸν μόνον οὐ διορθοῖ, ἔφη, « Οὐ γάρ σοι πιστεύω. » Πρὸς τὸ φλυαροῦν μειράκιον, « Διὰ τοῦτο, » εἶπε, « δύο ὦτα ἔχομεν, στόμα δὲ ἕν, ἵνα πλείονα μὲν ἀκούωμεν, ἥττονα δὲ λέγωμεν. » [7,23] Zénon soutenait que rien ne rend moins propre aux sciences que la poésie, et que le temps était de toutes les choses celle dont nous avons le plus besoin. Interrogé sur ce qu'est un ami, il dit que c'était un autre soi-même. On raconte qu'un esclave qu'il punissait pour cause de vol, imputant cette mauvaise habitude à sa destinée, il répondit : Elle a aussi réglé que tu en serais puni. Il disait que la beauté est l'agrément de la voix ; d'autres veulent qu'il ait dit que la voix est l'agrément de la beauté. Le domestique d'un de ses amis parut devant lui, tout meurtri de coups : Je vois, dit-il au maître, les marques de votre passion. Examinant quelqu'un qui était parfumé, il s'informa qui était cet homme qui sentait la femme. Denys le Transfuge demandait à Zénon pourquoi il était le seul à qui il n'adressât point de corrections ; il répondit que « c'était parce qu'il n'avait point de confiance en lui. » Un jeune garçon parlait inconsidérément : « Nous avons, lui dit-il, deux oreilles et une seule bouche, pour nous apprendre que nous devons beaucoup plus écouter que parler. »
[7,24] Ἐν συμποσίῳ κατακείμενος σιγῇ τὴν αἰτίαν ἠρωτήθη· ἔφη οὖν τῷ ἐγκαλέσαντι ἀπαγγεῖλαι πρὸς τὸν βασιλέα ὅτι παρῆν τις σιωπᾶν ἐπιστάμενος· ἦσαν δὲ οἱ ἐρωτήσαντες παρὰ Πτολεμαίου πρέσβεις ἀφικόμενοι καὶ βουλόμενοι μαθεῖν τί εἴποιεν παρ' αὐτοῦ πρὸς τὸν βασιλέα. Ἐρωτηθεὶς πῶς ἔχει πρὸς λοιδορίαν, « Καθάπερ, » εἶπεν, « εἰ πρεσβευτὴς ἀναπόκριτος ἀποστέλλοιτο. » Φησὶ δ' Ἀπολλώνιος Τύριος, ἕλκοντος αὐτὸν Κράτητος τοῦ ἱματίου ἀπὸ Στίλπωνος, εἰπεῖν, « Κράτης, λαβὴ φιλοσόφων ἐστὶν ἐπιδέξιος διὰ τῶν ὤτων· πείσας οὖν ἕλκε τούτων· εἰ δέ με βιάζῃ, τὸ μὲν σῶμα παρὰ σοὶ ἔσται, δὲ ψυχὴ παρὰ Στίλπωνι. » [7,24] Il assistait à un repas, où il ne disait pas un mot ; on voulut en savoir la raison : « Afin, répondit-il, que vous rapportiez au roi qu'il y a ici quelqu'un qui sait se taire. » Il faut remarquer que ceux à qui il faisait cette réponse étaient venus exprès de la part de Ptolomée pour épier la conduite du philosophe, et en faire rapport à leur prince. On demandait à Zénon comment il en agirait avec un homme qui l'accablerait d'injures : Comme avec un envoyé que l'on congédie sans réponse, répliqua-t-il. Apollonius Tyrien rapporte que Cratès le tira par son habit pour l'empêcher de suivre Stilpon, et que Zénon lui dit : « Cratès, on ne peut bien prendre les philosophes que par l'oreille. Quand vous m'aurez persuadé, tirez-moi par là ; autrement, si vous me faites violence, je serai bien présent de corps auprès de vous, mais j'aurai l'esprit auprès de Stilpon. »
[7,25] Συνδιέτριψε δὲ καὶ Διοδώρῳ, καθά φησιν Ἱππόβοτος· παρ' καὶ τὰ διαλεκτικὰ ἐξεπόνησεν. Ἤδη δὲ προκόπτων εἰσῄει καὶ πρὸς Πολέμωνα ὑπ' ἀτυφίας, ὥστε φασὶ λέγειν ἐκεῖνον, « Οὐ λανθάνεις, Ζήνων, ταῖς κηπαίαις παρεισρέων θύραις καὶ τὰ δόγματα κλέπτων Φοινικικῶς μεταμφιεννύς. » Καὶ πρὸς τὸν δείξαντα δ' αὐτῷ διαλεκτικὸν ἐν τῷ θερίζοντι λόγῳ ἑπτὰ διαλεκτικὰς ἰδέας πυθέσθαι, πόσας εἰσπράττεται μισθοῦ· ἀκούσαντα δὲ ἑκατόν, διακοσίας αὐτῷ δοῦναι. Τοσοῦτον ἤσκει φιλομάθειαν. Φασὶ δὲ καὶ πρῶτον καθῆκον ὠνομακέναι καὶ λόγον περὶ αὐτοῦ πεποιηκέναι. Τούς θ' Ἡσιόδου στίχους μεταγράφειν οὕτω· Κεῖνος μὲν πανάριστος ὃς εὖ εἰπόντι πίθηται, ἐσθλὸς δ' αὖ κἀκεῖνος ὃς αὐτὸς πάντα νοήσῃ. [7,25] Hippobote dit qu'il conversa avec Diodore, sous lequel il s'appliqua à la dialectique. Quoiqu'il y eût déjà fait de grands progrès, il ne laissait pas, pour dompter son amour-propre, de courir aux instructions de Polémon. On raconte qu'à cette occasion celui-ci lui dit : « En vain, Zénon, vous vous cachez ; nous savons que vous vous glissez ici par les portes de notre jardin pour dérober nos dogmes, que vous habillez ensuite à la phénicienne. » Un dialecticien lui montra sept idées de dialectique dans un syllogisme, appelé mesurant. Il lui demanda ce qu'il en voulait; et l'autre en ayant exigé cent drachmes, il en paya cent de plus, tant il était curieux de s'instruire. On prétend qu'il est le premier qui employa le mot devoir, et qu'il en fit un traité. Il changea aussi deux vers d'Hésiode de cette manière : Il faut approuver celui qui s'instruit, de ce qu'il entend dire de bon, et plaindre celui qui veut tout apprendre par lui-même.
[7,26] κρείττονα γὰρ εἶναι τὸν ἀκοῦσαι καλῶς δυνάμενον τὸ λεγόμενον καὶ χρῆσθαι αὐτῷ τοῦ δι' αὑτοῦ τὸ πᾶν συννοήσαντος· τῷ μὲν γὰρ εἶναι μόνον τὸ συνεῖναι, τῷ δ' εὖ πεισθέντι προσεῖναι καὶ τὴν πρᾶξιν. Ἐρωτηθεὶς δέ, φησί, διὰ τί αὐστηρὸς ὢν ἐν τῷ πότῳ διαχεῖται ἔφη, « Καὶ οἱ θέρμοι πικροὶ ὄντες βρεχόμενοι γλυκαίνονται. » Φησὶ δὲ καὶ Ἑκάτων ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν Χρειῶν ἀνίεσθαι αὐτὸν ἐν ταῖς τοιαύταις κοινωνίαις. Ἔλεγέ τε κρεῖττον εἶναι τοῖς ποσὶν ὀλισθεῖν τῇ γλώττῃ. Τὸ εὖ γίνεσθαι μὲν παρὰ μικρόν, οὐ μὴν μικρὸν εἶναι. Οἱ δὲ Σωκράτους. [7,26] Il croyait en effet que tel qui prêtait attention à ce que l'on disait, et savait en profiter, était plus louable que tel autre qui devait toutes ses idées à ses propres méditations, parce que celui-ci ne faisait paraître que de l'intelligence, au lieu que celui-là, en se laissant persuader, joignait la pratique à l'intelligence. On lui demandait pourquoi lui, qui était si sérieux, s'égayait dans un repas : « Les lupins, dit-il, quoique amers, perdent leur amertume dans l'eau. » Hécaton, dans le deuxième livre de ses Chries, confirme qu'il se relâchait de son humeur dans ses sortes d'occasions, qu'il disait qu'il valait mieux choir par les pieds que par la langue, et que quoiqu'une chose ne fût qu'à peu près bien faite, elle n'en était pas pour cela une de peu d'importance. D'autres donnent cette pensée à Socrate.
[7,27] Ἦν δὲ καρτερικώτατος καὶ λιτότατος, ἀπύρῳ τροφῇ χρώμενος καὶ τρίβωνι λεπτῷ, ὥστε λέγεσθαι ἐπ' αὐτοῦ· Τὸν δ' οὔτ' ἂρ χειμὼν κρυόεις, οὐκ ὄμβρος ἀπείρων, οὐ φλὸξ ἠελίοιο δαμάζεται, οὐ νόσος αἰνή, οὐκ ἔροτις δήμου ἐναρεῖ μένος, ἀλλ' γ' ἀτειρὴς ἀμφὶ διδασκαλίῃ τέταται νύκτας τε καὶ ἦμαρ. Οἵ γε μὴν κωμικοὶ ἐλάνθανον ἐπαινοῦντες αὐτὸν διὰ τῶν σκωμ- μάτων. Ἵνα καὶ Φιλήμων φησὶν οὕτως ἐν δράματι Φιλοσόφοις· Εἷς ἄρτος, ὄψον ἰσχάς, ἐπιπιεῖν ὕδωρ. Φιλοσοφίαν καινὴν γὰρ οὗτος φιλοσοφεῖ, πεινῆν διδάσκει καὶ μαθητὰς λαμβάνει· οἱ δὲ Ποσειδίππου. Ἤδη δὲ καὶ εἰς παροιμίαν σχεδὸν ἐχώρησεν. Ἐλέγετο γοῦν ἐπ' αὐτοῦ· Τοῦ φιλοσόφου Ζήνωνος ἐγκρατέστερος. Ἀλλὰ καὶ Ποσείδιππος Μεταφερομένοις· Ὥστ' ἐν ἡμέραις δέκα εἶναι δοκεῖν Ζήνωνος ἐγκρατέστερον. `[7,27] Zénon, dans sa manière de vivre, pratiquait la patience et la simplicité. Il se nourrissait de choses qui n'avaient pas besoin d'être cuites, et s'habillait légèrement. De là vient ce qu'on disait de lui, que « ni les rigueurs de l'hiver, ni les pluies, ni l'ardeur du soleil, ni les maladies accablantes, ni tout ce qu'on estime communément, ne purent jamais vaincre sa constance, qui égala toujours l'assiduité avec laquelle il s'attacha jour et nuit à l'étude. » Les poètes comiques même n'ont pas pris garde que leurs traits envenimés tournaient à sa louange, comme quand Philémon lui reproche, dans une comédie aux philosophes : Ses mets sont des figues qu'il mange avec du pain ; sa boisson est l'eau claire. Ce genre de vie s'accorde avec une nouvelle philosophie qu'il enseigne, et qui consiste à endurer la faim ; encore ne laisse-t-il pas de s'attirer des disciples. D'autres attribuent ces vers à Posidippe. Au reste, il est même presque passé en proverbe de dire : Plus tempérant que le philosophe Zénon. Posidippe, dans sa pièce intitulée Ceux qui ont changé de lieu, dit : « Dix fois plus sobre que Zénon. »
[7,28] Τῷ γὰρ ὄντι πάντας ὑπερεβάλλετο τῷ τ' εἴδει τούτῳ καὶ τῇ σεμνότητι καὶ δὴ νὴ Δία τῇ μακαριότητι· ὀκτὼ γὰρ πρὸς τοῖς ἐνενήκοντα βιοὺς ἔτη κατέστρεψεν, ἄνοσος καὶ ὑγιὴς διατελέσας. Περσαῖος δέ φησιν ἐν ταῖς Ἠθικαῖς σχολαῖς δύο καὶ ἑβδομήκοντα ἐτῶν τελευτῆσαι αὐτόν, ἐλθεῖν δ' Ἀθήναζε δύο καὶ εἴκοσιν ἐτῶν· δ' Ἀπολλώνιός φησιν ἀφηγήσασθαι τῆς σχολῆς αὐτὸν ἔτη δυοῖν δέοντα ἑξήκοντα. Ἐτελεύτα δὴ οὕτως· ἐκ τῆς σχολῆς ἀπιὼν προσέπταισε καὶ τὸν δάκτυλον περιέρρηξε· παίσας δὲ τὴν γῆν τῇ χειρί, φησὶ τὸ ἐκ τῆς Νιόβη, Ἔρχομαι· τί μ' αὔεις; καὶ παραχρῆμα ἐτελεύτησεν, ἀποπνίξας ἑαυτόν. [7,28] En effet, il surpassait tout le monde, tant du côté de la tempérance et de la gravité, qu'à l'égard de son grand âge, puisqu'il mourut âgé de quatre-vingt dix-huit ans, qu'il passa heureusement sans maladie, quoique Persée, dans ses Récréations morales, ne lui donne que soixante-douze ans au temps de son décès. Il en avait vingt-deux lorsqu'il vint à Athènes, et présida à son école cinquante-huit ans, à ce que dit Apollonius. Voici quelle fut sa fin. En sortant de son école, il tomba et se cassa un doigt. Il se mit alors à frapper la terre de sa main ; et après avoir proféré ce vers de la tragédie de Niobé : « Je viens, pourquoi m'appelles-tu ? » il s'étrangla lui-même.
[7,29] Ἀθηναῖοι δ' ἔθαψαν αὐτὸν ἐν τῷ Κεραμεικῷ καὶ ψηφίσμασι τοῖς προειρημένοις ἐτίμησαν, τὴν ἀρετὴν αὐτῷ προσμαρτυροῦντες. Καὶ Ἀντίπατρος Σιδώνιος ἐποίησεν οὕτως· Τῆνος ὅδε Ζήνων Κιτίῳ φίλος, ὅς ποτ' Ὄλυμπον ἔδραμεν, οὐκ Ὄσσῃ Πήλιον ἀνθέμενος, οὐδὲ τά γ' Ἡρακλῆος ἀέθλεε· τὰν δέ ποτ' ἄστρα ἀτραπιτὸν μούνας εὗρε σαοφροσύνας. [7,29] Les Athéniens l'enterrèrent dans la place Céramique, et rendirent un témoignage honorable à sa vertu, en publiant le décret dont nous avons parlé. L'épigramme suivante est celle qu'Antipater de Sidon composa à sa louange : Ci-gît Zénon, qui fit les délices de Cittie sa patrie. Il est monté dans l'Olympe, non en mettant le mont Ossa sur le mont Pélion, car ces travaux ne sont pas des effets de la vertu d'Hercule : la sagesse seule lui a servi de guide dans la route qui mène sans détour au ciel.


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Dernière mise à jour : 17/06/2009