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[7,140] Ἕνα τὸν κόσμον εἶναι καὶ τοῦτον πεπερασμένον, σχῆμ' ἔχοντα σφαιροειδές·
πρὸς γὰρ τὴν κίνησιν ἁρμοδιώτατον τὸ τοιοῦτον, καθά φησι Ποσειδώνιος ἐν τῷ πέμπτῳ
τοῦ Φυσικοῦ λόγου καὶ οἱ περὶ Ἀντίπατρον ἐν τοῖς περὶ κόσμου. Ἔξωθεν δ' αὐτοῦ
περικεχυμένον εἶναι τὸ κενὸν ἄπειρον, ὅπερ ἀσώματον εἶναι· ἀσώματον δὲ τὸ οἷόν τε
κατέχεσθαι ὑπὸ σωμάτων οὐ κατεχόμενον· ἐν δὲ τῷ κόσμῳ μηδὲν εἶναι κενόν, ἀλλ'
ἡνῶσθαι αὐτόν· τοῦτο γὰρ ἀναγκάζειν τὴν τῶν οὐρανίων πρὸς τὰ ἐπίγεια σύμπνοιαν καὶ
συντονίαν. Φησὶ δὲ περὶ τοῦ κενοῦ Χρύσιππος μὲν ἐν τῷ Περὶ κενοῦ καὶ ἐν τῇ πρώτῃ τῶν
Φυσικῶν τεχνῶν καὶ Ἀπολλοφάνης ἐν τῇ Φυσικῇ καὶ Ἀπολλόδωρος καὶ Ποσειδώνιος ἐν
δευτέρῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου.
| [7,140] Il n'y a qu'un monde, terminé, et de forme sphérique ; forme la plus convenable
pour le mouvement, comme dit Posidonios dans son quinzième livre du Système
physique, avec Antipater dans ses livres du Monde. Le monde est environné
extérieurement d'un vide infini et incorporel. Ils appellent incorporel ce qui, pouvant être
occupé par des corps, ne l'est point. Quant à l'intérieur du monde, il ne renferme point de
vide, mais tout y est nécessairement uni ensemble par le rapport et l'harmonie que les
choses célestes ont avec les terrestres. Il est parlé du vide dans le premier livre de
Chrysippe sur cet article, et dans son premier livre des Systèmes physiques, aussi bien
que dans la Physique d'Apollophane, dans Apollodore, et dans Posidonius, au deuxième
livre de son traité de Physique.
| [7,141] Εἶναι δὲ καὶ ταῦτα ἀσώματα ὁμοίως. Ἔτι δὲ καὶ τὸν χρόνον ἀσώματον, διάστημα
ὄντα τῆς τοῦ κόσμου κινήσεως. Τούτου δὲ τὸν μὲν παρῳχηκότα καὶ τὸν μέλλοντα
ἀπείρους, τὸν δὲ ἐνεστῶτα πεπερασμένον. Ἀρέσκει δ' αὐτοῖς καὶ φθαρτὸν εἶναι τὸν
κόσμον, ἅτε γενητὸν τῷ λόγῳ τῶν δι' αἰσθήσεως νοουμένων, οὗ τε τὰ μέρη φθαρτά ἐστι,
καὶ τὸ ὅλον· τὰ δὲ μέρη τοῦ κόσμου φθαρτά· εἰς ἄλληλα γὰρ μεταβάλλει· φθαρτὸς ἄρα ὁ
κόσμος. Καὶ εἴ τι ἐπιδεκτικόν ἐστι τῆς ἐπὶ τὸ χεῖρον μεταβολῆς, φθαρτόν ἐστι· καὶ ὁ κόσμος
δέ· ἐξαυχμοῦται γὰρ καὶ ἐξυδατοῦται.
| [7,141] Ils disent que les choses incorporelles sont semblables, et que le temps est
incorporel, étant un intervalle du mouvement du monde. Ils ajoutent que le passé et le
futur n'ont point de bornes, mais que le présent est borné. Ils croient aussi que le monde
est corruptible, puisqu'il a été produit; ce qui se prouve parce qu'il est composé d'objets
qui se comprennent par les sens, outre que si les parties du monde sont corruptibles, le
tout l'est aussi. Or les parties du monde sont corruptibles, puisqu'elles se changent l'une
dans l'autre; ainsi le monde est corruptible aussi. D'ailleurs, si on peut prouver qu'il y a
des choses qui changent de manière qu'elles soient dans un état plus mauvais qu'elles
n'étaient, elles sont corruptibles. Or, cela a lieu par rapport au monde, car il est sujet à
des excès de sécheresse et d'humidité.
| [7,142] Γίνεσθαι δὲ τὸν κόσμον ὅταν ἐκ πυρὸς ἡ οὐσία τραπῇ δι' ἀέρος εἰς ὑγρότητα,
εἶτα τὸ παχυμερὲς αὐτοῦ συστὰν ἀποτελεσθῇ γῆ, τὸ δὲ λεπτομερὲς ἐξαραιωθῇ, καὶ τοῦτ'
ἐπὶ πλέον λεπτυνθὲν πῦρ ἀπογεννήσῃ. Εἶτα κατὰ μίξιν ἐκ τούτων φυτά τε καὶ ζῷα καὶ τὰ
ἄλλα γένη. Περὶ δὴ οὖν τῆς γενέσεως καὶ φθορᾶς τοῦ κόσμου φησὶ Ζήνων μὲν ἐν τῷ Περὶ
ὅλου, Χρύσιππος δ' ἐν τῷ πρώτῳ τῶν Φυσικῶν καὶ Ποσειδώνιος ἐν πρώτῳ Περὶ κόσμου
καὶ Κλεάνθης καὶ Ἀντίπατρος ἐν τῷ δεκάτῳ Περὶ κόσμου. Παναίτιος δ' ἄφθαρτον
ἀπεφήνατο τὸν κόσμον.
Ὅτι δὲ καὶ ζῷον ὁ κόσμος καὶ λογικὸν καὶ ἔμψυχον καὶ νοερὸν καὶ Χρύσιππος ἐν
πρώτῳ φησὶν Περὶ προνοίας καὶ Ἀπολλόδωρος {φησιν} ἐν τῇ Φυσικῇ καὶ Ποσειδώνιος·
| [7,142] Voici comment ils expliquent la formation du monde. Après que la substance
eut été convertie de feu en eau par le moyen de l'air, la partie la plus grossière, s'étant
arrêtée et fixée, forma la terre; la moins grossière se changea en air, et la plus subtile
produisit le feu ; de sorte que de leur mélange provinrent ensuite les plantes, les animaux
et les autres genres. Ce qui regarde cette production du monde et sa corruption est traité
par Zénon dans son livre de l'Univers, par Chrysippe dans son premier livre de la
Physique, par Posidonius dans son premier livre du Monde, par Cléanthe, et par Antipater
dans son dixième livre sur le même sujet. Au reste, Panétius soutient que le monde est
incorruptible.
Sur ce que le monde est un animal doué de vie, de raison et d'intelligence ; on peut
voir Chrysippe dans Son premier livre de la Providence, Apollodore dans sa Physique, et
Posidonius.
| [7,143] ζῷον μὲν οὕτως ὄντα, οὐσίαν ἔμψυχον αἰσθητικήν. Τὸ γὰρ ζῷον τοῦ μὴ ζῴου
κρεῖττον· οὐδὲν δὲ τοῦ κόσμου κρεῖττον· ζῷον ἄρ' ὁ κόσμος. Ἔμψυχον δέ, ὡς δῆλον ἐκ τῆς
ἡμετέρας ψυχῆς ἐκεῖθεν οὔσης ἀποσπάσματος. Βόηθος δέ φησιν οὐκ εἶναι ζῷον τὸν
κόσμον. Ὅτι θ' εἷς ἐστι Ζήνων φησὶν ἐν τῷ Περὶ τοῦ ὅλου καὶ Χρύσιππος καὶ
Ἀπολλόδωρος ἐν τῇ Φυσικῇ καὶ Ποσειδώνιος ἐν πρώτῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου. Τὸ δὲ πᾶν
λέγεται, ὥς φησιν Ἀπολλόδωρος, ὅ τε κόσμος καὶ καθ' ἕτερον τρόπον τὸ ἐκ τοῦ κόσμου καὶ
τοῦ ἔξωθεν κενοῦ σύστημα. Ὁ μὲν οὖν κόσμος πεπερασμένος ἐστί, τὸ δὲ κενὸν ἄπειρον.
| [7,143] Le monde est un animal au sens de substance, doué d'une âme sensible ; car
ce qui est un animal est meilleur que ce qui ne l'est point : or, il n'y a rien de plus excellent
que le monde ; donc le monde est un animal. Qu'il est doué d'une âme, c'est ce qui paraît
par la nôtre, laquelle en est une portion détachée : Boëthus nie cependant que le monde
soit animé. Quant à ce que le monde est unique, on peut consulter Zénon, qui l'affirme
dans son livre de l’Univers ; Chrysippe, Apollodore dans sa Physique, et Posidonius dans
le premier livre de son Système physique. Apollodore dit qu'on donne au monde le nom
de tout, et que ce terme se prend aussi d'une autre manière pour désigner le monde avec
le vide qui l'environne extérieurement. Il faut se souvenir que le monde est borné, mais
que le vide est infini.
| [7,144] Τῶν δ' ἄστρων τὰ μὲν ἀπλανῆ συμπεριφέρεσθαι τῷ ὅλῳ οὐρανῷ, τὰ δὲ
πλανώμενα κατ' ἰδίας κινεῖσθαι κινήσεις. Τὸν δ' ἥλιον λοξὴν τὴν πορείαν ποιεῖσθαι διὰ τοῦ
ζωδιακοῦ κύκλου· ὁμοίως καὶ τὴν σελήνην ἑλικοειδῆ. Εἶναι δὲ τὸν μὲν ἥλιον εἰλικρινὲς πῦρ,
καθά φησι Ποσειδώνιος ἐν τῷ ἑβδόμῳ Περὶ μετεώρων· καὶ μείζονα τῆς γῆς, ὡς ὁ αὐτὸς ἐν
τῷ ἕκτῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου· ἀλλὰ καὶ σφαιροειδῆ, ὡς οἱ περὶ αὐτὸν τοῦτόν φασιν,
ἀναλόγως τῷ κόσμῳ. Πῦρ μὲν οὖν εἶναι, ὅτι τὰ πυρὸς πάντα ποιεῖ· μείζω δὲ τῆς γῆς τῷ
πᾶσαν ὑπ' αὐτοῦ φωτίζεσθαι, ἀλλὰ καὶ τὸν οὐρανόν. Καὶ τὸ τὴν γῆν δὲ κωνοειδῆ σκιὰν
ἀποτελεῖν τὸ μείζονα εἶναι σημαίνει· πάντοθεν δὲ βλέπεσθαι διὰ τὸ μέγεθος.
| [7,144] Pour ce qui est des astres, les étoiles fixes sont emportées circulairement avec
le ciel ; mais les étoiles errantes ont leur mouvement particulier. Le soleil fait sa route
obliquement dans le cercle du zodiaque, et la lune a pareillement une route pleine de
détours. Le soleil est un feu très pur, dit Posidonius dans son dix-septième livre des
Météores, et plus grand que la terre, selon le même auteur dans son seizième livre du
Système physique. Il le dépeint de forme sphérique, suivant en cela la proportion du
monde. Il paraît être un globe igné, parce qu'il fait toutes les fonctions du feu ; plus grand
que le globe de la terre, puisqu'il l'éclaire en tous sens, et qu'il répand même sa lumière
dans toute l'étendue du ciel. On conclut encore de l'ombre que forme la terre en guise de
cône, que le soleil la surpasse en grandeur, et que c'est pour cette raison qu'on l'aperçoit
partout. La lune a quelque chose de plus terrestre, comme étant plus près de la terre. Au
reste, les corps ignés ont une nourriture, aussi bien que les autres astres. Le soleil se
nourrit dans l'Océan, étant une flamme intellectuelle.
| [7,145] Γεωδεστέραν δὲ τὴν σελήνην, ἅτε καὶ προσγειοτέραν οὖσαν. Τρέφεσθαι δὲ τὰ
ἔμπυρα ταῦτα καὶ τὰ ἄλλα ἄστρα, τὸν μὲν ἥλιον ἐκ τῆς μεγάλης θαλάττης νοερὸν ὄντα
ἄναμμα· τὴν δὲ σελήνην ἐκ ποτίμων ὑδάτων, ἀερομιγῆ τυγχάνουσαν καὶ πρόσγειον οὖσαν,
ὡς ὁ Ποσειδώνιος ἐν τῷ ἕκτῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου· τὰ δ' ἄλλα ἀπὸ τῆς γῆς. Δοκεῖ δ' αὐτοῖς
σφαιροειδῆ εἶναι καὶ τὰ ἄστρα καὶ τὴν γῆν ἀκίνητον οὖσαν. Τὴν δὲ σελήνην οὐκ ἴδιον ἔχειν
φῶς, ἀλλὰ παρ' ἡλίου λαμβάνειν ἐπιλαμπομένην.
Ἐκλείπειν δὲ τὸν μὲν ἥλιον ἐπιπροσθούσης αὐτῷ σελήνης κατὰ τὸ πρὸς ἡμᾶς μέρος,
ὡς Ζήνων ἀναγράφει ἐν τῷ Περὶ τοῦ ὅλου.
| [7,145] La lune s'entretient de l'eau des rivières, parce que, selon Posidonius, dans son
sixième livre du Système physique, elle est mêlée d'air et voisine de la terre, d'où les
autres corps tirent leur nourriture. Ces philosophes croient que les astres sont de figure
sphérique, et que la terre est immobile. Ils ne pensent pas que la lune tire sa lumière
d'elle-même ; ils tiennent, au contraire, qu'elle la reçoit du soleil.
Celui-ci s'éclipse, lorsque l'autre lui est opposée du côté qu'il regarde la terre, dit
Zénon dans son livre de l'Univers.
| [7,146] Φαίνεται γὰρ ὑπερχομένη ταῖς συνόδοις καὶ ἀποκρύπτουσα αὐτὸν καὶ πάλιν
παραλλάττουσα· γνωρίζεται δὲ τοῦτο διὰ λεκάνης ὕδωρ ἐχούσης. Τὴν δὲ σελήνην
ἐμπίπτουσαν εἰς τὸ τῆς γῆς σκίασμα· ὅθεν καὶ ταῖς πανσελήνοις ἐκλείπειν μόναις, καίπερ
κατὰ διάμετρον ἱσταμένην κατὰ μῆνα τῷ ἡλίῳ, ὅτι κατὰ λοξοῦ ὡς πρὸς τὸν ἥλιον κινουμένη
παραλλάττει τῷ πλάτει, ἢ βορειοτέρα ἢ νοτιωτέρα γινομένη. Ὅταν μέντοι τὸ πλάτος αὐτῆς
κατὰ τὸν ἡλιακὸν καὶ τὸν διὰ μέσων γένηται, εἶτα διαμετρήσῃ τὸν ἥλιον, τότ' ἐκλείπει·
γίνεται δὲ τὸ πλάτος αὐτῆς κατὰ τὸν διὰ μέσων ἐν χηλαῖς καὶ σκορπίῳ καὶ κριῷ καὶ ταύρῳ,
ὡς οἱ περὶ τὸν Ποσειδώνιον.
| [7,146] En effet, le soleil disparaît à nos yeux pendant sa conjonction avec la lune, et
reparait lorsque la conjonction est finie. On ne saurait mieux remarquer ce phénomène
que dans un bassin où on a mis de l'eau. La lune s'éclipse lorsqu'elle tombe dans l'ombre
de la terre. De là vient que les éclipses de lune n'arrivent que quand elle est pleine,
quoiqu'elle soit tous les mois vis-à-vis du soleil ; car, comme elle se meut obliquement
vers lui, sa latitude varié selon qu'elle se trouve au nord ou au midi. Mais lorsque sa
latitude se rencontre avec celle du soleil et avec celle des corps qui sont entre deux, et
qu'avec cela elle est opposée au soleil, alors s'ensuit l'éclipse. Posidonius dit que le
mouvement de sa latitude se rencontre avec celle des corps intermédiaires dans
l'Écrevisse, le Scorpion, le Bélier et le Taureau.
| [7,147] Θεὸν δ' εἶναι ζῷον ἀθάνατον, λογικόν, τέλειον ἢ νοερὸν ἐν εὐδαιμονίᾳ, κακοῦ
παντὸς ἀνεπίδεκτον, προνοητικὸν κόσμου τε καὶ τῶν ἐν κόσμῳ· μὴ εἶναι μέντοι
ἀνθρωπόμορφον. Εἶναι δὲ τὸν μὲν δημιουργὸν τῶν ὅλων καὶ ὥσπερ πατέρα πάντων
κοινῶς τε καὶ τὸ μέρος αὐτοῦ τὸ διῆκον διὰ πάντων, ὃ πολλαῖς προσηγορίαις
προσονομάζεται κατὰ τὰς δυνάμεις. Δία μὲν γάρ φασι δι' ὃν τὰ πάντα, Ζῆνα δὲ καλοῦσι
παρ' ὅσον τοῦ ζῆν αἴτιός ἐστιν ἢ διὰ τοῦ ζῆν κεχώρηκεν, Ἀθηνᾶν δὲ κατὰ τὴν εἰς αἰθέρα
διάτασιν τοῦ ἡγεμονικοῦ αὐτοῦ, Ἥραν δὲ κατὰ τὴν εἰς ἀέρα, καὶ Ἥφαιστον κατὰ τὴν εἰς τὸ
τεχνικὸν πῦρ, καὶ Ποσειδῶνα κατὰ τὴν εἰς τὸ ὑγρόν, καὶ Δήμητραν κατὰ τὴν εἰς γῆν· ὁμοίως
δὲ καὶ τὰς ἄλλας προσηγορίας ἐχόμενοί τινος οἰκειότητος ἀπέδοσαν.
| [7,147] Dieu, selon les stoïciens, est un animal immortel, raisonnable, parfait ou
intellectuel dans sa félicité, inaccessible au mal, lequel prend soin du monde et des
choses y contenues. Il n'a point de forme humaine ; il est l'architecte de l'univers et le
père de toutes choses. On donne aussi vulgairement la qualité d'architecte du monde à
cette partie de la divinité qui est répandue en toutes choses et qui reçoit diverses
dénominations, eu égard à ses différents effets. On l'appelle Jupiter, parce que, selon la
signification de ce terme, c'est d'elle que viennent toutes choses, et qu'elle est le principe
de la vie, ou qu'elle est unie à tout ce qui vit ; Minerve, parce que sa principale action est
dans l'éther ; Junon, en tant qu'elle domine dans l'air; Vulcain, en tant qu'elle préside au
feu artificiel ; Neptune, en tant qu'elle tient l'empire des eaux ; Cérès, en tant qu'elle
gouverne la terre. Il en est de même des autres dénominations sous lesquelles on la
distingue relativement à quelque propriété.
| [7,148] Οὐσίαν δὲ θεοῦ Ζήνων μέν φησι τὸν ὅλον κόσμον καὶ τὸν οὐρανόν, ὁμοίως δὲ
καὶ Χρύσιππος ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ θεῶν καὶ Ποσειδώνιος ἐν πρώτῳ Περὶ θεῶν. Καὶ
Ἀντίπατρος ἐν ἑβδόμῳ Περὶ κόσμου ἀεροειδῆ φησιν αὐτοῦ τὴν οὐσίαν· Βόηθος δὲ ἐν τῇ
Περὶ φύσεως οὐσίαν θεοῦ τὴν τῶν ἀπλανῶν σφαῖραν.
Φύσιν δὲ ποτὲ μὲν ἀποφαίνονται τὴν συνέχουσαν τὸν κόσμον, ποτὲ δὲ τὴν φύουσαν
τὰ ἐπὶ γῆς. Ἔστι δὲ φύσις ἕξις ἐξ αὑτῆς κινουμένη κατὰ σπερματικοὺς λόγους ἀποτελοῦσά
τε καὶ συνέχουσα τὰ ἐξ αὑτῆς ἐν ὡρισμένοις χρόνοις καὶ τοιαῦτα δρῶσα ἀφ' οἵων
ἀπεκρίθη.
| [7,148] Le monde entier et le ciel sont la substance de Dieu, disent Zénon, Chrysippe
dans son livre onzième des Dieux, et Posidonius dans son premier livre, intitulé de même.
Antipater, dans son septième livre du Monde, compare la substance divine à celle de l'air,
et Boëthus, dans son livre de la Nature, veut qu'elle ressemble à la substance des étoiles
fixes.
Quant à la nature, tantôt ils donnent ce nom à la force qui unit les parties du monde,
tantôt à celle qui fait germer toutes choses sur la terre. La nature est une vertu qui, par un
mouvement qu'elle a en elle-même, agit dans les semences, achevant et unissant dans
des espaces de temps marqués ce qu'elle produit, et formant des choses pareilles à
celles dont elle a été séparée.
| [7,149] Ταύτην δὲ καὶ τοῦ συμφέροντος στοχάζεσθαι καὶ ἡδονῆς, ὡς δῆλον ἐκ τῆς τοῦ
ἀνθρώπου δημιουργίας. Καθ' εἱμαρμένην δέ φασι τὰ πάντα γίνεσθαι Χρύσιππος ἐν τοῖς
Περὶ εἱμαρμένης καὶ Ποσειδώνιος ἐν δευτέρῳ Περὶ εἱμαρμένης καὶ Ζήνων, Βόηθος δ' ἐν
πρώτῳ Περὶ εἱμαρμένης. Ἔστι δ' εἱμαρμένη αἰτία τῶν ὄντων εἰρομένη ἢ λόγος καθ' ὃν ὁ
κόσμος διεξάγεται.
Καὶ μὴν καὶ μαντικὴν ὑφεστάναι πᾶσάν φασιν, εἰ καὶ πρόνοιαν εἶναι· καὶ αὐτὴν καὶ
τέχνην ἀποφαίνουσι διά τινας ἐκβάσεις, ὥς φησι Ζήνων τε καὶ Χρύσιππος ἐν τῷ δευτέρῳ
Περὶ μαντικῆς καὶ Ἀθηνόδωρος καὶ Ποσειδώνιος ἐν τῷ δυοδεκάτῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου καὶ
ἐν τῷ πέμπτῳ Περὶ μαντικῆς. Ὁ μὲν γὰρ Παναίτιος ἀνυπόστατον αὐτήν φησιν.
| [7,149] Au reste, elle réunit dans cette action l'utilité avec le plaisir, comme cela paraît
par la formation de l'homme. Toutes choses sont soumises à une destinée, disent
Chrysippe dans ses livres sur ce sujet, Posidonius dans son deuxième livre sur la même
matière, et Zénon, aussi bien que Boëthus dans son onzième livre de la Destinée. Cette
destinée est l'enchaînement des causes, ou la raison par laquelle le monde est dirigé.
Les stoïciens prétendent que la divination a un fondement réel, et qu'elle est même
une prévision. Ils la réduisent en art par rapport à certains événements, comme disent
Zénon, Chrysippe dans son deuxième livre de la Divination, Athénodore, et Posidonius
dans son douzième livre du Système physique, ainsi que dans son cinquième livre de la
Divination. Panætius est d'un sentiment contraire ; il refuse à la divination ce que lui
prêtent les autres.
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