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[7,150] Οὐσίαν δέ φασι τῶν ὄντων ἁπάντων τὴν πρώτην ὕλην, ὡς καὶ Χρύσιππος ἐν τῇ
πρώτῃ τῶν Φυσικῶν καὶ Ζήνων. Ὕλη δέ ἐστιν ἐξ ἧς ὁτιδηποτοῦν γίνεται. Καλεῖται δὲ
διχῶς, οὐσία τε καὶ ὕλη, ἥ τε τῶν πάντων καὶ ἡ τῶν ἐπὶ μέρους. Ἡ μὲν οὖν τῶν ὅλων οὔτε
πλείων οὔτ' ἐλάττων γίνεται, ἡ δὲ τῶν ἐπὶ μέρους <καὶ πλείων καὶ ἐλάττων>. Σῶμα δέ ἐστι
κατ' αὐτοὺς ἡ οὐσία, καὶ πεπερασμένη καθά φησιν Ἀντίπατρος ἐν δευτέρῳ Περὶ οὐσίας καὶ
Ἀπολλόδωρος ἐν τῇ Φυσικῇ. Καὶ παθητὴ δέ ἐστιν, ὡς ὁ αὐτός φησιν· εἰ γὰρ ἦν ἄτρεπτος,
οὐκ ἂν τὰ γινόμενα ἐξ αὐτῆς ἐγίνετο· ἔνθεν κἀκ<ολουθ>εῖν ὡς ἥ τε τομὴ εἰς ἄπειρόν ἐστιν.
(Ἣν ἄπειρον <οὐκ εἰς ἄπειρόν> φησιν ὁ Χρύσιππος· οὐ γάρ ἐστί τι ἄπειρον, εἰς ὃ γίνεται ἡ
τομή. Ἀλλ' ἀκατάληκτός ἐστι.)
| [7,150] Ils disent que la substance de tous les êtres est la matière première. C'est le
sentiment de Chrysippe dans son premier livre de Physique, et celui de Zénon. La
matière est ce dont toutes choses, quelles qu'elles soient, sont produites. On l'appelle
substance et matière en deux sens, en tant qu'elle est substance et matière dont toutes
choses sont faites, et en tant qu'elle est substance et matière de choses particulières.
Comme matière universelle, elle n'est sujette ni à augmentation ni à diminution ; comme
matière de choses particulières, elle est susceptible de ces deux accidents. La substance
est corporelle et bornée, disent Antipater dans son deuxième livre de la Substance, et
Apollodore dans sa Physique. Elle est aussi passible, selon le même auteur ; car si elle
n'était pas muable, les choses qui se font ne pourraient en être faites. De là vient aussi
qu'elle est divisible à l'infini. Chrysippe trouve cependant que cette division n'est point
infinie, parce que le sujet qui recuit la division n'est point infini ; mais il convient que la
division ne finit point.
| [7,151] Καὶ τὰς κράσεις δὲ διόλου γίνεσθαι, καθά φησιν ὁ Χρύσιππος ἐν τῇ τρίτῃ τῶν
Φυσικῶν, καὶ μὴ κατὰ περιγραφὴν καὶ παράθεσιν· καὶ γὰρ εἰς πέλαγος ὀλίγος οἶνος
βληθεὶς ἐπὶ ποσὸν
ἀντιπαρεκταθήσεται, εἶτα συμφθαρήσεται.
Φασὶ δ' εἶναι καί τινας δαίμονας ἀνθρώπων συμπάθειαν ἔχοντας, ἐπόπτας τῶν
ἀνθρωπείων πραγμάτων· καὶ ἥρωας τὰς ὑπολελειμμένας τῶν σπουδαίων ψυχάς.
Τῶν δ' ἐν ἀέρι γινομένων χειμῶνα μὲν εἶναί φασι τὸν ὑπὲρ γῆς ἀέρα κατεψυγμένον διὰ
τὴν τοῦ ἡλίου πρόσω ἄφοδον, ἔαρ δὲ τὴν εὐκρασίαν τοῦ ἀέρος κατὰ τὴν πρὸς ἡμᾶς
πορείαν.
| [7,151] Les mélanges se font par l'union de toutes les parties, et non par une simple
addition de l'une à l'autre, ou de manière que celles-ci environnent celles-là, comme dit
Chrysippe dans son troisième livre de Physique. Par exemple, un peu de vin jeté dans la
mer résiste d'abord en s'étendant, mais s'y perd ensuite.
Ils croient aussi qu'il y a certains démons qui ont quelque sympathie avec les
hommes, dont ils observent les actions, de même que des héros, qui sont les âmes des
gens de bien.
Quant aux effets qui arrivent dans l’air, ils disent que l'hiver est l'air refroidi par le
grand éloignement du soleil ; le printemps, l'air tempéré par le retour de cet astre ;
| [7,152] Θέρος δὲ τὸν ὑπὲρ γῆς ἀέρα καταθαλπόμενον τῇ τοῦ ἡλίου πρὸς ἄρκτον
πορείᾳ, μετόπωρον δὲ τῇ παλινδρομίᾳ τοῦ ἡλίου ἀφ' ἡμῶν γίνεσθαι. <Τοὺς δ' ἀνέμους
ἀέρος εἶναι ῥύσεις· παραλλαττούσας δὲ τὰς ἐπωνυμίας γίνεσθαι> παρὰ τοὺς τόπους ἀφ'
ὧν ῥέουσι. Τῆς δὲ γενέσεως αὐτῶν αἴτιον γίνεσθαι τὸν ἥλιον ἐξατμίζοντα τὰ νέφη. Ἶριν δ'
εἶναι αὐγὰς ἀφ' ὑγρῶν νεφῶν ἀνακεκλασμένας ἤ, ὡς Ποσειδώνιός φησιν ἐν τῇ
Μετεωρολογικῇ, ἔμφασιν ἡλίου τμήματος ἢ σελήνης ἐν νέφει δεδροσισμένῳ κοίλῳ καὶ
συνεχεῖ πρὸς φαντασίαν, ὡς ἐν κατόπτρῳ φανταζομένην κατὰ κύκλου περιφέρειαν.
Κομήτας δὲ καὶ πωγωνίας καὶ λαμπαδίας πυρὰ εἶναι ὑφεστῶτα πάχους ἀέρος εἰς τὸν
αἰθερώδη τόπον ἀνενεχθέντος.
| [7,152] l'été, l'air échauffé par son cours vers le nord ; et l'automne, l'effet de son
départ vers les lieux d'où viennent les vents. La cause de ceux-ci est le soleil, qui
convertit les nuées en vapeurs. L'arc-en-ciel est composé de rayons, réfléchi par
l'humidité des nuées ; ou, comme dit Posidonius dans son traité des Choses célestes,
c'est l'apparence d'une portion du soleil ou de la lune, vue dans une nuée pleine de
rosée, concave et continue, qui se manifeste sous la forme d'un cercle, de la même
manière qu'un objet vu dans un miroir. Les comètes, tant celles qui sont chevelues que
les autres qui ressemblent à des torches, sont des feux produits par un air épais, qui
s'élève jusqu'à la sphère de l'éther.
| [7,153] Σέλας δὲ πυρὸς ἀθρόου ἔξαψιν ἐν ἀέρι φερομένου ταχέως καὶ φαντασίαν
μήκους ἐμφαίνοντος. Ὑετὸν δ' ἐκ νέφους μεταβολὴν εἰς ὕδωρ, ἐπειδὰν ἢ ἐκ γῆς ἢ ἐκ
θαλάττης ἀνενεχθεῖσα ὑγρασία ὑφ' ἡλίου {καὶ} μὴ τυγχάνῃ κατεργασίας· καταψυχθὲν δὲ
τοῦτο πάχνην καλεῖσθαι. Χάλαζαν δὲ νέφος πεπηγός, ὑπὸ πνεύματος διαθρυφθέν· χιόνα
δ' ὑγρὸν ἐκ νέφους πεπηγότος, ὡς Ποσειδώνιος ἐν τῷ ὀγδόῳ τοῦ Φυσικοῦ λόγου·
ἀστραπὴν δ' ἔξαψιν νεφῶν παρατριβομένων ἢ ῥηγνυμένων ὑπὸ πνεύματος, ὡς Ζήνων ἐν
τῷ Περὶ τοῦ ὅλου· βροντὴν δὲ τὸν τούτων ψόφον ἐκ παρατρίψεως ἢ ῥήξεως·
| [7,153] L'étoile volante est un feu rassemblé qui s'enflamme dans l'air, et qui, étant
emporté fort rapidement, paraît à l'imagination avoir une certaine longueur. La pluie se
forme des nuées, qui se convertissent en eau lorsque l'humidité, élevée de la terre ou de
la mer par la force du soleil, ne trouve pas à être employée à d'autre effet. La pluie,
condensée par le froid, se résout en gelée blanche. La grêle est une nuée compacte,
rompue par le vent; la neige, une nuée compacte qui se change en une matière, humide,
dit Posidonius dans son huitième livre du Système physique. L'éclair est une inflammation
des nuées, qui s'entrechoquent et se déchirent par la violence du vent, dit Zénon dans
son livre de l'Univers.
| [7,154] κεραυνὸν δ' ἔξαψιν σφοδρὰν μετὰ πολλῆς βίας πίπτουσαν ἐπὶ γῆς, νεφῶν
παρατριβομένων ἢ ῥηγνυμένων ὑπὸ πνεύματος. Οἱ δὲ συστροφὴν πυρώδους ἀέρος
βιαίως καταφερομένην. Τυφῶνα δὲ κεραυνὸν πολύν, βίαιον καὶ πνευματώδη ἢ πνεῦμα
καπνῶδες ἐρρωγότος νέφους· πρηστῆρα <δὲ> νέφος περισχισθὲν πυρὶ μετὰ πνεύματος.
<Σεισμοὺς δὲ γίνεσθαι ῥυέντος πνεύματος> εἰς τὰ κοιλώματα τῆς γῆς ἢ καθειρχθέντος
πνεύματος ἐν τῇ γῇ, καθά φησι Ποσειδώνιος ἐν τῇ ὀγδόῃ· εἶναι δ' αὐτῶν τοὺς μὲν
σεισματίας, τοὺς δὲ χασματίας, τοὺς δὲ κλιματίας, τοὺς δὲ βρασματίας.
| [7,154] Le tonnerre est un bruit causé par les nuées qui se heurtent et se fracassent.
La foudre est une forte et subite inflammation, qui tombe avec impétuosité sur la terre par
le choc ou la rupture des nuées, et, selon d'autres, un amas d'air enflammé et rudement
poussé sur la terre. L'ouragan est une sorte de foudre qui s'élance avec une force
extrême, ou un assemblage de vapeurs embrasées, et détachées d'une nuée qui se
brise. Le tourbillon est une nuée environnée de feu, et accompagnée d'un vent qui sort
des cavités de la terre, ou jointe à un vent comprimé dans les souterrains, comme
l'explique Posidonius dans son huitième livre. Il y en a de différentes espèces. Les uns
causent les tremblements de terre, les autres les gouffres, ceux-ci des inflammations,
ceux-là des bouillonnements.
| [7,155] Ἀρέσκει δ' αὐτοῖς καὶ τὴν διακόσμησιν ὧδε ἔχειν· μέσην τὴν γῆν κέντρου λόγον
ἐπέχουσαν, μεθ' ἣν τὸ ὕδωρ σφαιροειδές, ἔχον τὸ αὐτὸ κέντρον τῇ γῇ, ὥστε τὴν γῆν ἐν
ὕδατι εἶναι· μετὰ τὸ ὕδωρ δ' ἀέρα ἐσφαιρωμένον. Κύκλους δ' εἶναι ἐν τῷ οὐρανῷ πέντε, ὧν
πρῶτον ἀρκτικὸν ἀεὶ φαινόμενον, δεύτερον τροπικὸν θερινόν, τρίτον ἰσημερινόν, τέταρτον
χειμερινὸν τροπικόν, πέμπτον ἀνταρκτικὸν ἀφανῆ. Λέγονται δὲ παράλληλοι καθότι οὐ
συννεύουσιν εἰς ἀλλήλους· γράφονται μέντοι περὶ τὸ αὐτὸ κέντρον. Ὁ δὲ ζωδιακὸς λοξός
ἐστιν, ὡς ἐπιὼν τοὺς παραλλήλους.
| [7,155] Voici comme ils conçoivent l'arrangement du monde. Ils mettent la terre au
milieu, et la font servir de centre; ensuite ils donnent à l'eau, qui est de forme sphérique,
le même centre qu'à la terre ; de sorte que celle-ci se trouve être placée dans l'eau :
après ce dernier élément, vient l'air, qui l'environne comme une sphère. Ils posent dans le
ciel cinq cercles, dont le premier est le cercle arctique, qu'on voit toujours ; le second, le
tropique d'été ; le troisième, le cercle équinoxial ; le quatrième, le tropique d'hiver; le
cinquième, le cercle antarctique, qu'on n'aperçoit pas. On appelle ces cercles parallèles,
parce qu’ils ne se touchent point l'un l'autre, et qu'ils sont décrits autour du même pôle. Le
zodiaque est un cercle oblique, qui, pour ainsi dire, traverse les cercles parallèles.
| [7,156] Ζῶναί τ' ἐπὶ τῆς γῆς εἰσι πέντε· πρώτη βόρειος {καὶ} ὑπὲρ τὸν ἀρκτικὸν κύκλον,
ἀοίκητος διὰ ψῦχος· δευτέρα εὔκρατος· τρίτη ἀοίκητος ὑπὸ καυμάτων, ἡ διακεκαυμένη
καλουμένη· τετάρτη ἡ ἀντεύκρατος· πέμπτη νότιος, ἀοίκητος διὰ ψῦχος.
Δοκεῖ δ' αὐτοῖς τὴν μὲν φύσιν εἶναι πῦρ τεχνικόν, ὁδῷ βαδίζον εἰς γένεσιν, ὅπερ ἐστὶ
πνεῦμα πυροειδὲς καὶ τεχνοειδές· τὴν δὲ ψυχὴν αἰσθητικὴν <φύσιν>. Ταύτην δ' εἶναι τὸ
συμφυὲς ἡμῖν πνεῦμα· διὸ καὶ σῶμα εἶναι καὶ μετὰ τὸν θάνατον ἐπιμένειν· φθαρτὴν δ'
ὑπάρχειν, τὴν δὲ τῶν ὅλων ἄφθαρτον, ἧς μέρη εἶναι τὰς ἐν τοῖς ζῴοις.
| [7,156] La terre est aussi partagée en cinq zones : en zone septentrionale au-delà du
cercle arctique, inhabitable par sa froidure ; en zone tempérée ; en zone torride, ainsi
nommée à cause de sa chaleur, qui la rend inhabitable; en zone tempérée, comme celle
qui lui est opposée ; et en zone australe, aussi inhabitable pour sa froidure que le sont les
deux autres.
Les stoïciens se figurent que la nature est un feu plein d'art, lequel renferme dans
son mouvement une vertu générative, c'est-à-dire un esprit qui a les qualités du feu et
celles de l'art. Ils croient l’âme douée de sentiment, et l'appellent un esprit formé avec
nous : aussi en font-ils un corps, qui subsiste bien après la mort, mais qui cependant est
corruptible. Au reste, ils tiennent que l'âme de l'univers, dont les âmes des animaux sont
des parties, n'est point sujette à corruption.
| [7,157] Ζήνων δ' ὁ Κιτιεὺς καὶ Ἀντίπατρος ἐν τοῖς Περὶ ψυχῆς καὶ Ποσειδώνιος πνεῦμα
ἔνθερμον εἶναι τὴν ψυχήν· τούτῳ γὰρ ἡμᾶς εἶναι ἔμπνους καὶ ὑπὸ τούτου κινεῖσθαι.
Κλεάνθης μὲν οὖν πάσας ἐπιδιαμένειν μέχρι <τῆς> ἐκπυρώσεως, Χρύσιππος δὲ τὰς τῶν
σοφῶν μόνων.
Μέρη δὲ ψυχῆς λέγουσιν ὀκτώ, τὰς πέντε αἰσθήσεις καὶ τοὺς ἐν ἡμῖν σπερματικοὺς
λόγους καὶ τὸ φωνητικὸν καὶ τὸ λογιστικόν. Ὁρᾶν δὲ τοῦ μεταξὺ τῆς ὁράσεως καὶ τοῦ
ὑποκειμένου φωτὸς ἐντεινομένου κωνοειδῶς, καθά φησι Χρύσιππος ἐν δευτέρῳ τῶν
Φυσικῶν καὶ Ἀπολλόδωρος. Γίνεσθαι μέντοι τὸ κωνοειδὲς τοῦ ἀέρος πρὸς τῇ ὄψει, τὴν δὲ
βάσιν πρὸς τῷ ὁρωμένῳ· ὡς διὰ βακτηρίας οὖν τοῦ ταθέντος ἀέρος τὸ βλεπόμενον
ἀναγγέλλεσθαι.
| [7,157] Zénon Cittien, Antipater dans ses livres de l’Âme, et Posidonius, nomment
l’âme un esprit doué de chaleur, qui nous donne la respiration et le mouvement. Cléanthe
est d'avis que toutes les âmes se conservent jusqu'à la conflagration du monde ; mais
Chrysippe restreint cette durée aux âmes des sages.
Ils comptent huit parties de l’âme : les cinq sens, les principes de génération, la
faculté de parler et celle de raisonner. La vue est une figure conoïde, formée par la
lumière entre l'œil et l'objet vu, dit Chrysippe dans son deuxième livre de Physique. Selon
l'opinion d'Apollodore, la partie de l'air qui forme la pointe du cône est tournée vers l'œil,
et la base vers l'objet, comme si on écartait l'air avec un bâton pour rendre l'objet visible.
| [7,158] Ἀκούειν δὲ τοῦ μεταξὺ τοῦ φωνοῦντος καὶ τοῦ ἀκούοντος ἀέρος πληττομένου
σφαιροειδῶς, εἶτα κυματουμένου καὶ ταῖς ἀκοαῖς προσπίπτοντος, ὡς κυματοῦται τὸ ἐν τῇ
δεξαμενῇ ὕδωρ κατὰ κύκλους ὑπὸ τοῦ ἐμβληθέντος λίθου. Τὸν δὲ ὕπνον γίνεσθαι
ἐκλυομένου τοῦ αἰσθητικοῦ τόνου περὶ τὸ ἡγεμονικόν. Αἰτίας δὲ τῶν παθῶν ἀπολείπουσι
τὰς περὶ τὸ πνεῦμα τροπάς.
Σπέρμα δὲ λέγουσιν εἶναι τὸ οἷόν τε γεννᾶν τοιαῦτ' ἀφ' οἵου καὶ αὐτὸ ἀπεκρίθη·
ἀνθρώπου δὲ σπέρμα, ὃ μεθίησιν ὁ ἄνθρωπος μεθ' ὑγροῦ, συγκιρνᾶσθαι τοῖς τῆς ψυχῆς
μέρεσι κατὰ μιγμὸν τοῦ τῶν προγόνων λόγου.
| [7,158] L'ouïe se fait par le moyen de l'air qui se trouve entre celui qui parle et celui qui
écoute, lequel, frappe orbiculairement, ensuite agité en ondes, s'insinue dans l'oreille de
la même manière qu'une pierre, jetée dans l'eau, l'agite et y cause une ondulation. Le
sommeil consiste dans un relâchement des sens, occasionné par la partie principale de
l’âme. Ils donnent pour cause des passions les changements de l'esprit.
La semence, disent les stoïciens, est une chose propre à en produire une pareille à
celle dont elle a été séparée. Par rapport aux hommes, elle se mêle avec les parties de
l’âme, en suivant la proportion de ceux qui s'unissent.
| [7,159] Εἶναι δ' αὐτὸ Χρύσιππός φησιν ἐν τῇ δευτέρᾳ τῶν Φυσικῶν πνεῦμα κατὰ τὴν
οὐσίαν, ὡς δῆλον ἐκ τῶν εἰς τὴν γῆν καταβαλλομένων σπερμάτων, ἃ παλαιωθέντα οὐκέτι
φύεται, ὡς δῆλον διαπεπνευκυίας αὐτοῖς τῆς δυνάμεως. Καὶ ἀφ' ὅλων δὲ τῶν σωμάτων
αὐτό φασι καταφέρεσθαι οἱ περὶ τὸν Σφαῖρον· πάντων γοῦν γεννητικὸν εἶναι τῶν τοῦ
σώματος μερῶν. Τὸ δὲ τῆς θηλείας ἄγονον ἀποφαίνονται· ἄτονόν τε γὰρ εἶναι καὶ ὀλίγον
καὶ ὑδατῶδες, ὡς ὁ Σφαῖρός φησιν.
Ἡγεμονικὸν δ' εἶναι τὸ κυριώτατον τῆς ψυχῆς, ἐν ᾧ αἱ φαντασίαι καὶ αἱ ὁρμαὶ γίνονται
καὶ ὅθεν ὁ λόγος ἀναπέμπεται· ὅπερ εἶναι ἐν καρδίᾳ.
| [7,159] Chrysippe, dans son deuxième livre de Physique, appelle les semences un
esprit joint à la substance ; ce qui paraît par les semences qu'on jette à terre, et qui,
lorsqu'elles sont flétries, n'ont plus la vertu de rien produire, parce que la force en est
perdue. Sphærus assure que les semences proviennent des corps entiers, de sorte que
la vertu générative appartient à toutes les parties du corps. Il ajoute que les germes des
animaux femelles n'ont point de fécondité, étant faibles, en petite quantité, et de nature
aqueuse.
La partie principale de l’âme est ce qu'elle renferme de plus excellent. C'est là que se
forment les images que l’âme conçoit, que naissent les penchants, les désirs, et tout ce
qu'on exprime par la parole. On place cette partie de l’âme dans le cœur.
| [7,160] Ταῦτα μὲν καὶ τὰ φυσικὰ τὸ ὅσον ἡμῖν ἀποχρώντως ἔχειν δοκεῖ στοχαζομένοις
τῆς συμμετρίας τοῦ συγγράμματος. Ἃ δέ τινες ἐξ αὐτῶν διηνέχθησαν, ἔστι τάδε.
| [7,160] Ceci, je crois, peut suffire pour ce qui regarde les sentiments des stoïciens sur
la physique, autant qu'ils concernent l'ordre de cet ouvrage. Voyons encore quelles
différences d'opinions, qui subsistent entre ces philosophes.
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